27.06.2013 Views

L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

L'IDÉE D'INDÉPENDANCE<br />

Et voici le grand mot lâché :<br />

Vienne la Confédération avec son corollaire obligé, l'indépendance,<br />

c'est-à-dire l'effacement de notre existence politique<br />

des mots de vainqueurs et de vaincus ; vienne l'égalité pratique<br />

pleine et entière de droits entre les deux races, et pour peu que<br />

la nationalité canadienne-française comprenne quel est son rôle<br />

comme elle l'a compris depuis trois ans . . . quel magnifique<br />

3 1<br />

tinée l'attend !<br />

des­<br />

Qu'on relise les discours de quelques-uns des "Pères". John<br />

A. MacDonald, Cartier, ont lancé le mot de "Kingdom of<br />

Canada". Pour ce "grand Etat" qui pourrait occuper le<br />

quatrième rang dans le monde ("the fourth nation of the<br />

world") ils ne veulent plus d'un gouverneur, simple représentant<br />

du cabinet britannique, pour chef de son exécutif,<br />

mais le roi en personne ou le représentant du roi. C'en serait<br />

fini du règne des secrétaires des colonies. Le parlement impérial<br />

lui-même ne posséderait plus, sur le parlement canadien,<br />

qu'une autorité nominale. Et si l'on consent que le<br />

Canada reste lié à l'empire britannique, l'on entend, d'autre<br />

part, qu'il ne soit pas une portion ou une partie de l'empire.<br />

Il restera lié à la Grande-Bretagne, disait déjà M. Dunkin,<br />

par le seul lien de la couronne (a something having no other<br />

tie to the Empire that the one tie of fealty to the British<br />

crown. ) MacDonald, Cartwright concevaient cette liaison,<br />

dans la forme d'une alliance, mais non de l'alliance d'une<br />

colonie avec sa métropole, mais d'une alliance entre nations<br />

traitant pratiquement d'égale à égale. ("Instead of looking<br />

upon us as a merely dependent colony, England \vill have in<br />

us a friendly nation . . .") Hector <strong>La</strong>ngevin voyait le Canada<br />

de 1867 prenant rang de nation souveraine dans le monde<br />

international (We shall have a position in foreign lands, the<br />

position which every man enjoys ivho belongs to a great<br />

nation". Chapleau prononçait, en 1867, des paroles qui<br />

avaient presque le même sens : "augmenter notre population,,<br />

31) Ibid, 69 5-696.<br />

39

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!