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L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

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LE CANADA, PAYS LIBRE<br />

très élégante obscurité". Qu'a voulu entendre M. Balfour,<br />

par "function ?" Si on ne l'entend point, on peut le sous-entendre.<br />

Le vice foncier, irréparable du Commonwealth, il<br />

est là, dans la situation particulière, forcément privilégiée et<br />

prépondérante de l'un des associés. Il est dans l'inégalité des<br />

fonctions et des rôles internationaux, dans la disproportion<br />

des risques et des responsabilités, dans l'effroyable espace vital<br />

dont la Grande-Bretagne s'est fait une nécessité de prestige<br />

et de durée, dans la multiplicité des points névralgiques de<br />

son empire, dans les complications incessantes où l'entraîne<br />

sa qualité de puissance impériale. Le vice du Commonwealth<br />

est dans cette alliance d'un lion avec des lionceaux. On peut<br />

bien nous dire que la Grande-Bretagne ne possède plus l'initiative<br />

diplomatique. En fait, qu'en a-t-elle cédé ou sacrifié ?<br />

Et d'abord, peut-elle y renoncer ? Dans ses conférences à<br />

l'Université de Toronto, sur l'évolution constitutionnelle du<br />

Canada, M. Borden disait un peu mélancoliquement, en<br />

1921 : "Bien qu'il soit vrai que les Dominions ont été représentés<br />

à Paris, qu'ils ont pris place à la conférence de la Paix,<br />

et qu'ils sont devenus signataires du Traité de Paix, j'ai encore<br />

à apprendre que, depuis la conclusion du traité, leur droit<br />

à une voix adéquate dans la politique étrangère (de la Grande-Bretagne)<br />

et dans les relations internationales, ait été<br />

reconnu de quelque façon effective ou pratique". 22<br />

Les choses<br />

ont-elles bien changé depuis 1921 ? Sans doute, nous<br />

sommes consultés. Mais si notre parlement a le loisir de délibérer<br />

et de voter, par exemple, avec solennité, des déclarations<br />

de guerre, et s'il le fait en des scénarios académiques<br />

fort expertement montés, pour quelle part sommes-nous<br />

dans les événements et les causes qui ont préparé la guerre ?<br />

Les gouvernements des Dominions sont consultés ; mais ils le<br />

sont au dernier moment, quand la guerre est mûre, que les<br />

canons sont pointés et les avions prêts à s'envoler. Les Do-<br />

22) Sir Robert <strong>La</strong>ird Borden, Canadian Constitutional Studies... op. cit.,<br />

(Toronto, 1921), 115-116.<br />

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