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L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

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L'INDÉPENDANCE DU CANADA<br />

le règne de la Compagnie de la Baie d'Hudson a pris fin et qu'il<br />

est de l'intérêt [des gouverneurs] de se rendre agréables au Gouvernement<br />

canadien, ils vont apprendre à leur peuple, je n'en<br />

doute pas, à changer le ton "antifederate" . . . Presque tout dépend,<br />

puis-je dire, du choix du gouverneur, ainsi que nous l'avons appris<br />

à nos dépens, au Nouveau-Brunswick, alors que nous fûmes contrecarrés<br />

et même, pour un temps, défaits par le lieutenant-gouverneur,<br />

M. Gordon, fils de lord Aberdeen, qui d'abord prit<br />

fortement position contre nous. 22<br />

Le successeur de Seymour, Anthony Murgrave, correctement<br />

stylé, fit des merveilles. Du reste, le Canada s'engagea à assumer<br />

la dette de la Colombie, promit un subside annuel, fort<br />

alléchant, l'achèvement du Pacifique Canadien jusqu'au delà<br />

des Rocheuses, sans compter maints autres reliefs d'ortolan.<br />

Le gouvernement impérial, de son côté, donna sa garantie<br />

supplémentaire pour la construction du transcontinental.<br />

Enfin le 21 juillet 1871 la Colombie succombait à tant de<br />

bonne grâce. L'historien Grosnell l'admet sans réticence :<br />

"Ce fut le désir manifeste du Canada et des autorités impériales<br />

de voir la Confédération enclore en soi toute l'Amérique<br />

du Nord britannique, ce fut ce désir qui, en Colombie britannique,<br />

amena le mouvement à une prompte et heureuse<br />

conclusion". 23<br />

L'entrée de l'Ile du Prince-Edouard dans la Confédération<br />

ne se recommande point de motifs plus élevés. On<br />

trouve en l'aventure, cette fois, ce que l'on appellerait aujourd'hui<br />

un "scheme" politico-financier : une histoire de chemin<br />

de fer au coût surfait ; des émissions d'obligations dont la<br />

province n'eut pu payer les intérêts sans une aggravation des<br />

impôts, intérêts échus à Londres, comme par hasard le 1er<br />

juillet 1873 ; une banque plus ou moins mal prise en l'affaire<br />

et qui spécule sur un endossement du gouvernement canadien<br />

; puis des élections où des deux côtés l'on se flatte d'obtenir<br />

d'Ottawa des "better terms" ; et le gouvernement ca-<br />

22) lbid., 21 : 172-173.<br />

23) lbid., 21 : 173.<br />

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