L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx
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LE CANADA, PAYS LIBRE<br />
tielle de l'égalité de statut qui existe parmi les membres du<br />
Commonwealth des nations britanniques", disait le Rapport<br />
Balfour, "que le gouverneur général d'un Dominion soit le<br />
représentant de la couronne, occupant, à tous égards, dans le<br />
Dominion, la même situation, en ce qui concerne l'administration<br />
des affaires publiques, que celle qu'occupe Sa Majesté<br />
le Roi en Grande-Bretagne, et qu'il ne soit pas le représentant<br />
ou l'agent du gouvernement de Sa Majesté en Grande-Bretagne<br />
ou de n'importe quel département dudit gouverne<br />
ment". 4<br />
Ce haut fonctionnaire reçoit encore fictivement<br />
sa nomination du roi mais il ne la reçoit plus du roi de la<br />
Grande-Bretagne ; il la reçoit du roi du Canada et sur l'avis<br />
du cabinet canadien. Ses lettres patentes, sa commission, ses<br />
instructions lui viennent également de la même source. Ce<br />
n'est plus un personnage britannique, c'est un personnage<br />
canadien ; il n'est plus le représentant ni l'agent de la Grande-<br />
Bretagne. Seul le cabinet du Dominion a pouvoir d'aviser la<br />
Couronne dans les affaires du Dominion. Le professeur Keith<br />
n'a pu s'empêcher de le reconnaître : la Conférence de 1926<br />
"a donné le coup de grâce à l'unité executive de l'empire.<br />
Sous ce rapport, le Canada est un Etat souverain." 5<br />
Mais<br />
on l'observera une deuxième fois, cette évolution ou révolution<br />
si profonde ne date pas du Statut de Westminster, dont<br />
le Statut ne dit rien ; elle date de la grande victoire constitutionnelle<br />
de 1848 et des conférences impériales de 1926 et<br />
de 1930. 6<br />
Presque en même temps, le Canada s'émancipait de la<br />
tutelle du Secrétariat des Colonies ou du Colonial Office. Le<br />
Statut de Westminster stipule, il est vrai, à son article 11,<br />
4) Jean-Jacques Chevallier, L'Evolution de l'Empire britannique (2 vol.,<br />
Paris, 1930-1931), I : 794.<br />
5) Cité par John S. Ewart, Independence Papers, vol. 2 (n° 41) : 149.<br />
6) Juge P.-B. Mignault, "Quelques aperçus sur le développement du<br />
principe de l'autonomie du Canada avant et depuis le "Statute of Westminster"<br />
de 1931", Mémoires de la Société Royale du Canada, Section I, 3 e<br />
série (mai<br />
1932), XXVI : 56-57.<br />
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