L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx
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"BATTLE FOR ACCEPTANCE"<br />
des menaces aussi osées que celle-ci : "Si la Grande-Bretagne<br />
allait retirer ses vaisseaux et ses troupes et nous laisser seuls<br />
face à face avec les Canadiens, j'appellerais my boys et je<br />
mourrais on the marsh of Amherst plutôt que de me soumettre".<br />
2<br />
Dans la "Province du Canada", nom officiel des Canadas-Unis<br />
depuis 1840, — mais où l'usage commun, plus fort<br />
que l'arbitraire, maintient toujours les appellations anciennes<br />
de Haut et de Bas-Canada — on ne trouve de vraiment<br />
favorable au projet que le futur "Ontario". Pays de l'intérieur,<br />
relié aux provinces de l'est et à la mer par simples<br />
canaux et chemins de fer, le Haut-Canada n'aurait qu'à se<br />
féliciter d'un rattachement plus immédiat à son voisinage<br />
géographique. En outre, par quelle autre issue pourrait-il<br />
sortir de l'impasse politique où l'a jeté l'Union de 1840 ? Ce<br />
"deadlock" politique, ce "cul de sac", comme dit Trotter,<br />
voilà bien, selon Goldwin Smith, le vrai père ou l'auteur<br />
(parent) de la Confédération. En 1864 la "Province du<br />
Canada" n'est plus un pays gouvernable. Dans le Haut,<br />
impossible de grouper une majorité parlementaire, si ce n'est<br />
autour de George Brown, chef des radicaux ou "clear-grits".<br />
Dans le Bas-Canada, pareille majorité ne saurait se grouper<br />
qu'autour de George-Etienne Cartier, chef des libéraux conservateurs,<br />
héritier de <strong>La</strong>Fontaine et de Morin. Or les deux<br />
groupes incarnent des principes politiques irréconciliables.<br />
Les "clear-grits" réclament le Rep by Pop, représentation<br />
parlementaire établie sur la base de la population ; trop souvent<br />
antifrançais et anticatholiques, ils dénoncent comme un<br />
épouvantail la "French domination". D'autre part, pour rien<br />
au monde, Cartier et les siens n'accepteront une domination<br />
des éléments fanatiques du Haut-Canada, domination qui<br />
mettrait en danger l'existence religieuse et nationale de leurs<br />
compatriotes. Vers 1864, la Province du Canada connaît<br />
donc l'instabilité, presque l'anarchie gouvernementale. Plus<br />
2) Ibid, 283.<br />
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