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De la fission aux nouvelles filières - Cenbg - IN2P3

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Le plutonium quant à lui est essentiellement composé de 239 Pu, qui est fissile. Il peut donc<br />

jouer le rôle de l’ 235 U dans le réacteur. En France, environ 80% du plutonium est recyclé sous<br />

forme de combustible MOX.<br />

Malheureusement, le 239 Pu n’est pas un fissile de très grande qualité en spectre de neutrons<br />

thermiques : sa section efficace de capture est très importante, environ 50% de sa section<br />

efficace de <strong>fission</strong>. Ainsi <strong>la</strong> production de 240 Pu est élevée, et le 240 Pu peut dégrader<br />

sensiblement le fonctionnement du réacteur. En effet, le 240 Pu n’est pas un noyau fissile, mais<br />

son seuil de <strong>fission</strong> est assez bas, ainsi le coefficient de vide peut vite devenir positif lorsque<br />

le 240 Pu est présent en quantité notable dans le cœur. Cet effet limite considérablement le<br />

potentiel énergétique du recyc<strong>la</strong>ge du plutonium dans les réacteurs à spectre thermique.<br />

3.4 Optimisations possibles<br />

D’après les calculs précédents, on peut dresser le tableau suivant :<br />

U <strong>fission</strong>né<br />

U enrichi<br />

U naturel<br />

Consommation pour 1GWe.an<br />

1 tonne<br />

27 tonnes<br />

180 tonnes<br />

On obtient donc un t<strong>aux</strong> d’utilisation global du minerai de 1/180 = 0,55%.<br />

La filière des réacteurs à eau peut bien entendu être optimisée :<br />

- le t<strong>aux</strong> d’ 235 U dans l’uranium appauvri peut être réduit, notamment grâce à <strong>la</strong><br />

technique de l’ultracentrifugation ; atteindre un t<strong>aux</strong> de rejet de 0,1% permet<br />

d’économiser environ 20% sur <strong>la</strong> consommation en uranium naturel.<br />

- Le recyc<strong>la</strong>ge de tout le plutonium permet d’économiser 10% des ressources en<br />

uranium naturel, sans modification de technologie.<br />

- Le ré-enrichissement de tout l’uranium irradié représente également une économie de<br />

10% sur <strong>la</strong> consommation de l’uranium naturel.<br />

- Multirecycler tout le plutonium ne permet pas d’augmenter sensiblement le potentiel<br />

énergétique du combustible irradié. L’accumu<strong>la</strong>tion d’isotopes non fissiles du<br />

plutonium, importante en spectre thermique, n’est pas favorable. L’économie peut<br />

atteindre 15% en modifiant <strong>la</strong> géométrie du cœur du réacteur. Il faut par exemple<br />

réduire <strong>la</strong> quantité de modérateur (réacteurs sous modérés) pour éviter au maximum<br />

l’empoisonnement du cœur par les isotopes non fissiles et les produits de <strong>fission</strong>.<br />

- D’autres solutions encore : on peut également enrichir l’uranium appauvri accumulé<br />

depuis le début de l’industrie nucléaire (près de 200000 tonnes en France), qui<br />

contient encore de l’ 235 U parfois en quantité non négligeable. On peut également<br />

envisager d’augmenter le rendement des instal<strong>la</strong>tions en augmentant <strong>la</strong> pression et<br />

donc <strong>la</strong> température de sortie de l’eau du cœur.<br />

La somme de toutes ces mesures permettrait d’atteindre des consommations d’uranium<br />

naturel de l’ordre de 100 tonnes/GWe/an, soit environ 2 fois moins qu’aujourd’hui.<br />

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