Textbuch zur Auslandsakademie Afrique en ... - Cusanuswerk

Masque d'un ancêtre,
Cameroun 1978
130
fices. Les actes de sacrifice se déroulent la
plupart du temps en communauté avec les
autres. tre ensemble,boire, manger, puis
danser en grande famille fait évidement
partie de la cérémonie.
Art vivant – la danse des masques
Dans son livre „Living in Style“ dans lequel
Hans Knöpfli note soigneusement ses
observations et ses expériences pendant des
décennies passées au Grassland du Cameroun,
apparaît l’expression de « l’art qui
protège la vie » 5 . Ce statut inhabituel de
l’art s’explique par la peur des hommes
que le monde des morts et des ancêtres
puissants puisse agir dans leur vie.
Les tentatives de donner un visage
à cette angoisse se manifestent dans
l’action artistique. En passant à l’acte
et en sculptant leurs idées sur bois,
ils tentent d’apprivoiser les ancêtres.
En même temps, on y trouve l’intention
d’attraper et de garder l’énergie surnaturelle
et métaphysique.
Les artistes créent des formes impressionnantes,
pleines de fantaisie: que ce
soient des éléphants, des léopards, des hippopotames
ou bien des êtres humains.
Parmi les figurines, les statues et les masques
sculptées sur bois, peintes ou ciselées,
se trouvent des traits d’abstraction, de réalisme
ainsi que des formes géométriques.
Souvent, les masques représentent
des têtes d’animaux sauvages pour
désigner les ancêtres. Ce fait s’explique
par le point de vue d’un peuple de
chasseurs: on croit qu’un homme
peut incorporer les qualités d’un
animal. Par conséquent les caractéristiques
du buffle, de l’éléphant
ou de l’antilope devraient se traduire
dans le corps du porteur
du masque. Il devient fort
comme un buffle ou
rapide comme une antilope.
Les masques à
têtes d’animaux
symbolisent alors les
puissances métaphysiques
au lieu de
véritables animaux.
La création d’un
nouveau masque est
toujours à un
moment du rituel
mis en contact avec
une araignée qui est
considérée comme
connaîssant les secrets des ancêtres. A travers
un tel acte, les objets d’art deviennent
des supports ou des réceptacles de la force
surnaturelle et des concepts religieux.
Cependant, la « sortie » des masques
permet de percevoir encore une qualité
bien vivace.
Cérémonie: fête, rite, rituel
Il faut se rendre compte que la signification
du masque ne consiste pas seulement dans
le masque en bois qui est placé sur la tête,
le siège de la sagesse de l’homme, mais
concerne tout l’ensemble du costume du
danseur. Lorsqu’un danseur « devient » un
masque, il incarne l’esprit de l’ancêtre fondateur
de la société. Ses pouvoirs sont renforcés
par la personnalité du porteur et la
qualité de sa famille, même si, en principe,
les spectateurs ne connaissent pas l’identité
de l’homme sous le masque. 6 (Pour cette
raison, le veille d’une manifestation publique,
offrandes et sacrifices d’animaux sont
dédié aux divinités tutélaires des masques.)
Chaque masque fait partie d’une société
de masques qui contient entre sept et vingtcinq
hommes-danseurs (pas de femmes!).
Seulement un nombre limité a le droit de
porter un masque pendant des cérémonies
occasionnelles.
Les « sorties » des masques peuvent être
sollicitées pour résoudre des problèmes
individuels ou familiaux: stérilité, maladie,
décès, malédiction, ainsi que des’événements
importants comme un mariage ou
une intronisation ou collectifs: épidémies,
calamités naturelles.
Comme les masques sont liés à des difficultés
locales à résoudre, ils présentent des
caractéristiques propres à leur société, des
critères esthétiques que la tradition transmet
de génération en génération.
« Le masque a pour rôle de maintenir la
cohésion sociale, l’harmonie et l’entente
entre les différentes couches de la population.
Les hommes placent en lui leur
confiance, leurs aspirations et leurs espoirs.
Il retrace leur histoire, perpétue leurs
rituels. Il est le lien entre les vivants et les
ancêtres qui ont fondé le groupe et continuent
de veiller sur lui. Il incarne aussi
leurs craintes et les maux les plus graves
(maladie, stérilité, famine) et rappelle aux
hommes les règles sociales qui permettent
d’y échapper. » 7
Au cours des cérémonies rigoureusement
organisées, chaque danseur incarne la
divinité ou le personnage désigné par le
masque qu’il porte. Cette « appropriation »