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De la fission aux nouvelles filières - Cenbg - IN2P3

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les résonances deviennent extrêmement proches et se chevauchent. La structure résonnante n’est<br />

alors plus visible. C’est le “domaine des résonances non résolues”. On observe que <strong>la</strong> section<br />

efficace thermique de l’ 235 U est 1000 fois supérieure à celle de l’ 238 U avec des neutrons rapides.<br />

3.4 Les isomères de <strong>fission</strong><br />

Comme on l’a dit p. 12, <strong>la</strong> découverte des isomères de <strong>fission</strong> a eu un retentissement énorme dans<br />

<strong>la</strong> communauté des physiciens nucléaires, et un très grand nombre de trav<strong>aux</strong> expériment<strong>aux</strong><br />

leur ont été consacrés. Plus de 30 isomères de <strong>fission</strong> ont été identifiés. Leur temps de vie vis-àvis<br />

de <strong>la</strong> <strong>fission</strong> et leur énergie d’excitation au-dessus de l’état fondamental ont pu être mesurés.<br />

Pour un certain nombre d’actinides, il a été également possible de mettre en évidence des états<br />

excités de l’isomère, notamment des états de vibration du noyau dans l’état isomérique ainsi<br />

que les bandes de rotations construites sur l’isomère de <strong>fission</strong> et sur certains des états excités<br />

de vibration.<br />

La figure ci-contre est un diagramme en<br />

N et Z dans <strong>la</strong> région des actinides. Les<br />

cases en couleur indiquent les noy<strong>aux</strong> où<br />

ont été observés des isomères de <strong>fission</strong>. Le<br />

code de couleur indique leur temps de vie<br />

approximatif. On remarque que c’est dans<br />

<strong>la</strong> région située entre le Pu et le Bk que<br />

des isomères de <strong>fission</strong> ont été le plus souvent<br />

identifiés. Cette identification a toujours<br />

été réalisée en observant <strong>la</strong> <strong>fission</strong> de<br />

l’isomère. Comme on le verra plus loin, <strong>la</strong><br />

hauteur re<strong>la</strong>tive des deux barrières de <strong>fission</strong> se modifie en fonction de Z. Au-delà du Bk, <strong>la</strong><br />

seconde barrière de <strong>fission</strong> devient <strong>la</strong> plus basse. Les isomères de <strong>fission</strong> ont alors un temps de<br />

vie très court et sont difficiles à observer. Au contraire, dans le Neptunium et les noy<strong>aux</strong> plus<br />

légers, <strong>la</strong> seconde barrière est plus haute et plus épaisse, de sorte que <strong>la</strong> <strong>fission</strong> de l’isomère est<br />

inhibée. Dans cette situation, l’isomère a tendance à décroître plutôt en direction du premier<br />

puits de potentiel en franchissant <strong>la</strong> première barrière. Cette transition peuple un état excité<br />

du premier puits qui décroît par émission γ. Ce mode de décroissance, représenté en vert sur<br />

<strong>la</strong> figure 4, constitue <strong>la</strong> “branche γ” de <strong>la</strong> décroissance de l’isomère de <strong>fission</strong>. Ce type de<br />

transition est très difficile à mesurer, ce qui explique les cases vides sur <strong>la</strong> figure ci-dessus dans<br />

<strong>la</strong> région des actinides légers. En fait, il est à peu près certain que ces derniers possèdent tous<br />

un isomère de <strong>fission</strong> mais qu’il n’a pas pu être mis en évidence expérimentalement. Les seuls<br />

nuclides où des “branches γ” de décroissance de l’isomère de <strong>fission</strong> ont été observées jusqu’ici<br />

sont les noy<strong>aux</strong> 238 U, 236 U et 239 Pu.<br />

Comme l’illustre <strong>la</strong> figure 4, les isomères de <strong>fission</strong> possèdent, de même que l’état fondamental du<br />

noyau, un ensemble d’états excités. Ceci a été confirmé par des mesures de décroissance γ peup<strong>la</strong>nt<br />

l’isomère de <strong>fission</strong>. Ces états excités sont principalement des excitations vibrationnelles<br />

sur lesquels sont bâties des bandes de rotation. On appelle ces états “états de c<strong>la</strong>sse II”, tandis<br />

que les excitations de l’état fondamental dans le premier puits sont dénommés “états de c<strong>la</strong>sse<br />

I”. La mise en évidence de spectres de rotation de c<strong>la</strong>sse II a permis notamment de déterminer<br />

le moment d’inertie du noyau dans l’état isomérique. Les moments d’inertie qui ont été trouvés<br />

sont environ deux fois plus grands que ceux des états fondament<strong>aux</strong>, ce qui confirme que les<br />

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