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L'indépendance - La Fondation Lionel-Groulx

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L'INDÉPENDANCE DU CANADA<br />

pour de vastes travaux publics, il déchaîna la débandade dans<br />

le parti de Baldwin, fit presque s'évanouir l'alliance réformiste.<br />

Et il gouverna tant qu'il put, avec la passion, j'ose<br />

presque dire la joie d'un sportif, décidant tout lui-même,<br />

chef absolu de son cabinet, consultant ses ministres plus souvent<br />

individuellement que collectivement.<br />

Toutes ces roueries ne purent lui épargner néanmoins<br />

bien des incidents désagréables. D'abord l'élection de Cuvillier,<br />

un Canadien français, à la présidence de la Chambre ;<br />

puis, sur le refus du gouverneur de faire place en son cabinet<br />

à plus d'hommes de la majorité, en particulier aux Canadiens<br />

français, la démission du solliciteur général, Robert Baldwin ;<br />

puis, deux ou trois fois, la mise en minorité du ministère par<br />

le vote du président ; puis, surtout, le vote par la Chambre<br />

des résolutions célèbres qu'on a même appelées notre Bill of<br />

rights, résolutions qui impliquaient la soumission complète<br />

de l'exécutif aux principes du gouvernement responsable.<br />

Ceci se passait le 3 septembre 1841. Le lendemain, au cours<br />

d'une promenade, tombé sous son cheval, le gouverneur se<br />

fracturait une jambe. Son mal, subitement aggravé, l'emportait<br />

le 19 septembre, sans même lui laisser le temps de proroger<br />

le Parlement.<br />

» » »<br />

A l'homme qui viendrait après lui, il laissait une succession<br />

assez trouble, la menace d'une crise toujours en voie<br />

d'éclater. Le successeur de Sydenham serait sir Charles Bagot,<br />

homme de soixante ans, de la pléiade de Canning, venu des<br />

milieux diplomatiques plutôt que politiques. De son prédécesseur,<br />

il se distingue d'abord par son sens moral, par sa<br />

loyauté d'esprit. Il le déclare tout net à Stanley, secrétaire<br />

d'Etat pour les colonies dans le cabinet Peel : tels des procédés<br />

de Sydenham ne sont pas de ceux dont il usera. Ces<br />

procédés, nul d'ailleurs ne les a flétris plus sévèrement que<br />

Charles Bagot. Il juge d'abord les Canadiens à travers lord<br />

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