Onda_etudedanse_complet
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
CONCLUSION<br />
109<br />
des compagnies pour l’enfance et la jeunesse, la place de la danse<br />
contemporaine est encore plus imposante en ayant concentré 96 %<br />
des représentations chorégraphiques de ce secteur.<br />
La danse hip-hop s’est spécifiée par le nombre moyen de représentations<br />
par spectacle tous publics le plus élevé (10,8 contre 9,1<br />
pour la danse contemporaine) avec des séries plus courtes (-20 %<br />
par rapport à la moyenne) mais beaucoup plus nombreuses (+55 %<br />
par rapport à la moyenne). La danse baroque, les danses du monde<br />
et la danse jazz ont connu des séries en moyenne plus courtes, à<br />
la différence du buto et de la danse classique dont la diffusion a<br />
été plus freinée par un nombre moyen de séries plus faible.<br />
En nombre de maîtrises d’œuvre artistique, la répartition a été<br />
assez équilibrée entre directions féminines et masculines pour la<br />
danse contemporaine, la danse jazz, le buto tandis qu’une domination<br />
masculine est discernable pour la danse classique et la<br />
danse hip-hop, une domination féminine pour la danse baroque<br />
et les danses du monde. Les inégalités du nombre moyen de représentations<br />
par spectacle ont été les plus importantes au profit<br />
des directions masculines pour la danse hip-hop et des directions<br />
féminines pour la danse baroque.<br />
Les équipes internationales ont occupé une place beaucoup<br />
plus importante que les compagnies produites en France pour la<br />
diffusion de la danse classique, puis des danses du monde. Leur<br />
présence a été plus négligeable pour la danse hip-hop et quasiment<br />
nulle pour la danse baroque, le buto, la danse jazz tandis qu’elle<br />
est restée sensible pour la danse contemporaine avec les deux<br />
tiers de leurs représentations chorégraphiques dans ce domaine.<br />
En ce qui concerne les spectacles tous publics, les structures<br />
proportionnellement les plus impliquées dans la programmation<br />
de la danse contemporaine ont été les établissements culturels<br />
étrangers, les établissements culturels patrimoniaux, puis le pôle<br />
labellisé des lieux de spectacles et festivals soutenus par l’État,<br />
en dehors des opéras, majoritairement tournés vers la danse classique,<br />
et des scènes conventionnées, un peu plus engagées dans<br />
la danse hip-hop.<br />
La diffusion en France selon les types<br />
de subventionnement<br />
La majorité des équipes chorégraphiques produites en France<br />
n'est pas subventionnée. Cependant le nombre de compagnies<br />
soutenues par la Région sans l’État a progressé au cours de la<br />
période et la part des équipes tous publics ni aidées par l’État ni<br />
par la Région est passée de 59 % en 2011 à 51,5 % en 2015. Dans<br />
le cas des compagnies pour l’enfance et la jeunesse, la part des<br />
équipes aidées par l’État a oscillé entre 6 et 10 %.<br />
Le nombre de représentation chorégraphique par maîtrise<br />
d’œuvre tous publics a été le plus faible pour les compagnies ni<br />
aidées par l’État ni par leur Région. Celui des équipes subventionnées<br />
par leur Région sans l’État a été un peu plus élevé que<br />
celui des compagnies aidées au projet par l’État. Ce nombre a<br />
été le plus élevé pour le ballet de l’ONP, puis pour les CCN, les<br />
autres ballets d’opéra, les compagnies conventionnées et enfin<br />
les équipes aidées à la structuration. Dans le cas des compagnies<br />
pour l’enfance et la jeunesse, le nombre de représentations par<br />
spectacle a été également le plus élevé pour les équipes soutenues<br />
par l’État, notamment celles qui ont été aidées à la structuration.<br />
Une corrélation positive est discernable entre la fréquence du<br />
rayonnement national des compagnies et leur niveau de subventionnement<br />
étatique.<br />
Le nombre de représentations tous publics par chorégraphe a été<br />
le plus élevé pour la danse hip-hop pour les CCN, les équipes aidées<br />
à la structuration ou au projet mais pas pour les équipes conventionnées,<br />
qui ont été plus centrées sur la danse contemporaine.<br />
Les théâtres ou centres culturels municipaux et les saisons<br />
municipales ont constitué presque la moitié des structures de diffusion<br />
en France mais leur poids s’est un peu réduit au cours de la<br />
période en passant de 28 % des représentations chorégraphiques à<br />
26,5 % au profit du pôle labellisé en y incluant les scènes conventionnées.<br />
Ce pôle est constitué de 17 % des structures et sa part<br />
dans la diffusion est passée de 41,1 % à 43,2 %. Cette consolidation<br />
a notamment résulté de la progression de la part occupée par les<br />
scènes conventionnées non dédiées à la danse. Ce résultat est à<br />
mettre en relation avec les réponses des structures au questionnaire<br />
qui ne corroborent pas les observations antérieures effectuées en<br />
Île-de-France sur un recul de la programmation chorégraphique<br />
dans les structures pluridisciplinaires. Le biais d’auto-sélection,<br />
avec des réponses obtenues sans doute plus souvent de la part<br />
des structures les plus intéressées par la programmation chorégraphique,<br />
ne semble pas devoir ici invalider cette inférence tirée<br />
de l’exploitation statistique des questionnaires, en accord avec les<br />
données tirées de la base de la SACD.<br />
Le nombre de représentations par maîtrise d’œuvre artistique a<br />
été le plus élevé pour le ballet de l’ONP, les établissements publics<br />
nationaux, les CDCN et les scènes conventionnées en danse,<br />
puis les CCN, sachant qu’ils n’ont pas d’obligation de diffusion<br />
dans leurs missions, et les scènes nationales. La programmation<br />
des équipes internationales a été proportionnellement la plus<br />
importante dans les établissements culturels étrangers, puis les<br />
producteurs privés, les établissements culturels non labellisés au<br />
financement public croisé.<br />
La diversification des esthétiques programmées a concerné<br />
proportionnellement plus les structures à bas niveau de diffusion<br />
comme les producteurs privés et des lieux non dédiés au spectacle<br />
vivant (bibliothèques, établissements scolaires) mais aussi le pôle<br />
municipal qui a été plus impliqué dans la diffusion de la danse<br />
hip-hop.<br />
La mise en relation des compagnies et des structures<br />
L’intervention publique dans le domaine du spectacle vivant<br />
doit composer entre la logique de l’inspiration artistique et la<br />
logique du marché dans les circuits de distribution mettant en<br />
relation les compagnies et les structures de diffusion.<br />
Une pression systémique s’exerce sur les équipes chorégraphiques<br />
pour créer de nouveaux spectacles afin de préserver leur