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L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

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L'INDÉPENDANCE DU CANADA<br />

rappela fortement au duc qu'il n'avait plus affaire à une<br />

colonie de la Couronne : "L'autonomie coloniale", répliquaitil<br />

au nom de ses collègues, "serait réduite parfaitement à<br />

néant si les vues du gouvernement impérial devaient l'emporter<br />

sur les vues du peuple du Canada. En conséquence,<br />

c'est le devoir du présent gouvernement d'affirmer, en toute<br />

netteté, le droit de la législature canadienne d'établir ellemême<br />

l'échelle des impôts qui pèsent sur le peuple, dût-on<br />

s'attirer malheureusement la désapprobation du cabinet impérial."<br />

A Londres, on se le tint pour dit. Jamais plus l'autonomie<br />

du Canada en matière de fiscalité ne fut mise en contestation.<br />

Et ceci se passait soixante-douze ans avant le Statut<br />

de Westminster.<br />

Je laisse de côté le domaine judiciaire que nous retrouverons<br />

tout à l'heure. Tournons-nous du côté de la diplomatie,<br />

domaine où le Canada a peut-être le plus affirmé sa<br />

souveraineté. <strong>La</strong> libération, il est bon de l'observer toutefois,<br />

ne s'est pas accomplie par un coup de baguette magique ;<br />

elle s'est effectuée progressivement, par gains partiels et assez<br />

espacés ; et, comme toujours, nous allons le voir, il a fallu<br />

aider la générosité britannique. Pour la conclusion de nos<br />

traités, nous remportons la première victoire, en 1871, au<br />

traité de Washington. Un représentant canadien, John A.<br />

MacDonald, obtient de se joindre aux plénipotentiaires britanniques,<br />

sous la réserve toutefois que les négociations seront<br />

conduites par les plénipotentiaires métropolitains et le traité<br />

signé par eux. En 1884, à l'occasion d'un traité avec l'Espagne,<br />

Sir Charles Tupper conduit lui-même, cette fois, les<br />

négociations et signe conjointement avec le plénipotentiaire<br />

anglais. En 1895, intervention de Lord Ripon, qui oblige<br />

à un notable recul. Londres exige que les traités soient négociés<br />

désormais avec l'assistance obligatoire d'un plénipotentiaire<br />

britannique et négociés au nom de l'empire et signés<br />

par ses plénipotentiaires. Le Canada ne tarde pas à reprendre<br />

l'avantage. En 1910 et en 1911, il négocie des remaniements<br />

de tarif avec Washington, directement, par ses propres pléni-<br />

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