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De la fission aux nouvelles filières - Cenbg - IN2P3

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5 Les énergie renouve<strong>la</strong>bles continues<br />

Nous désignons comme énergies continues celles qui ne sont pas intermittentes<br />

5.1 La biomasse (chapitre 13 et C. Acket sur http://www.sauvonsleclimat.org)<br />

Dans le monde, <strong>la</strong> source d’énergie renouve<strong>la</strong>ble <strong>la</strong> plus importante est <strong>la</strong> biomasse continentale.<br />

Il s’agit de l’ensemble des forêts, prairies et champs cultivés. Pour ce qui concerne le cycle du<br />

carbone <strong>la</strong> biomasse apparaît comme un stockage de ce dernier pendant une durée variant de<br />

l’année (p<strong>la</strong>ntes annuelles) à plusieurs dizaines, voire centaines d’années (chênes, séquoias).<br />

Pendant leur croissance les p<strong>la</strong>ntes fixent le carbone du gaz carbonique de l’air grâce à <strong>la</strong><br />

photosynthèse. Après leur mort les p<strong>la</strong>ntes subissent une décomposition qui relâche du gaz<br />

carbonique et du méthane. Une partie de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte sert aussi à entretenir <strong>la</strong> vie animale qui, à son<br />

tour, se décompose à terme avec émission de CO2 et de méthane entre autres. Dans l’atmosphère<br />

le méthane est oxydé en gaz carbonique et en eau (c’est une combustion lente).<br />

Dans <strong>la</strong> lutte contre le changement climatique <strong>la</strong> biomasse est utile dans <strong>la</strong> mesure où on peut<br />

remp<strong>la</strong>cer <strong>la</strong> décomposition naturelle par une combustion artificielle. Une telle pratique tend<br />

même à diminuer l’émission de méthane au bénéfice de celle de CO2. Le méthane étant un gaz à<br />

effet de serre au moins 20 fois plus efficace que le CO2, le résultat de l’utilisation de <strong>la</strong> biomasse<br />

à des fins énergétiques est donc potentiellement très intéressant. Il y a toutefois lieu de modérer<br />

cet engouement par plusieurs considérations :<br />

• La valorisation de <strong>la</strong> biomasse risque de se traduire par une surexploitation et, donc, par<br />

une accélération du déboisement et (ou) une augmentation de l’agriculture intensive<br />

grande utilisatrice d’engrais azotés émetteurs d’oxyde nitreux, puissant gaz à effet de<br />

serre. Une industrialisation croissante de l’exploitation forestière tendra à diminuer <strong>la</strong> bio<br />

diversité.<br />

• Les produits de décomposition du bois sont des éléments nutritifs indispensables à toute<br />

une flore (champignons) et à toute une faune. Ne pas en <strong>la</strong>isser suffisamment sur p<strong>la</strong>ce<br />

nuirait gravement à <strong>la</strong> biodiversité. Les éléments présents dans les cendres de combustion<br />

manqueront <strong>aux</strong> sols forestiers qui auront ainsi tendance à s’appauvrir.<br />

• La production de biomasse énergétique entrera en concurrence avec <strong>la</strong> production de<br />

biomasse alimentaire, non seulement pour ce qui concerne <strong>la</strong> disponibilité foncière mais<br />

aussi les ressources d’eau.<br />

Pour estimer les possibilités offertes par <strong>la</strong> biomasse ces limitations doivent être présentes à<br />

l’esprit.<br />

5.1.1 La production du carbone organique<br />

On estime que le réservoir mondial de biomasse terrestre est de l’ordre de 2300 milliards de<br />

tonnes de carbone (GtC). La quantité de carbone présente dans l’atmosphère avant le<br />

développement industriel était de 590 GtC. En absence des émissions anthropiques environ 60<br />

GtC sont absorbés chaque année par <strong>la</strong> biomasse terrestre par photosynthèse tandis que <strong>la</strong> même<br />

quantité est émise du fait de <strong>la</strong> décomposition. Compte tenu du fait que <strong>la</strong> biomasse est<br />

partiellement oxygénée l’énergie correspondant à ces 60 GtC est estimée à 100 Gtep, soit 170 Gt<br />

de matière sèche et 570 Gt de matière humide.<br />

L’utilisation de <strong>la</strong> biomasse consiste à accélérer ce métabolisme en accélérant les processus<br />

d’émission. Il est important de remarquer que les sols contiennent plus de carbone que <strong>la</strong><br />

végétation visible. Au contraire, les sols cultivés sont particulièrement pauvres en carbone. Le<br />

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