AUTEURS LATINS - latin, grec, juxta - Free
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26 catilina.<br />
IX. Igitur domi militiæque boni mores colebantur :<br />
concordia maxuma, minuma avaritia¹ erat ; jus bonumque<br />
apud eos non legibus magis quam natura² valebat ; jurgia,<br />
discordias, simultates, cum hostibus³ exercebant ; cives<br />
cum civibus de virtute certabant ; in suppliciis⁴ Deorum<br />
magnifici, domi parci, in amicis⁵ fideles erant. Duabus his<br />
artibus, audacia in bello, ubi pax evenerat, æquitate, seque<br />
remque publicam curabant. Quarum rerum ego maxuma<br />
documenta hæc habeo, quod in bello sæpius vindicatum<br />
est in eos qui contra imperium in hostem pugnaverant,<br />
quique tardius revocati prœlio excesserant, quam qui signa<br />
relinquere aut pulsi loco cedere ausi erant ; in pace<br />
vero, quod beneficiis magis quam metu imperium agitabant.<br />
et, accepta injuria, ignoscere quam persequi malebant.<br />
X. Sed ubi labore atque justitia reublica crevit, reges<br />
magni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
IX. Aussi les Romains, en paix comme en guerre, s’adonnaient-ils aux<br />
pratiques les plus louables : l’union était parfaite entre tous, la cupidité<br />
inconnue, la justice et la probité garanties moins encore par les lois que<br />
par la diosition naturelle de chacun : querelles, discordes, rancunes,<br />
tout cela se réservait pour l’ennemi ; de citoyen à citoyen, pas d’autre rivalité<br />
que celle du mérite : ils étaient magnifiques dans le culte des Dieux,<br />
économes dans leur intérieur, fidèles dans leurs amitiés. Intrépidité à la<br />
guerre, erit d’égalité et d’équité dès qu’avait reparu la paix, tels étaient<br />
les deux moyens par lesquels ils assuraient et leur propre grandeur et<br />
celle de l’État. Et pour mon compte j’en trouve la preuve évidente dans<br />
ce double fait, qu’à la guerre il y eut plus de soldats punis pour avoir combattu<br />
malgré la défense des chefs, ou pour s’être retirés trop lentement du<br />
combat, le signal de la retraite une fois donné, que pour avoir osé quitter<br />
le drapeau, ou abandonner leur poste devant l’ennemi qui les pressait ;<br />
que d’autre part, pendant la paix, ils exerçaient leur domination plus par<br />
des bienfaits que par la terreur, et, s’ils avaient reçu quelque injure, aimaient<br />
mieux la pardonner que d’en poursuivre les auteurs.<br />
X. Mais quand la République eut grandi par l’aivité et la justice,<br />
IX. Igitur<br />
boni mores colebantur<br />
domi militiæque :<br />
concordia erat maxuma,<br />
avaritia minuma :<br />
jus bonumque<br />
valebat apud eos<br />
non magis legibus<br />
quam natura ;<br />
exercebant cum hostibus<br />
jurgia, discordias,<br />
simultates ;<br />
cives cum civibus<br />
certabant de virtute ;<br />
erant magnifici<br />
in suppliciis Deorum,<br />
parci domi,<br />
fideles in amicis.<br />
His duabus artibus,<br />
audacia in bello,<br />
æquitate<br />
ubi pax evenerat,<br />
curabant seque<br />
remque publicam.<br />
Quarum rerum<br />
ego habeo maxuma<br />
hæc documenta :<br />
quod in bello<br />
vindicatum est sæpius<br />
in eos qui pugnaverant<br />
in hostem contra imperium,<br />
quique, revocati,<br />
excesserant prœlio tardius,<br />
quam qui ausi erant<br />
relinquere signa<br />
aut pulsi cedere loco ;<br />
quod vero in pace<br />
agitabant imperium<br />
magis beneficiis<br />
quam metu,<br />
et, injuria accepta,<br />
malebant ignoscere<br />
quam persequi.<br />
X. Sed ubi<br />
reublica crevit<br />
labore atque justitia,<br />
reges magni<br />
catilina. 27<br />
IX. Donc<br />
les bonnes mœurs étaient cultivées<br />
à l’intérieur et en guerre :<br />
la concorde était très-grande,<br />
la cupidité très-petite :<br />
le droit et le bien<br />
avait-force chez eux<br />
non plus (moins encore) par les lois<br />
que par la diosition-naturelle des âmes ;<br />
ils entretenaient avec les ennemis<br />
querelles, discordes,<br />
rancunes ;<br />
citoyens avec citoyens<br />
ne luttaient que de vertu ;<br />
ils étaient magnifiques<br />
dans le culte des Dieux,<br />
économes à la maison,<br />
fidèles à l’égard de leurs amis.<br />
Par ces deux moyens,<br />
par l’intrépidité à la guerre,<br />
par l’équité<br />
dès que la paix était survenue,<br />
ils gouvernaient et eux-mêmes<br />
et la chose publique.<br />
Desquelles choses<br />
moi je tiens pour très-grandes<br />
ces preuves-ci :<br />
que dans la guerre<br />
on sévit plus souvent<br />
contre ceux qui avaient combattu<br />
contre un ennemi malgré l’ordre donné,<br />
et qui, rappelés,<br />
étaient sortis du combat trop lentement,<br />
que contre ceux qui avaient osé<br />
abandonner leurs drapeaux<br />
ou repoussés s’éloigner de leur poste ;<br />
que d’autre part dans la paix<br />
ils exerçaient le pouvoir<br />
plus par les bienfaits<br />
que par la terreur,<br />
et, une injure étant reçue,<br />
aimaient-mieux pardonner<br />
que poursuivre.<br />
X. Mais dès que<br />
la chose publique eut grandi<br />
par le travail et la justice,<br />
que des rois puissants