L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx
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L'INDÉPENDANCE DU CANADA<br />
fédération que l'on se proposait d'édifier, la part exceptionnelle<br />
prise par les Canadiens à cette fondation : rédigeant<br />
eux-mêmes, la constitution du nouvel Etat, ces faits et circonstances<br />
avaient exalté beaucoup d'esprits. Dans la brochure<br />
de l'honorable Cauchon, en faveur du projet de confédération,<br />
brochure qu'on a dite inspirée par Cartier, on peut<br />
lire des passages comme ceux-ci : "Tous sont d'accord sur ce<br />
point, tous comprennent, tous savent, presque d'intuition,<br />
que l'état colonial n'est qu'une transition, un passage de<br />
l'enfance à la virilité des peuples . . . Non, nous ne pouvons<br />
pas rester toujours dans l'état colonial ! Oui, nous voulons<br />
être un jour une nation, puisque c'est là notre destinée nécessaire<br />
et le but de nos aspirations ..." Vers le même temps,<br />
en 1864, T. Philips Thomson publiait : The future government<br />
cf Canada, being arguments in favor of a British American<br />
independent reptiblic (St. Catherines, C.W. 1864).<br />
Joseph Royal, le futur lieutenant-gouverneur des Territoires<br />
du Nord-Ouest, n'est encore en 1865 qu'un jeune homme de<br />
vingt-huit ans. Il rédige alors, sous le titre : "Les événements<br />
du mois", la chronique politique de la Revue Canadienne. Lui<br />
aussi voit poindre, dans la future fédération des provinces,<br />
une promesse d'indépendance. Cette indépendance, Royal<br />
ne la souhaite, pour le moment, qu'avec modération, un<br />
œil sur le péril américain alors menaçant. Mais voici que les<br />
Féniens viennent d'accomplir leurs raids sur les frontières<br />
du Canada. <strong>La</strong> rumeur se répand d'une refonte de nos lois de<br />
milice, pour donner au pays un noyau d'armée permanente.<br />
Royal écrit :<br />
Que la chose soit vraie ou fausse, nous n'en devrons pas moins<br />
constater que la partie éclairée du public voit d'un bon œil toutes<br />
les tentatives qui ont pour but de compléter notre discipline<br />
sociale, de transformer lentement mais régulièrement cette colonie<br />
en un pays libre et indépendant. 30<br />
30) Joseph Royal, "Les événements du mois", Revue Canadienne, II<br />
(1865) : 694.<br />
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