L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx
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L'INDÉPENDANCE DU CANADA<br />
impérial. Une fois le Canada gagné à l'idée fédéraliste, Londres<br />
se chargea de gagner les autres provinces. <strong>La</strong> pression de<br />
Londres se fit sentir tout d'abord au Nouveau-Brunswick.<br />
<strong>La</strong> petite province occupait une position-clé. Pas plus qu'une<br />
fédération n'était possible, sans le Bas-Canada, arche vitale<br />
entre le centre et l'est, elle ne l'était sans le Nouveau-Brunswick,<br />
lien géographique entre le Canada et les autres provinces<br />
maritimes. Londres intervient en juin 1865. A ce moment<br />
les relations se gâtent entre la Grande-Bretagne et les Etats<br />
américains du Nord. En prévision d'une guerre, Londres<br />
n'entend pas se charger seul de la défense de ses Dominions.<br />
Des instructions spéciales du secrétaire des colonies, Cardwell,<br />
font savoir aux gouverneurs des Maritimes, l'opinion forte<br />
et délibérée du gouvernement de Sa Majesté (the strong and<br />
deliberate opinion . . .) en faveur d'un acquiescement de<br />
toutes les colonies de l'Amérique du Nord britannique à leur<br />
fédération en un seul Gouvernement". 16<br />
En même temps des<br />
délégués des petites provinces en partance pour Londres où<br />
ils s'en vont mousser leur petite fédération, reçoivent du<br />
gouvernement métropolitain l'avertissement catégorique :<br />
qu'ils ne recevront d'appui qu'à la condition de subordonner<br />
leur projet de "petite fédération" à la large fédération des<br />
provinces britanniques de l'Amérique du Nord. 17<br />
Dans l'intervalle,<br />
Pantifédéraliste Gordon, gouverneur du Nouveau-<br />
Brunswick, de retour de la capitale de l'empire où il a été<br />
confessé par Cardwell, est rentré chez lui, pénitent converti<br />
et avec le ferme propos de travailler pour la bonne cause.<br />
Tout aussitôt il entreprend de manœuvrer pour forcer à la<br />
démission son cabinet antifédéraliste ; puis il précipite les<br />
élections qui ramènent au pouvoir le parti de Tilley.<br />
Les mêmes pressions s'exercent en Nouvelle-Ecosse. Dans<br />
ses voyages à Londres, Joseph Howe ne rencontre qu'opposition<br />
dans les milieux officiels. Tous, là-bas, et le secrétaire<br />
16) Reginald G. Trotter, Canadian federation . . . (Toronto, 1924), 130.<br />
17) Ibid., 131.<br />
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