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L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

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39.<br />

VERS L'INDÉPENDANCE<br />

mes : la dissolution des Chambres plutôt que la dictature du<br />

French party. Stanley confiait mélancoliquement au chef du<br />

cabinet britannique : "L'argument capital pour effectuer<br />

l'Union fut l'espoir d'élever la minorité anglaise du Bas-<br />

Canada au rang de majorité, en jetant dans le nouvel Etat<br />

la majorité anglaise du Haut-Canada. L'essai n'aura été<br />

qu'une lamentable faillite s'il n'aboutit qu'à mettre en minorité<br />

les intérêts britanniques dans la législature du Canada-<br />

Uni" 20<br />

. Par bonheur, ces avis parviennent à Bagot trop tard.<br />

Dans l'intervalle, la petite révolution s'est consommée. Devant<br />

le fait accompli, quelle sera l'attitude du gouvernement<br />

britannique ? Au reçu des consignes de Stanley et de Peel,<br />

Bagot leur a écrit, fortement bouleversé : "Si je me suis<br />

trompé, laissez-moi vous faire la prière de me signifier tout<br />

de suite votre désaveu par mon rappel public à Londres." 21<br />

Quelle réponse, encore une fois, va venir de Londres ?<br />

Le cabinet britannique est convoqué d'urgence. Stanley<br />

a déjà prévenu Sir Charles que ces changements politiques<br />

seraient "à la fois désagréables et stupéfiants pour le gouvernement<br />

et peut-être aussi pour l'opinion publique en Angleterre"<br />

22<br />

. Le 2 novembre 1842, la réponse arrive au gouverneur.<br />

Longuement on lui reproche ses erreurs de tactique,<br />

ses dérogations aux vraies coutumes constitutionnelles, ses<br />

ouvertures imprudentes au parti canadien ; puis, avec des<br />

réserves nombreuses et minutieuses, par crainte des conséquences<br />

possibles d'un désaveu de ce qui vient d'être fait, et<br />

avec l'espoir de ne pas avoir à s'en repentir, l'on approuve<br />

ce que l'on n'ose désapprouver. Vers le même temps, —<br />

était-ce pour calmer l'opinion publique de là-bas ? — le<br />

Times de Londres, journal conservateur et franc partisan du<br />

ministère Peel, publiait un article dont Gérin-<strong>La</strong>joie dira que,<br />

publié quelques mois plus tôt, il eût constitué "un arrêt de<br />

20) Stanley à Peel, 27 août 1842, AC, M 165, IX : 143-45.<br />

21) Bagot à Stanley, 26 septembre 1842, AC, Bagot's Papers, M 161 : 131-<br />

22) Gérin-<strong>La</strong>joie, Dix ans au Canada... (Québec, 1888), 142.<br />

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