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L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

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L'IDÉE D'INDÉPENDANCE<br />

pères". Ce jeune journaliste qui s'appelait Honoré Mercier,<br />

écrivait en propres termes : "Notre condition de colonie a<br />

pour base la protection de l'Angleterre ; cette base étant<br />

sapée, tout l'édifice doit crouler . . . Au moins, avec l'indépendance,<br />

viendrait le droit de faire respecter notre honneur<br />

national".<br />

Ces débats, on le devine aisément, ne sont pas faits pour<br />

diminuer les soucis de la métropole. Le problème de la défense<br />

militaire des colonies finira par préoccuper à ce point les<br />

gouvernants de Londres qu'après avoir accueilli froidement<br />

le projet de fédération des provinces de l'Amérique du Nord,<br />

ils en deviendront d'ardents avocats. Les petites provinces du<br />

golfe s'y montrent alors plus ou moins récalcitrantes. Les<br />

chefs de l'empire n'hésiteront pas à exercer sur elles des pressions<br />

despotiques, tant ils souhaiteraient, en groupant ces<br />

colonies, se décharger sur elles d'une plus large part de leur<br />

défense.<br />

Pour les mêmes motifs, une portion considérable de<br />

l'opinion en Angleterre se laisse de nouveau gagner par une<br />

autre solution, celle-ci radicale : le sacrifice des colonies. En<br />

ces milieux, la conviction s'est faite, une fois de plus, de<br />

l'impossibilité de défendre efficacement, contre la puissance<br />

américaine, des possessions si mal pourvues de frontières naturelles.<br />

Les Anglais qui expriment cette conviction, n'appartiennent<br />

plus uniquement à l'aile manchestérienne du<br />

parti radical. John Bright n'est plus seul à dire aux Communes<br />

anglaises, comme il le faisait en 1865 : "A cette séparation<br />

(du Canada de l'Angleterre) je ne m'objecte point le moins<br />

du monde ; je crois qu'il vaut mieux qu'il en soit ainsi pour<br />

nous et que cela vaudrait mieux pour eux".* 9<br />

L'idée a fait<br />

son chemin dans les milieux libéraux et même conservateurs.<br />

C'est, en cette même année 1865, que Disraeli proférait des<br />

propos comme celui-ci : "Le Canada je le crois, a son avenir<br />

39) Cité dans Oscar Douglas Skelton, Life and Times of Sir Alexander<br />

Tilloch Galt (Toronto, 1920), 439.<br />

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