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De la fission aux nouvelles filières - Cenbg - IN2P3

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Le concept de refroidissement par du plomb (fondu à température voisine de 500°C) vient des<br />

réacteurs russes refroidis par l’eutectique plomb-bismuth ; son intérêt est <strong>la</strong> faible réactivité<br />

du caloporteur avec l’eau et l’air. Le métal fondu (dont <strong>la</strong> toxicité n’est pas à négliger) pose<br />

des problèmes considérables de corrosion avec les matéri<strong>aux</strong> de structure, notamment au<br />

niveau de <strong>la</strong> cuve du réacteur qui doit résister pendant plusieurs années. Ceci pourrait être<br />

évité en particulier par un contrôle délicat de l’état physicochimique du caloporteur, que<br />

l’expérience MEGAPIE (PSI, Zurich) a permis de développer. Le combustible lui-même<br />

(métal, nitrures), de même que son cycle, sont à concevoir. Les problèmes de<br />

thermohydraulique sont considérables et l’inspection en service reste à développer. <strong>De</strong>s<br />

progrès significatifs dans <strong>la</strong> résistance <strong>aux</strong> matéri<strong>aux</strong> doivent être obtenus pour rendre cette<br />

technologie utilisable à grande échelle au niveau mondial.<br />

5.2 Le déploiement des RNR<br />

Les calculs que nous venons d’effectuer montrent qu’il faut disposer d’une certaine quantité<br />

de plutonium pour démarrer des RNR régénérateurs. Si on se base sur l’exemple concret de<br />

RNR refroidis au sodium, il faut compter environ 12 tonnes de plutonium pour un réacteur de<br />

1 GWe. Considérons le cas français, ce<strong>la</strong> correspond à environ 12 x 60 = 720 tonnes de<br />

plutonium, si tout le parc français était constitué de RNR au sodium. La production de<br />

plutonium par les combustibles UOX est de l’ordre de 250 kg/(GWe.an), soit environ 250 x<br />

60 = 15 tonnes par an pour le parc français. Il faut donc faire fonctionner le parc actuel<br />

pendant 720 / 15 ≈ 50 ans avant de pouvoir effectuer une transition complète vers des RNR.<br />

Bien entendu, <strong>la</strong> transition ne peut être brutale, puisque les réacteurs REP ne s’arrêteront pas<br />

tous <strong>la</strong> même année, mais ce<strong>la</strong> montre que chaque réacteur REP, de durée de vie de 40 à 50<br />

ans, devra fonctionner entièrement avant d’avoir produit suffisamment de plutonium pour<br />

démarrer un RNR de même puissance.<br />

Il faut également prendre en compte le fait que le plutonium est recyclé une fois en<br />

combustible MOX, ce qui le dégrade (les isotopes fissiles sont consommés). Il est donc<br />

probable que le parc français actuel, prévue pour 40 ans environ, soit insuffisant pour assurer<br />

une transition directe vers un parc semb<strong>la</strong>ble de RNR. Il faudra donc construire des nouve<strong>aux</strong><br />

réacteurs de types REP (comme l’EPR), produisant du plutonium à partir d’uranium enrichi,<br />

afin d’accumuler suffisamment de plutonium pour un parc de 60 GWe de RNR.<br />

Il s’agit ici d’ordres<br />

de grandeurs, mais il<br />

existe<br />

des<br />

programmes<br />

informatiques qui<br />

permettent d’étudier<br />

dans le détail les<br />

scénarios de<br />

transition entre les<br />

réacteurs actuels et<br />

les<br />

RNR<br />

régénérateurs. La<br />

figure ci-contre<br />

montre un exemple<br />

de ce type de<br />

scénario calculé dans<br />

60<br />

30<br />

0<br />

GWe<br />

REP<br />

RNR<br />

EPR<br />

2020 2035 2050 2080 2095<br />

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