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LA MISE EN RELATION DES COMPAGNIES ET DES STRUCTURES DE DIFFUSION<br />

57<br />

“ Sur Instagram, on peut mettre des photos de l’équipe en tournée,<br />

des théâtres dans lesquels on travaille, de beaux plateaux. Et l’air<br />

de rien, pour les gens qui nous suivent sur Instagram, cela permet<br />

de voir qu’on est tout le temps en activité. Je suis surprise de voir<br />

que je suis suivie par des journalistes de France Inter, des gens que<br />

je n’ai jamais rencontrés. Ça agrège une communauté de gens qui<br />

travaillent dans la culture. ”<br />

(Administratrice, compagnie 19)<br />

La difficulté pour l’animation des réseaux sociaux est néanmoins<br />

le temps de travail à dédier pour nourrir les contenus.<br />

La communication sur les supports de papier avec les programmateurs<br />

et programmatrices s’effectue notamment par l’envoi de<br />

dossiers. Elle s’expose, tout comme les courriels, à un encombrement,<br />

propice à une dilution de l’attention et à un gaspillage de<br />

fait sous la forme ultime de déchets. La fabrication de beaux objets<br />

comme des cartes postales récapitulant succinctement les informations<br />

sur le spectacle avec un visuel représentatif et accrocheur<br />

constitue une voie plus prometteuse pour plusieurs compagnies car<br />

ils suscitent plus spontanément une envie de les conserver.<br />

En conclusion de cette section, il apparaît que l’organisation<br />

du travail des compagnies est tributaire du niveau de la diffusion<br />

des spectacles. La création d’un poste dédié ou la prise en charge<br />

de la fonction de diffusion par un poste transversal accompagnent<br />

la progression du nombre de représentations tandis qu’une faible<br />

minorité d’équipes externalise ces tâches auprès d’un bureau.<br />

Les usages de certains outils de communication auprès des professionnel∙les<br />

différencient les équipes selon leur rayonnement :<br />

une utilisation moindre de la vidéo pour les compagnies départementales<br />

et régionales, plus importante des newsletters et des<br />

revues de presse par les équipes au rayonnement international. La<br />

nécessité d’une personnalisation pour l’efficacité de la communication<br />

conduit les compagnies à privilégier les rencontres physiques<br />

avec les programmateurs et programmatrices, d’autant plus si leur<br />

rayonnement territorial est limité, avant les contacts téléphoniques<br />

et les courriels individualisés.<br />

2. La mise en visibilité des spectacles<br />

La présentation de maquettes ou d’extraits de spectacles à l'occasion<br />

de plateformes peut jouer un rôle déclencheur pour obtenir des<br />

soutiens à la future diffusion du spectacle, voire à sa coproduction.<br />

La mise en visibilité des spectacles lors de leurs premières séries<br />

de représentations est un enjeu déterminant pour leur diffusion<br />

future. Il s’agit de capter une attention bienveillante des programmateurs<br />

et programmatrices. Dans quelle mesure le passage par une<br />

scène parisienne ou les festivals renommés peut servir de levier à<br />

une amplification de la diffusion ? La diffusion internationale des<br />

spectacles constitue un enjeu spécifique où les coûts des tournées<br />

doivent être mis en regard avec leurs recettes, les gains en notoriété<br />

pour les compagnies et en rayonnement culturel pour la France.<br />

Les plateformes<br />

Les plateformes de présentation d’une étape de travail offrent<br />

des opportunités pour attirer l’attention de directions de structures<br />

sur un processus de création en cours de montage ou un extrait du<br />

spectacle s’il est finalisé.<br />

Le visionnement de la présentation du travail sur un plateau<br />

constitue une possibilité de repérage des potentialités artistiques<br />

du projet et de son éventuelle compatibilité avec la ligne de<br />

programmation de la structure, sollicitée pour diffuser le spectacle et<br />

parfois participer à la coproduction. Cependant ces étapes de travail<br />

sont rarement financées et l’obligation de présenter une multiplicité<br />

de formats spécifiques à différents moments peut fragiliser le processus<br />

de création de l’œuvre, en détournant un temps de travail<br />

de son objectif créatif final.<br />

Part des compagnies ayant cité les plateformes comme<br />

temps privilégié pour discuter des projets selon le niveau<br />

de subventionnement en % (2014-2017)<br />

Plateforme<br />

En réponse à la question à choix multiples sur les temps privilégiés<br />

pour discuter des projets, les plateformes ont été citées par<br />

26,6 % des compagnies. Les équipes soutenues par l’État ont été<br />

proportionnellement les plus nombreuses à signaler ce type de temps<br />

tandis que les compagnies ni aidées par l’État ni par la Région ont<br />

déclaré se situer le plus en retrait de ce dispositif.<br />

Les réseaux régionaux ou interrégionaux constitués par des<br />

structures de diffusion prévoient des moments de rencontres entre<br />

chorégraphes et programmateurs, programmatrices sous la forme<br />

de journées professionnelles mais aussi de concours qui peuvent<br />

constituer un tremplin pour les compagnies distinguées sur des<br />

zones de diffusion territoriale parfois contrastées.<br />

“ Alors pour le spectacle X, ce qui a été super c’est qu’on a eu<br />

cette plateforme (Re)connaissance, le concours du Pacifique, qui<br />

a permis d’aller dans l’Ouest, dans le Nord, à Paris, en Belgique, à<br />

Zagreb, par ce réseau de programmateurs. Alors que la plateforme<br />

DRAC qu’on a fait dans la Route des 20 c’est très Auvergne-Rhône-Alpes.<br />

”<br />

Conv./aide<br />

struct.<br />

(Chorégraphe, compagnie 15)<br />

aide au<br />

projet<br />

Région<br />

sans État<br />

Ni État<br />

ni Région<br />

TOTAL<br />

Oui 34,9 42,1 16,7 11,4 26,6<br />

Non 65,1 57,9 83,3 88,6 73,4<br />

TOTAL 100 100 100 100 100<br />

La présentation du travail artistique est souvent suivie de rencontres<br />

avec des programmateurs, notamment sous la forme de<br />

speed dating afin de nouer un premier contact relationne. Cette formule<br />

peut être déconcertante pour des chorégraphes, qui sont<br />

obligées de synthétiser brièvement les grands axes de leur projet<br />

en devenir.<br />

Plusieurs plateformes proposent la perspective de telles<br />

rencontres à une échelle internationale. Il s’agit notamment d’Aerowaves,<br />

créé en 1996 à Londres et comprenant maintenant 45<br />

membres issus de 33 pays, qui élit chaque année 20 chorégraphes<br />

en émergence pour un soutien par le réseau de programmateurs<br />

affiliés. Les tournées des lauréats ont pris plus d’ampleur à partir<br />

de 2009 et concernent un rayon potentiel de 50 villes dans 20 pays<br />

différents. L’Internationale Tanzmesse organise tous les deux ans<br />

à Düsseldorf le plus grand rassemblement de professionnels de la<br />

danse contemporaine, venus de 50 pays de différents continents.<br />

Les chorégraphes peuvent présenter leur spectacle en salle ou une<br />

maquette dans des studios. La tenue d’un stand dans les halls d’exhibition<br />

est néanmoins payante comme dans le cas d’autres salons<br />

internationaux.

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