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76 LA DIFFUSION DE LA DANSE EN FRANCE DE 2011 À 2017 ONDA.FR<br />

LA MISE EN<br />

RELATION AVEC<br />

LES PUBLICS<br />

––<br />

Un objet de discussion assez récurrent entre les chorégraphes et<br />

les directions de structures porte sur les possibilités de développer<br />

les publics de la danse en allongeant les séries de représentations.<br />

Les effets potentiellement positifs du bouche-à-oreille des spectatrices<br />

et spectateurs sont contrebalancés par l’augmentation du<br />

coût de cession des représentations tandis que la densité inégale<br />

des bassins de population et la programmation chorégraphique<br />

des établissements culturels voisins constituent des contraintes<br />

plus ou moins pesantes.<br />

Parallèlement, une coopération entre les équipes artistiques et<br />

les structures de diffusion est nécessaire pour élargir la fréquentation<br />

des spectacles programmés. Il s’agit de proposer des activités<br />

pédagogiques, susceptibles de diffuser une culture chorégraphique,<br />

ainsi que des actions artistiques associant des interprètes professionnel∙les<br />

à des amateurs ou des habitants et habitantes invitées<br />

à s’associer à certains processus de création.<br />

Les choix de programmation entraînent spontanément des flux<br />

de fréquentation en fonction des publics attachés au travail et à la<br />

personnalité des chorégraphes. Selon sa renommée, chaque équipe<br />

chorégraphique a un public spontanément plus ou moins large.<br />

Les modes d’anticipation de la fréquentation par les directions des<br />

structures influencent en partie les choix de programmation en fonction<br />

des projections faites sur les sources d’intérêt et de satisfaction<br />

des spectateurs. Si un volontarisme artistique est assez souvent<br />

mis en avant pour élargir l’horizon d’attentes des publics par leur<br />

exposition à des découvertes surprenantes, plusieurs entretiens<br />

ont rendu compte d’une plus grande fréquence des annulations<br />

d’options de programmation à la suite du constat d’un taux de remplissage<br />

insuffisant de la jauge.<br />

Après l’analyse des liens entre choix de programmation et fréquentation<br />

des spectacles, les opérations de communication et les<br />

actions artistiques mises en place sur les territoires des lieux pour<br />

élargir les publics seront abordées. Les entretiens avec 21 compagnies,<br />

21 structures et les questionnaires, auxquels ont répondu<br />

141 structures et 112 compagnies, les ont interrogées sur leurs<br />

expériences menées et le degré d’efficacité ressenti par rapport<br />

aux objectifs fixés.<br />

CHOIX DE PROGRAMMATION<br />

ET FRÉQUENTATION<br />

Bien que la démarche du marketing, fondée sur une connaissance<br />

des besoins exprimés par les consommateurs pour ajuster<br />

l’offre, soit dépréciée par les directions de structures subventionnées,<br />

en raison de sa logique d’action et d’évaluation marchande<br />

sous-jacente, un retour souvent entendu par les compagnies pour<br />

motiver un refus de programmation est l’inadéquation de la proposition<br />

« pour mon public ». Les anticipations sur la réception d’un<br />

spectacle par le public affilié à un lieu influencent donc en partie les<br />

choix de programmation, construits en prenant en considération la<br />

contrainte d’équilibre budgétaire pour les structures subventionnées<br />

et la recherche de bénéfices pour les organisations privées.<br />

Les projections des directions des structures sur les comportements<br />

des spectateurs seront abordées dans un premier temps.<br />

Elles s’appuient sur l’appréhension de leurs cadres de références<br />

culturelles, qui peuvent être hostiles ou indifférentes à certaines<br />

formes chorégraphiques. Les données sur la fréquentation des<br />

spectacles sont trop lacunaires dans la base de la SACD pour être<br />

exploitées. Les questionnaires ont interrogé les structures sur la<br />

fréquentation des représentations chorégraphiques, ainsi que de<br />

l’ensemble de la programmation pour les établissements ou festivals<br />

pluridisciplinaires.<br />

Dans un deuxième temps, des évolutions des genres esthétiques,<br />

de formats de la distribution, des représentations dédiées à l’enfance<br />

et la jeunesse dans la structuration de la programmation seront<br />

restituées à partir des données recueillies dans les questionnaires.<br />

Elles apportent implicitement des éclairages complémentaires à<br />

des points de vue exprimés dans les entretiens.<br />

Enfin, dans un troisième temps, les modalités de programmation<br />

seront évoquées telles qu’elles sont pensées en fonction des<br />

objectifs de fréquentation et des contraintes d’équilibre budgétaire,<br />

notamment pour la politique tarifaire et la fixation des séries de<br />

représentations.<br />

1. La prise en compte des références culturelles<br />

Selon les enquêtes sur les pratiques culturelles des français<br />

âgés d’au moins 15 ans, entre 1997 et 2008, la part des personnes<br />

ayant assisté à un spectacle de danse professionnelle, hors danses<br />

folkloriques, est restée stable autour de 8 % avec un maintien de<br />

la surreprésentation des femmes, des groupes socioprofessionnels<br />

supérieurs, une accentuation de celle des diplômés de l’enseignement<br />

supérieur et des résidents des grandes villes, mais un

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