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88 LA DIFFUSION DE LA DANSE EN FRANCE DE 2011 À 2017 ONDA.FR<br />

D’autres structures misent sur la temporalité événementielle afin<br />

de gagner en visibilité sur le territoire, auprès des professionnel∙les<br />

de la danse, qui peuvent découvrir une diversité de spectacles dans<br />

un espace-temps resserré, et pour diversifier les publics.<br />

“ J’ai fait un festival, un temps fort dédié à la création, pour que,<br />

médiatiquement, il y ait quelque chose de visible et pour amener un<br />

autre type de public. Et la diversité du festival a créé le fait que des<br />

gens de l’art contemporain, du cinéma, de l’art visuel sont venus dans<br />

notre établissement alors qu’ils l’avaient un peu déserté. ”<br />

(Directrice, structure dédiée 11)<br />

Dans certains cas, à défaut d’avoir les moyens de financer une<br />

programmation saisonnière en danse, la création d’un festival peut<br />

offrir une opportunité pour gagner en visibilité professionnelle à<br />

l’égard de ses partenaires.<br />

“ En termes de visibilité, le festival donnait un coup de projecteur.<br />

Notre travail n’était plus que souterrain. La création, l’éducation artistique<br />

et culturelle sont souterrains, la coréalisation met en lumière<br />

les autres lieux. Le festival nous met en lumière. Et donc ça amène<br />

plus de reconnaissance. ”<br />

(Directeur, structure dédiée 9)<br />

Des temps forts s’articulent à la programmation saisonnière<br />

dans un esprit de renforcement de la présence de la danse dans<br />

l’offre artistique de la structure.<br />

“ Je voulais une programmation régulière de la danse. J’ai infléchi<br />

sérieusement la première année en faisait un temps fort tous les ans<br />

et non plus seulement tous les deux ans tout en ayant une programmation<br />

dans l’année. ”<br />

(Directrice, structure pluridisciplinaire 19)<br />

Certains temps forts peuvent programmer exclusivement des<br />

compagnies régionales afin de sensibiliser les organisateurs et organisatrices<br />

de spectacles locaux aux intérêts de la danse contemporaine<br />

par le visionnement de ces spectacles et l’organisation de rencontres<br />

réflexives afin de consolider leur argumentaire de justifications pour<br />

négocier avec les collectivités territoriales (structure dédiée 2).<br />

En conclusion de cette section, la politique tarifaire apparaît<br />

majoritairement comme un moyen assez important pour développer<br />

les publics de la danse pour les structures de diffusion. La fixation<br />

des niveaux des bas tarifs engage des choix conditionnés par la vision<br />

du projet artistique et culturel de la direction, la situation socioéconomique<br />

et le degré d’appétence pour la culture chorégraphique<br />

de la population locale. Elle constitue un outil complémentaire des<br />

actions d’éveil pour les spectacles de danse.<br />

À l’opposé d’une opinion répandue parmi les chorégraphes,<br />

l’allongement des séries de représentations est considéré par les<br />

structures comme un moyen peu important pour favoriser le développement<br />

du public de la danse. Pourtant une corrélation positive est<br />

discernable entre la longueur des séries et le nombre total de représentations.<br />

Selon la vision dominante des structures, l’importance<br />

de la fréquentation serait ainsi la condition pour un allongement<br />

des séries de représentations et non pas sa résultante.<br />

Enfin les temps forts concentrent la majeure partie de la programmation<br />

chorégraphique des lieux de spectacles du panel. Cette part<br />

est plus élevée pour les structures dédiées à la danse et est d’autant<br />

plus forte pour les programmations chorégraphiques en expansion<br />

ou plus centrées sur des équipes régionales.<br />

LA COMMUNICATION<br />

Dans un environnement marqué par une sur sollicitation informationnelle<br />

des attentions individuelles, une diversité de canaux de<br />

distribution et de supports (en papier, numériques, audiovisuels) est<br />

mobilisée pour tenter d’éveiller un intérêt pour la programmation et<br />

les activités artistiques menées sur le territoire, et susciter un désir<br />

de les fréquenter. Dans le cadre contractuel habituel, les structures<br />

de diffusion se chargent de la promotion locale des spectacles en<br />

s’appuyant sur les matériaux informationnels et graphiques fournis<br />

par les compagnies. Cette sous-partie sera donc centrée sur la<br />

communication effectuée par les structures en s’appuyant sur les<br />

matériaux fournis par les compagnies programmées.<br />

La mission de service public a défini historiquement le projet<br />

de démocratisation culturelle autour d’une adresse au plus<br />

grand nombre. La diversité des cadres de références culturelles,<br />

des connaissances chorégraphiques et des revenus requiert néanmoins<br />

un ajustement des messages selon les cibles choisies. En<br />

réponse à la question de l’importance des moyens utilisés pour<br />

développer le public de la danse, les structures répondantes ont<br />

ainsi classé en moyenne « une communication plus adaptée » au<br />

troisième rang, derrière « la diversification des partenariats avec les<br />

relais (non culturels) » puis un « développement des relations avec<br />

les artistes avant / après le spectacle ».<br />

La communication institutionnelle est plus orientée vers la valorisation<br />

de l’image d’une structure et complète les opérations de<br />

promotion des différents spectacles programmés. Les rapports aux<br />

médias se caractérisent par des sollicitations pour obtenir le relais<br />

des informations sur les activités artistiques auprès de la presse<br />

écrite et audiovisuelle.<br />

1. Les stratégies de communication<br />

La stratégie de communication repose d’abord sur l’identité<br />

de la structure que l’équipe souhaite projeter afin de valoriser la<br />

conduite de son projet artistique et culturel, et s’appuie sur l’image<br />

des compagnies programmées qui ont construit un micro-public<br />

fidélisé. La mise en avant des thématiques culturelles des spectacles<br />

présentés, des dispositifs d’action artistique sur le territoire et de la<br />

vie du lieu constitue un axe complémentaire pour attirer l’attention<br />

des spectateurs, spectatrices et des personnes résidentes dans le<br />

territoire qui ne fréquentent pas le lieu.<br />

Comme les moyens budgétaires sont limités, les arbitrages<br />

conduisent à hiérarchiser des cibles dans la population locale et<br />

à décider d’une adaptation ou non des messages en fonction de la<br />

vision de leurs grilles de références culturelles partagée par l’équipe<br />

de la structure.<br />

L’image de l’organisation<br />

Selon une logique de communication institutionnelle, une<br />

fonction du site Internet est de constituer une vitrine d’exposition<br />

des activités artistiques menées par la structure ou la compagnie<br />

en fonction de la philosophie d’action culturelle de sa direction.<br />

La visibilité des activités artistiques et culturelles est également<br />

un enjeu pour les relations avec les collectivités publiques qui les<br />

subventionnent.

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