L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx
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POUR LA FÊTE DE L'INDÉPENDANCE<br />
11 décembre 193 8<br />
[En 19)7, dans ses Directives (note, p. 224), l'abbé <strong>Groulx</strong><br />
émettait ce vœu : "Je me demande pourquoi, au lieu de s'achar<br />
ner à nous faire fêter le 1er juillet que personne ne fête, je me<br />
demande, dis-je, quel motif ou quelles influences secrètes nous<br />
empêchent de célébrer, comme fête nationale de tout le Canada,<br />
l'anniversaire du Statut de Westminster, le plus grand jour de<br />
notre histoire, en somme, l'anniversaire de la proclamation de<br />
l'indépendance de notre pays ?"<br />
<strong>La</strong> Ligue d'Action Nationale se chargea de l'exécution de ce<br />
voeu que venait d'émettre à son tour M. Leopold Richer. <strong>La</strong><br />
Ligue organisa pour le 11 décembre 19) X, une manifestation au<br />
Monument National de Montréal. L'abbé <strong>Groulx</strong> y prit la parole.<br />
Nous donnons ici le début de son discours :^<br />
Que les temps sont changés ! J'ai connu d'autres jours :<br />
ceux de la Grande Guerre. J'allais entendre, ici-même, à<br />
Montréal, les conférences de M. Henri Bourassa : Hier,<br />
aujourd'hui, demain, conférences aussi étincelantes que solides,<br />
les plus belles peut-être qu'ait prononcées le grand orateur.<br />
Un soir, je l'entends encore, il donnait aux impérialisants<br />
ce solennel avertissement qu'à force d'engager le Canada<br />
dans d'aussi folles et ruineuses aventures que celles de notre<br />
participation aux guerres impériales, un mouvement se<br />
déchaînerait, chez nous, pour l'indépendance politique. Une<br />
partie de l'auditoire applaudit bruyamment. Une autre partie<br />
retint son souffle, un peu effrayée des audaces verbales du<br />
chef nationaliste. Près de moi, un brave homme qui savait<br />
pourtant sa théologie, me parut littéralement suffoqué par<br />
un discours aussi séditieux. Il y a vingt ans, nous en étions là.<br />
Directeur, à cette époque, de /'Action française, je demandai<br />
à un théologien de renom, l'abbé Arthur Curotte, de m'écrire,<br />
sur le sujet, un exposé doctrinal. Il y démontrerait des