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L'exigence d'égalité - Rencontres Internationales de Genève

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L’exigence d’égalité<br />

les physiciens en termes un peu pédants, augmentation <strong>de</strong><br />

l’entropie, c’est-à-dire une chute vers la dégradation, vers le<br />

désordre, vers une espèce <strong>de</strong> grisaille. C’est la loi assez<br />

désespérante <strong>de</strong> la nature.<br />

Mais, au sein <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong> où tout s’effondre, on voit au<br />

contraire une partie <strong>de</strong> l’univers, le mon<strong>de</strong> vivant, où<br />

apparemment rien ne s’effondre. Au contraire l’évolution se<br />

déroule et semble remonter le courant <strong>de</strong> l’entropie. Nous ne<br />

sommes pas dégradés par rapport aux algues bleues dont nous<br />

<strong>de</strong>scendons. Les informations dont nous disposons ne sont pas<br />

moins riches que celles dont disposaient les algues bleues ; au<br />

contraire, elles sont beaucoup plus complexes.<br />

p.052<br />

Qu’y a-t-il donc <strong>de</strong> particulier à cet univers vivant ? On peut<br />

faire appel à un concept spécifique, à une « énergie vitale »<br />

capable <strong>de</strong> lutter contre l’entropie. Mais ce n’est guère satisfaisant.<br />

Actuellement, les physiciens ten<strong>de</strong>nt la main aux biologistes en<br />

orientant différemment leurs réflexions, et en disant : nous ne<br />

prétendons pas que Carnot s’est trompé, mais regardons bien.<br />

Carnot nous parle <strong>de</strong> structures isolées. Or est-ce que nous<br />

connaissons <strong>de</strong>s structures isolées ? Il y en a une, l’univers tout<br />

entier. Mais comme on ne sait même pas définir ses limites,<br />

l’univers en tant qu’objet ne nous intéresse guère. Ce qui nous<br />

intéresse c’est ce qu’il y a à l’intérieur. Mais dans l’univers il n’y a<br />

que <strong>de</strong>s structures non isolées. Intéressons-nous donc à la réalité,<br />

c’est-à-dire aux structures non isolées, ce qu’un chimiste comme<br />

Prigogine appelle <strong>de</strong>s « structures dissipatives ». Une structure<br />

dissipative est définie par ses bornes, par ses frontières, mais ces<br />

frontières ne le séparent pas du vi<strong>de</strong> : à ces frontières il se passe<br />

<strong>de</strong>s choses, il y a <strong>de</strong>s apports, il y a <strong>de</strong>s entrées, il y a <strong>de</strong>s sorties.<br />

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