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L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

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L'INDÉPENDANCE DU CANADA<br />

tomberait-il sur d'autres épaules pour dresser devant la foule<br />

un nouveau guide et reconstituer l'unité morale ?<br />

Le chef ne tarderait pas à paraître. Il viendrait des milieux<br />

de jeunesse, terre vierge toujours prête aux refleurissements<br />

héroïques. Et c'est ici qu'apparaissent la fécondité de<br />

l'œuvre de Papineau, le caractère constructif de son nationalisme.<br />

Le chef d'hier avait pu se révéler, certains jours, assez<br />

pauvre tacticien parlementaire. Par toute sa parole comme<br />

par toute son action, il avait incarné, aux yeux de sa race,<br />

une idée nette, dominante : celle de l'Acte de Québec et celle<br />

de l'Acte de 1791. Le Bas-Canada, patrie historique et patrie<br />

officielle des Canadiens d'origine française, fait reconnu par<br />

le gouvernement impérial lui-même, devait être gouverné,<br />

pensait Papineau, par les Canadiens français. Pendant trente<br />

années de luttes, toute une génération a grandi qui a mobilisé<br />

derrière cette idée suprême, ses plus vifs espoirs et son âpre<br />

volonté. Ceux-là mêmes qui se séparent de la tactique du<br />

chef, ne se séparent point de sa doctrine. Que de fois, dans les<br />

journaux de 1840 et de 1841, l'on peut lire des appels au<br />

courage et à la lutte comme ceux-ci : "Il faut dire comme<br />

autrefois Démosthène aux Athéniens : quand même nous<br />

pourrions prévoir que vous seriez vaincus, nous devons vous<br />

exciter à combattre, afin que l'on ne puisse pas dire : les<br />

Canadiens se sont laissé honteusement et lâchement subjuguer<br />

sans défense..." 8<br />

"Nous avons éprouvé des revers, mais nous<br />

ne sommes pas vaincus, nous ne sommes pas écrasés. Nos ennemis<br />

sont puissants, dit-on ; mais on ne peut anéantir un<br />

peuple d'un demi-million, dans un jour, dans un an, dans un<br />

siècle, s'il montre de la fermeté, de l'énergie et de la volonté"."<br />

Lord Sydenham qui observe, non sans surprise et inquiétude,<br />

ce sursaut national, se heurte tout à coup à un autre<br />

imprévu. Entre les deux groupes politiques les plus puissants<br />

de chaque province : les réformistes du Haut-Canada et les<br />

8) Le Canadien (10 mars 1841) p. 2, col. 2-3.<br />

9) Le Canadien (21 septembre 1840), p. 2, col. 1.<br />

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