Textbuch zur Auslandsakademie Afrique en ... - Cusanuswerk

· la réflexion, les publications et les campagnes
publiques de conscientisation pour
l’avènement d’une nouvelle société.
Dans le monde paysan, l’action du CIPCRE
consiste à la fois à susciter une dynamique
ferme de la confiance des paysans en euxmêmes.
De la foi en leurs capacités de gestion
de leurs projets de développement, grâce
à leurs propres possibilités d’organisation
et de créativité. Le rôle des agents du
CIPCRE est d’être des catalyseurs de développement
et des accoucheurs des talents
de transformation sociale dans le monde
paysan. Par la présence de ces catalyseurs et
de ces accoucheurs, nous pouvons dire que
l’action du CIPCRE a réussi à créer une
nouvelle conscience de responsabilité dans
les zones où il travaille. C’est un résultat
non négligeable, qui anime des projets
locaux en matière de protection de l’environnement,
de souci du reboisement, de
force de la solidarité paysanne, d’organisation
d’unités de production et de rationalisation
du commerce des produits agricoles.
Une Afrique qui bouge, qui crée et qui veut
vivre dans la dignité a ainsi pris corps dans
un espace où l’on aurait eu tendance à croire
à la fatalité du désespoir.
Dans les milieux urbains, le CIPCRE a
mis sur pied des équipes de conscientisation
aux problèmes de salubrité publique. Il
a aussi organisé un service de transformation
des déchets en compost pour l’agriculture
à Bafoussam au Cameroun, et une dynamique
de regroupement des artisans recycleurs
à Porto-Novo au Bénin. Sur la même
lancée, il cherche à susciter et à créer une
conscience écologique profonde. Celle-ci
passe à la fois par des émissions radiophoniques
sur l’écologie et de développement
durable et par l’organisation des débats
autour des enjeux de la transformation
sociale. Dans les écoles et les universités, le
CIPCRE a mis en place de clubs de réflexion
sur l’environnement et sur la transformation
sociale. Il anime également des
espaces de lutte pour la paix, la justice et la
sauvegarde de la création, surtout au sein
des églises et des communautés de foi où
fonctionnent des comités « justice et paix
». Au cœur de ces lieux, l’une des dynamiques
fortes du CIPCRE est l’organisation
des Campagnes Semaines Pascales
(www.wagne.net/csp) sur les grands problèmes
de sociétés, comme ceux du tribalisme,
de la corruption, de l’endettement des Etats
africains, de la violence envers les femmes
et de l’exploitation sexuelle des jeunes à des
buts lucratifs.
Dans la même dynamique, la promotion
du Genre est devenu un axe central d’une
réflexion et d’une action fondamentale
pour la promotion des femmes à travers des
programmes d’éducation et l’engagement
dans l’action pour les projets de promotion
féminine. Selon une perspective interreligieuse
où les femmes de toutes confessions
sont appelées à se mobiliser autour de la
cause féminine et des programmes communs
de transformation sociale, une conscience
nouvelle est née que le CIPCRE fertilise
au jour le jour. Ce travail excède l’espace
des confessions religieuses et irrigue les
mouvements des femmes dans l’ensemble
de la société.
La production du magazine ECOVOX
(www.cipcre.org/ecovox), d’ouvrages d’animation
théologique et de pastorale de développement
constitue une autre activité de
pointe pour le CIPCRE. Il lui permet de disposer
d’un espace de recherche et de pensée
pour une théologie fortement ancrée
dans le contexte du Cameroun et d’Afrique.
Aujourd’hui, la réflexion théologique du
CIPCRE est devenue l’une des plus riches et
des plus porteuses d’espérance dans la
société africaine. Elle nourrit tous les programmes
de terrain par son souci d’articuler
foi et action, de promouvoir l’humain et
de contribuer à la construction de la nouvelle
humanité par une contestation vigoureuse
de la logique patrimoniale des Etats
africains et de la logique néo-libérale dans
ses effets au sein des pays du Sud.
On le voit : l’enjeu majeur de tous les
programmes du CIPCRE est celui de la
transformation sociale par la conscientisation
et la formation de nouveaux acteurs sociaux
capables d’impulser de nouvelles dynamiques
sociales d’action (www.wagne.net/
societecivile). Pour ce faire, le CIPCRE dispose
entre autres un service de promotion
des technologies de l’information et de
communication dans les Eglises et les ONG
(www.wagne.net). Face à cet enjeu, les difficultés
majeures qui freinent la créativité
sont de deux ordres.
Le premier ordre est celui de la situation
de crise globale de la société camerounaise.
Crise qui se caractérise aujourd’hui par la
démission de l’Etat, la violence sociale, l’insécurité
généralisée, l’immoralité publique,
« l’éclipse de l’avenir » (l’expression est
d’Achille Mbembe) pour les jeunes et pour
beaucoup de catégories sociales, la corruption
galopante, le tribalisme et le sentiment
de soumission à la fatalité. Au Bénin où la
situation politique et sociale est moins
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