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L'exigence d'égalité - Rencontres Internationales de Genève

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L’exigence d’égalité<br />

<strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s savants et <strong>de</strong>s artistes, il n’y aura plus que <strong>de</strong>s travailleurs<br />

étrangers pour faire les autres travaux. Si certains travaux sont réservés aux<br />

travailleurs étrangers, c’est qu’on accepte, sous prétexte <strong>de</strong> guérir les<br />

inégalités, d’aboutir à un système <strong>de</strong> castes où une caste étrangère sera vouée<br />

à certains travaux. Il est évi<strong>de</strong>nt que, si le système est bien fait, les enfants <strong>de</strong><br />

ces travailleurs étrangers ne seront plus dans cette caste ; il faudra donc sans<br />

cesse faire venir d’autres travailleurs étrangers pour alimenter cette caste plus<br />

ou moins esclave.<br />

Ne faudrait-il pas réformer un peu notre manière <strong>de</strong> penser ? Des sociétés<br />

riches comme les nôtres ne doivent-elles pas anoblir toutes les professions<br />

indispensables ? Ne convient-il pas <strong>de</strong> donner dans toutes les professions<br />

indispensables une formation suffisamment large, suffisamment profon<strong>de</strong> et<br />

centrée spécifiquement, par groupes <strong>de</strong> professions, sur le travail accompli dans<br />

cette profession ? Ne faudrait-il pas songer à <strong>de</strong>s filières spécifiques ?<br />

Marchan<strong>de</strong>r <strong>de</strong>ux heures <strong>de</strong> plus ou <strong>de</strong>ux heures <strong>de</strong> moins pour la formation<br />

générale dans les apprentissages me paraît une discussion minable étant donné<br />

le problème actuel.<br />

Nous avons besoin d’une promotion culturelle, large, profon<strong>de</strong> et spécifique<br />

<strong>de</strong>s professions et <strong>de</strong>s métiers indispensables qui ne sont pas universitaires. Il y<br />

a véritablement matière à inventer et à créer. Je crois que c’est l’une <strong>de</strong>s tâches<br />

urgentes <strong>de</strong> l’époque actuelle pour atténuer les inégalités et donner <strong>de</strong>s<br />

chances. Parce que atténuer les inégalités, c’est donner aux hommes, dans<br />

toutes les professions et dans tous les métiers, la possibilité <strong>de</strong> p.145 se situer<br />

dans l’espace et dans le temps, dans leur travail, dans leur profession, dans le<br />

circuit économique, etc.<br />

Mme DELIA CASTELNUOVO : En premier lieu, je voudrais répondre à Mme<br />

Hersch qui se pose la question : pourquoi « les jeunes excités <strong>de</strong> Zurich », selon<br />

les mots <strong>de</strong> M. Schaller, ou les jeunes tout court, ne sont-ils pas venus ici ? Les<br />

jeunes ne croient peut-être plus aux effets qu’un débat entre universitaires,<br />

savants, praticiens peut avoir. Il faut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si ces jeunes ont tort ou<br />

raison. Moi aussi je déplore leur absence.<br />

Je reviens au point fondamental, la démocratisation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et la<br />

promotion sociale. Mme Hersch parle <strong>de</strong> superstition universitaire. Certes, tous<br />

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