27.06.2013 Views

L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

"BATTLE FOR ACCEPTANCE"<br />

clairvoyants le péril d'une telle situation. En raison de sa foi<br />

et de ses institutions culturelles, le Québec serait celle de<br />

toutes les provinces qui, dans l'aventure de 1864, assumerait<br />

le plus de risques. Nous ne raconterons pas ici les péripéties<br />

de la lutte bientôt engagée entre fédéralistes et antifédéralistes.<br />

Cartier, chef omnipotent, se révéla impuissant à maintenir<br />

la cohésion de son parti. Une bonne partie de la jeunesse<br />

— et la meilleure — autre fait significatif, lui échappa. Un<br />

jeune avocat d'Arthabaska, Wilfrid <strong>La</strong>urier, écrit, dans un<br />

hebdomadaire de l'époque : la Confédération serait" la tombe<br />

de la race française et la ruine du Bas-Canada". 6<br />

Le 15<br />

juillet 1864, un autre de la même génération, Honoré Mercier,<br />

journaliste au Courrier de Saint-Hyacinthe, quitte, pour<br />

quelque temps, avec trois de ses compagnons, le journal où<br />

on lui refuse la liberté de combattre la Confédération. 6<br />

De<br />

sa retraite de Montebello, un vieillard qui s'appelle Louis-<br />

Joseph Papineau, voit venir d'un mauvais œil, lui aussi, le<br />

nouvel Etat politique. A 1 incorrigible démocrate, cette fédération<br />

répugne qui tente de se constituer sans consultation<br />

populaire. Encore moins Papineau admet-il que la Confédération<br />

canadienne aille faire dresser en Angleterre sa charte<br />

de naissance : "Aller directement en Angleterre c'est dire :<br />

Nous reconnaissons votre pleine puissance ; nous nous en<br />

sommes toujours plaints, et nous y avons toujours recours". 7<br />

Deux extraits de discours, empruntés aux débats parlementaires<br />

de 1865, nous révèlent aussi, pour leur part, l'état des<br />

esprits. Le premier extrait est du chef libéral, Antoine-Aimé<br />

Dorion :<br />

Je sais que la population protestante du Bas-Canada craint<br />

que, même avec les pouvoirs restreints laissés aux gouvernements<br />

5) Cité par Sir John Willison dans The Federation of Canada 1867-<br />

1917. Four lectures delivered in the University of Toronto in March 1917, to<br />

commemorate the Fiftieth Anniversary of the Federation, by George M. Wrong,<br />

Sir John Willison, Z.A. <strong>La</strong>sh, R.A. Falconer (Toronto, 1917), 47.<br />

6) Robert Rumilly, Mercier (Montréal, Collection du Zodiaque '3 5), 44.<br />

7) Discours devant l'Institut Canadien, 17 décembre 1867.<br />

155

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!