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L'exigence d'égalité - Rencontres Internationales de Genève

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L’exigence d’égalité<br />

par exemple, à l’existence d’un capital culturel. Là, c’est l’information qui<br />

compte, comme le disait justement M. Raffestin. Sur ce terrain-là, les femmes,<br />

les jeunes — qu’on songe aujourd’hui aux apprentis, à leurs difficultés — et les<br />

non-nationaux, les immigrés, femmes et hommes, sont profondément<br />

défavorisés, comme d’ailleurs les enfants et les adolescents suisses <strong>de</strong>s classes<br />

subalternes. Par exemple, les possibilités <strong>de</strong> formation scolaire <strong>de</strong>s enfants<br />

immigrés sont très faibles. Il y a une tendance à la reproduction <strong>de</strong> classes<br />

sociales. Le fils <strong>de</strong> manœuvres italiens, espagnols ou p.131 turcs, refera, avec<br />

une forte probabilité, le travail <strong>de</strong> son père. Ce mécanisme, cette tendance<br />

pourront être utilisés par ceux qui organisent le marché du travail suisse selon<br />

certains principes économiques.<br />

Il faut tenir compte du fait qu’aujourd’hui les travailleurs étrangers<br />

représentent, en Suisse comme ailleurs, un élément structurel, donc permanent,<br />

<strong>de</strong> l’économie ; <strong>de</strong> plus, les travailleurs étrangers représentent les 30 % à peu<br />

près <strong>de</strong> la main-d’œuvre industrielle dans la Confédération. Alors ces mêmes<br />

travailleurs, et les familles qui les accompagnent, et les enfants qui naissent en<br />

Suisse <strong>de</strong> ces parents étrangers, auraient bien le droit, me semble-t-il, dans un<br />

Etat qui se veut <strong>de</strong> droit, à un accès bien différent à l’information, à une vie<br />

meilleure, à une existence politique qu’ils n’ont pas du tout.<br />

M. ANDRÉ GAVILLET : Il me semble que le débat — parti sur le problème <strong>de</strong>s<br />

revenus dont j’ai dit qu’il n’était qu’un indicateur —s’oriente plus profondément<br />

sur la délimitation, si je puis dire, <strong>de</strong>s zones, <strong>de</strong>s « poches <strong>de</strong> pauvreté », avec<br />

ce que cela signifie sur le plan <strong>de</strong> la formation et <strong>de</strong> l’information. Mais peut-<br />

être, avant qu’on aille plus loin, y a-t-il, sur les revenus considérés comme<br />

indicateur d’inégalité, encore <strong>de</strong>s choses que vous désirez apporter ?<br />

M. FRANÇOIS SCHALLER : Je m’aperçois que personne ne partage mon doute<br />

quant au caractère représentatif <strong>de</strong>s rentiers par rapport à l’ensemble <strong>de</strong> la<br />

population. Il est vrai que mon approche est plus économique que sociologique.<br />

En économie, on n’a pas l’habitu<strong>de</strong>, pour juger du niveau <strong>de</strong> vie d’une<br />

population nationale, <strong>de</strong> se baser sur les rentiers. Je n’ai pas les chiffres sous les<br />

yeux, mais je crois me souvenir que le rentier suisse jouit <strong>de</strong> conditions<br />

matérielles très supérieures à celles <strong>de</strong> l’allemand. En déduire que le niveau <strong>de</strong><br />

vie en RFA marque le même écart par rapport à celui <strong>de</strong> la Suisse serait ridicule.<br />

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