L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx
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AVANT-PROPOS DE L'ÉDITEUR<br />
ment un pays libre ? <strong>La</strong> réponse est complexe. L'auteur se<br />
livre, autour du Statut de Westminster, à une enquête analogue<br />
à celle du chapitre précédent. Cette fois, il veut marquer<br />
de quelle façon et par quelle série de faits souvent mal<br />
remarqués, l'idée d'indépendance s'est peu à peu inscrite dans<br />
les institutions canadiennes, surtout depuis la conquête de la<br />
responsabilité ministérielle (1842). Le Statut de Westminster<br />
aurait dû être l'éclatante conclusion de ce mouvement<br />
plus que centenaire. L'a-t-il été dans la réalité politique ?<br />
Hélas on assiste en même temps à une sorte de régression du<br />
sentiment de l'indépendance chez les Canadiens. On dirait<br />
qu'à partir de la Confédération, à mesure que nous acquérions<br />
une autonomie plus étendue, le goût de l'indépendance<br />
réelle diminuait : on l'a vu par notre participation aux trois<br />
guerres de 1899, 1914 et 1939, démarches dont le sens colonial<br />
est évident. — Nos institutions devenaient plus libres,<br />
mais la politique nous liait davantage au courant impérial :<br />
nous faisions "librement" la politique de l'Angleterre . . . On<br />
voit que l'auteur ne partage pas l'optimisme juridique des<br />
officiels, il ne confond pas l'indépendance avec des déclarations<br />
d'indépendance. Malgré les affirmations d'égalité, lirat-on<br />
plus loin, "l'inégalité existe entre les associés du Commonwealth,<br />
inégalité pratique de status, de rang et d'intérêt,<br />
inégalité profonde qu'il n'est au pouvoir de personne de<br />
corriger, parce que, diraient les philosophes, elle tient à la<br />
nature même des choses ; et pour cette raison, le Commonwealth<br />
n'est et ne sera jamais qu'un décor en carton-pâte<br />
pour masquer aux Dominions la vieille servitude coloniale".<br />
Il ne nous reste donc plus qu'à "entrer comme Etat libre,<br />
absolument libre, dans le monde international". Nous n'obtiendrons<br />
la plénitude de la liberté que dans la plénitude<br />
de l'indépendance réelle.<br />
Après ces deux synthèses, l'auteur passe à l'examen plus<br />
détaillé de quelques-uns des points qu'il vient de soulever.<br />
Et d'abord il rappellera, dans Vers l'indépendance, l'instauration<br />
du gouvernement autonome au Canada : c'est en<br />
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