RAPPORTS ET BILAN 2010 - BCEE
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E. MARCHE MON<strong>ET</strong>AIRE <strong>ET</strong> MARCHE DES CHANGES<br />
1. Le marché monétaire et la crise financière<br />
En Europe, l’année <strong>2010</strong> a été marquée par des crises de dettes : dette publique en<br />
Grèce, dette bancaire en Irlande. Cela n’a pas dissuadé l’Estonie de rejoindre l’Euroland,<br />
ce qui confère au vieux continent une touche optimiste de marché émergent.<br />
2 EVOLUTION DES ACTIVITES DE LA BANQUE<br />
En effet, personne n’avait imaginé qu’après la crise financière ravivée par la chute<br />
de la banque américaine Lehman Brothers en 2008, puis la grave crise économique<br />
qui en a résulté, en 2009, l’Europe serait secouée par une troisième vague funeste.<br />
C’est pourtant ce qui s’est passé dans un mouvement assez logique, sinon totalement<br />
rationnel : se portant au secours de leurs économies en récession et de leurs banques<br />
fragilisées, les Etats européens ont propulsé leur dette à des niveaux record.<br />
Plaqué sur un niveau d’endettement qui était déjà, en moyenne, d’environ 80% du<br />
PIB dans la zone euro - le plafond en principe fixé par le traité de Maastricht étant<br />
de 60% -, ce surplus de dette a suscité une soudaine et violente crise de confiance<br />
des marchés, dans un contexte de stagnation économique et de déclin relatif de<br />
l’économie européenne.<br />
La Grèce a été le premier maillon à céder. La triche sur le montant exact des déficits<br />
publics successifs révélée en octobre 2009, au lendemain des élections législatives, par<br />
le nouveau Premier ministre, Georges Papandréou, a fait l’effet d’une bombe et a<br />
marqué le début d’une spirale qui n’est probablement pas enrayée en cette fin <strong>2010</strong>.<br />
Les agences de notation, qui évaluent la capacité d’un Etat à rembourser sa dette,<br />
ont dégradé à plusieurs reprises la note de la dette souveraine grecque, comme elles<br />
le feront quelques mois plus tard pour l’Irlande, le Portugal et l’Espagne, nourrissant<br />
l’inquiétude des investisseurs, qui, à leur tour, relèvent la prime de risque exigée de<br />
leur débiteur. La machine infernale se met alors en marche, menaçant à terme tous<br />
les Etats fortement endettés de la zone de faillite, si le coût de leur financement<br />
devient insupportable.<br />
Face à cette épreuve, à laquelle ils n’étaient pas préparés, les gouvernements de la<br />
zone euro se sont montrés dans un premier temps désemparés et hésitants. Entre les<br />
premières attaques spéculatives contre la Grèce en janvier et la décision de l’octroi<br />
de 110 milliards d’euros de prêts en contrepartie d’un plan d’austérité draconien, il<br />
faudra compter quatre mois.<br />
La situation est tout autre lorsque les chefs d’Etat et de gouvernement viennent au<br />
secours de l’Irlande, le 28 novembre <strong>2010</strong>.<br />
Le fonctionnement du Pacte de stabilité ayant lamentablement échoué, l’Allemagne<br />
a obtenu l’accord des Vingt-Sept pour bâtir une surveillance économique accrue. La<br />
dette, les budgets, les déséquilibres extérieurs et les pertes de compétitivité seront<br />
scrutés, les écarts de conduite sanctionnés. Elle a aussi obtenu que les créanciers<br />
privés, détenteurs de titres d’Etat, soient impliqués, lors des prochaines crises, dans<br />
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