L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx
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LE CANADA, PAYS LIBRE<br />
tique. Présentée par M. Borden, secondée par M. Smuts, cette<br />
résolution proclamait, en premier lieu, l'opportunité d'une<br />
"réorganisation des relations constitutionnelles entre les parties<br />
de l'Empire..." ; puis elle stipulait les deux principes qui<br />
présideraient à cette réorganisation, à savoir : "la reconnaissance<br />
intégrale (des) Dominions comme nations autonomes<br />
d'une Communauté Impériale (Imperial Commonwealth)...<br />
et le droit des Dominions (ainsi que de l'Inde) à une voix<br />
adéquate en matière de politique étrangère et de relations<br />
internationales." Résolution d'une portée considérable, ai-je<br />
dit. Que l'on se reporte, en effet, aux discours prononcés à<br />
cette occasion par MM. Borden et Smuts, et l'on s'en rendra<br />
compte : la résolution de 1917 a bel et bien revendiqué et<br />
fait accepter en principe l'égalité de statut entre la Grande-<br />
Bretagne et les Dominions. Ceci se passait quatorze ans avant<br />
le 11 décembre 1931. Relisez encore une fois le Statut de<br />
Westminster. Silencieux ou à peu près sur les attributs exécutifs<br />
du Canada, sauf une rapide allusion à l'allégeance<br />
commune des membres du Commonwealth à la même Couronne,<br />
le Statut, pas plus en ce domaine qu'en d'autres, ne<br />
peut être tenu responsable de la situation actuelle. Abolition<br />
de la tutelle des gouverneurs, fin de la tutelle du Colonial<br />
Office ou du Secrétariat des Colonies, ces gains autonomistes<br />
ne datent pas de 1931 mais de la grande victoire constitutionnelle<br />
de 1848, des résolutions de 1917 et de 1918, et de<br />
la Conférence impériale de 1926.<br />
Le Statut de Westminster aurait-il ajouté par hasard<br />
à l'autonomie canadienne en politique douanière ou fiscale ?<br />
Cette autonomie, chacun le sait, nous on jouissons depuis<br />
1859. Cette année-là, le parlement des Canadas-Unis avait<br />
voté une hausse d'impôts sur quelques marchandises britanniques.<br />
Quelques chambres de commerce du Royaume-Uni<br />
s'émurent. Le ministre des Colonies, le duc de Newcastle,<br />
entreprit de chapitrer le gouvernement canadien sur l'opportunité<br />
de sa politique. En ce temps-là on savait parler<br />
ferme aux hommes de Londres. Galt, ministre des Finances,<br />
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