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L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

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L'INDÉPENDANCE DU CANADA<br />

nada. En 1873, Mercier osa prôner cette solution en plein<br />

parlement fédéral. A propos de tout ce mouvement d'opinion,<br />

et en particulier du mouvement Canada first de W.A.<br />

Foster, l'historien John Charles Dent note, dans son Canada<br />

since the Union of 1841 : "<strong>La</strong> semence avait été jetée et un<br />

esprit national s'est répandu depuis lors, largement à travers<br />

le pays, surtout parmi les jeunes hommes". Puis, après avoir<br />

écarté comme solutions possibles, et la fédération impériale et<br />

l'annexion aux Etats-Unis, l'historien ajoute : "L'idée d'indépendance<br />

semble avoir pris des racines profondes dans le jeune<br />

Canada". 48<br />

<strong>La</strong> plus forte bombe éclata à Ottawa, au lendemain du<br />

traité de Washington. Et ce fut un membre du cabinet qui<br />

la fit éclater. Dans un discours public, Joseph Howe qualifia,<br />

en termes aussi peu respectueux que possible, les exploits de<br />

cette diplomatie qui venait "d'acheter sa paix aux dépens de<br />

nos intérêts". Le ministre se permit de railler ces trente millions<br />

de Britanniques trop occupés à "garnir leurs comptoirs<br />

rapaces (their rascal counters) à l'intérieur de leurs deux<br />

petites îles", "trop pressés de rassembler autour d'eux troupes<br />

et vaisseaux de guerre de l'Empire", pour songer à "quatre<br />

millions d'autres sujets britanniques obligés de faire face à<br />

une nation de quarante millions pour la défense d'une frontière<br />

de trois mille milles". "Sachons comprendre leur dessein",<br />

s'écriait Howe, "et orienter la politique de l'avenir en<br />

conséquence". Pour finir, l'orateur recommandait une "ferme<br />

confiance dans la Providence et dans notre propre capacité<br />

de forger la politique du Canada de manière à assurer par nos<br />

propres ressources sa sécurité, au cas où les Anglais, oublieux<br />

du passé, répudieraient leurs obligations nationales". 49<br />

Ainsi parlaient autrefois les politiques canadiens. Dé-<br />

48) John Charles Dent, The <strong>La</strong>st Forty Years : Canada since the union<br />

of 1841 (2 vol., Toronto, 1881), II : 552-554.<br />

49) Address delivered by the Hon. Jos. Howe, Secretary of State for<br />

the Provinces, before the Young Men's Christian Association, Ottawa, Feb. 27,<br />

1872. (Brochure à la Bibliothèque du Parlement, Ottawa).<br />

48

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