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L'exigence d'égalité - Rencontres Internationales de Genève

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L’exigence d’égalité<br />

M. FRANÇOIS SCHALLER : La question que me pose Mme Nanchen me paraît<br />

très claire : suis-je prêt, oui ou non, à payer <strong>de</strong>s impôts sans en espérer une<br />

contrepartie ? Je réponds oui, avec conviction et enthousiasme. C’est d’ailleurs<br />

déjà ce à quoi je suis contraint, mais en partie seulement, car le système actuel<br />

va très au-<strong>de</strong>là. Nous payons souvent <strong>de</strong>s cotisations pour ceux qui sont plus<br />

riches que nous ou dont le revenu est plus élevé. C’est l’absurdité d’un appareil<br />

étatique qui crée l’inégalité en voulant la combattre à tout prix. On a dit, dans<br />

les années 1947, que les rentes AVS seraient proportionnelles aux cotisations,<br />

ceci afin <strong>de</strong> faire accepter le projet par le peuple. Personne n’est plus dupe. Au-<br />

<strong>de</strong>là d’un revenu <strong>de</strong> 37.800 francs — qui n’est plus exceptionnel aujourd’hui —,<br />

les cotisations AVS sont un impôt pur et simple. Mieux encore, si un rentier<br />

poursuit son activité au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 65 ans pour le plus grand avantage <strong>de</strong> la<br />

société, il est soumis à une « cotisation » AVS qui ne modifiera jamais sa rente.<br />

Voilà encore un impôt sans contrepartie.<br />

Je suis prêt à payer <strong>de</strong>s impôts pour venir en ai<strong>de</strong> à ceux qui sont réellement<br />

dans le besoin. En revanche, je saisis mal pourquoi on m’en fait payer autant à<br />

seule fin <strong>de</strong> me les rembourser en partie au cours <strong>de</strong> la même pério<strong>de</strong>.<br />

Psychologiquement, cette restitution, qu’il n’a pas <strong>de</strong>mandée, ne réduit en rien,<br />

dans l’esprit du contribuable, le montant qu’il est tenu <strong>de</strong> payer. Aujourd’hui,<br />

ceux qui possè<strong>de</strong>nt quelque fortune doivent exercer leur métier durant la moitié<br />

<strong>de</strong> l’année ou plus pour le compte <strong>de</strong> l’Etat. Mais je ne suis pas sans savoir que<br />

chacun reçoit presque tous les jours ce qu’il pourrait parfaitement payer lui-<br />

même si l’Etat lui en laissait les moyens.<br />

Par exemple, c’est la collectivité qui paye les frais <strong>de</strong> bus <strong>de</strong> ma ca<strong>de</strong>tte pour<br />

se rendre à l’école secondaire, à Lausanne. Pourquoi toujours me prendre le<br />

fruit <strong>de</strong> mon travail pour me le rendre ? Pourquoi cette folle saraban<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

revenus qu’on prélève pour les restituer, qui circulent, qui se compensent, qui<br />

s’annulent et tout cela au prix d’une administration <strong>de</strong> plus en plus étouffante,<br />

provoquant <strong>de</strong> surcroît un gaspillage énorme <strong>de</strong> moyens. Une telle déperdition<br />

<strong>de</strong> forces ne se constate pas seulement au niveau <strong>de</strong> l’Etat, mais encore, par le<br />

jeu du système et <strong>de</strong> ses contraintes, dans l’usine, chez l’artisan, chez le<br />

négociant et dans chaque famille. Le temps perdu à longueur d’année pour<br />

remplir papiers et formules charge le passif <strong>de</strong> cette redistribution frénétique.<br />

Pourquoi ne pas remplacer cela par un principe p.140 clair, honnête, qui ne<br />

cacherait rien ? Pourquoi ne pas dire : vous qui gagnez votre existence<br />

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