14.01.2015 Views

RAPPORTS ET BILAN 2010 - BCEE

RAPPORTS ET BILAN 2010 - BCEE

RAPPORTS ET BILAN 2010 - BCEE

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Aux Etats-Unis, la récente décision d’un deuxième volet de Quantitative Easing<br />

en novembre <strong>2010</strong> (impliquant des achats supplémentaires de bons du Trésor) a<br />

clairement démontré la volonté de la Fed de maintenir une politique monétaire<br />

accommodante. Les objectifs d’une telle politique sont divers, parmi lesquels : (1)<br />

maintenir les taux d’intérêt de long terme à un niveau faible afin d’induire une<br />

baisse des taux d’intérêts et ainsi faciliter le refinancement des crédits hypothécaires,<br />

(2) soutenir les anticipations d’inflation afin de contrer la spirale déflationniste, et<br />

(3) soutenir les prix des actifs si la liquidité est injectée sur les marchés domestiques,<br />

et ainsi créer un effet richesse favorable.<br />

2 EVOLUTION DES ACTIVITES DE LA BANQUE<br />

Le maintien de taux d’intérêt à des niveaux exceptionnellement bas pendant une<br />

période prolongée a toutes les chances de jouer les prolongations en 2011. La<br />

plupart des économistes n’envisagent pas de hausse du loyer de l’argent aux États-<br />

Unis dans un avenir prévisible et bon nombre d’entre eux tablent sur le maintien<br />

du statu quo tout au long de l’année prochaine. Le taux cible des fonds fédéraux<br />

resterait donc dans la fourchette de 0% à 0,25 % dans laquelle il est enserré depuis<br />

décembre 2008. La Fed ne prendra pas le risque d’entraver la reprise alors que le<br />

chômage reste historiquement élevé outre-Atlantique et que le secteur immobilier<br />

sinistré ne redémarre que poussivement. Il en va de même du taux directeur de<br />

la Banque centrale européenne (BCE), abaissé au plancher historique de 1% en<br />

mai 2009. Même si Jean-Claude Trichet, son président, a laissé entendre qu’un<br />

durcissement monétaire pourrait intervenir avant la normalisation de la situation de<br />

la liquidité dans la zone euro, le taux de refinancement ne serait relevé que si des<br />

pressions inflationnistes viennent mettre en péril le rôle de gardienne de la stabilité<br />

des prix imparti à la BCE. Car, à la mollesse de la reprise économique s’ajoute la crise<br />

de la dette souveraine des pays fragilisés, qui a conduit la BCE à mettre en sourdine<br />

ses convictions en se résolvant, notamment, à acheter des titres de dette publique<br />

des pays en détresse financière.<br />

Rien de tout cela dans les grands pays émergents. Pour eux, la crise relève du passé.<br />

Du moins en termes de performance : la Chine devrait voir son PIB augmenter de<br />

plus de 10% cette année ; le Brésil est crédité de 7,5%, tandis que l’Inde approche les<br />

10% selon les pronostics du FMI. Avec de tels rythmes, certains de ces pays redoutent<br />

une surchauffe économique et un emballement des prix. Ainsi, les autorités chinoises,<br />

soucieuses de contrôler une inflation voisine de 4,5%, se sont d’ores et déjà engagées<br />

sur la voie d’un resserrement monétaire dans les mois à venir.<br />

La liquidité risque fort de rester le talon d’Achille des banques européennes en<br />

2011. A chaque nouveau soubresaut de la crise, le marché interbancaire se bloque.<br />

Certes les derniers épisodes de blocage n’ont pas été généralisés, contrairement<br />

à ce qui s’était passé juste après la chute de Lehman Brothers fin 2008. Sans la<br />

Banque centrale européenne (BCE), de nombreuses banques irlandaises, grecques,<br />

espagnoles ou portugaises se retrouveraient tout simplement dans l’incapacité de<br />

se refinancer à court terme. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La BCE assure 17%<br />

du refinancement global des banques grecques. Une proportion qui tombe à 10%<br />

pour les banques irlandaises, 7% pour les banques portugaises et 2% pour les<br />

banques espagnoles. Avantage pour les banques placées sous assistance respiratoire :<br />

la BCE n’a pas l’intention de les priver de son soutien. A l’issue de la dernière<br />

réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, Jean-Claude Trichet a annoncé la<br />

prolongation, jusqu’à fin mars 2011, du dispositif de refinancement à taux fixe et<br />

47

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!