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De la fission aux nouvelles filières - Cenbg - IN2P3

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mineurs, ce conditionnement étant considéré comme définitif. Il semble donc impossible<br />

d’envisager d’autres gestions pour ces déchets que le stockage profond, alors que les pays<br />

n’ayant pas mis en œuvre le mono-recyc<strong>la</strong>ge et <strong>la</strong> vitrification peuvent envisager d’autres<br />

stratégies, qui permettraient de bénéficier des avancées technologiques futures en les<br />

appliquant <strong>aux</strong> déchets produits aujourd’hui. On pense par exemple à <strong>la</strong> séparation poussée et<br />

au conditionnement spécifique proposé par les USA : les produits de <strong>fission</strong> à vie moyenne<br />

sont séparés et entreposés pendant 300 ans environ, au-delà, le risque associé est grandement<br />

diminué. Alors que les autres noy<strong>aux</strong> à vie longue sont conditionnés pour le stockage. Comme<br />

ces derniers ont une puissance résiduelle beaucoup plus basse que les PF à vie moyenne,<br />

l’emprise au sol du stockage peut être sensiblement réduite, ce qui limiterait les besoins en<br />

sites de stockage, manifestement très délicats à trouver et à faire accepter <strong>aux</strong> popu<strong>la</strong>tions<br />

locales.<br />

Notons enfin qu’une stratégie de mono-recyc<strong>la</strong>ge avec un conditionnement non définitif des<br />

produits de <strong>fission</strong> et actinides mineurs allierait <strong>la</strong> souplesse du retraitement comme solution<br />

d’attente optimale, et n’interdirait pas <strong>aux</strong> déchets actuels de bénéficier des progrès<br />

techniques à venir sur <strong>la</strong> séparation poussée ou <strong>la</strong> transmutation.<br />

Comment mettre en p<strong>la</strong>ce rapidement <strong>la</strong> séparation de l’américium ?<br />

On ne discute pas ici de l’intérêt ou non de <strong>la</strong> transmutation des actinides mineurs, sujet<br />

abordé dans d’autres cours de cette école, mais prenons comme hypothèse que <strong>la</strong><br />

transmutation des actinides mineurs est souhaitée. Comme il a été mentionné, <strong>la</strong> vitrification<br />

actuelle des actinides mineurs interdit toute transmutation ultérieure, <strong>la</strong> reprise de ces verres<br />

s’avérant très délicate et couteuse. C’est d’ailleurs un argument souvent brandi contre <strong>la</strong><br />

transmutation : « à quoi ce<strong>la</strong> sert-il de transmuter dans le futur, puisque les actinides mineurs<br />

vitrifiés aujourd’hui seront stockés ? Et si on accepte aujourd’hui de les enfouir, pourquoi ne<br />

l’accepterait donc pas dans le futur ? ». Ce<strong>la</strong> démontre simplement que si <strong>la</strong> transmutation<br />

doit être mise en œuvre, il faut très rapidement arrêter de vitrifier les actinides mineurs.<br />

A cet arrêt de <strong>la</strong> vitrification des actinides mineurs, on peut opposer plusieurs arguments, le<br />

plus fort étant que les réacteurs qui permettraient de les transmuter n’existent pas encore, et<br />

peut être n’existeront jamais (voir <strong>la</strong> discussion sur l’arrivée ou non des réacteurs rapides…).<br />

La solution proposée ici peut permettre d’allier à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong> séparation des actinides mineurs et<br />

le flou concernant <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce des RNR : il s’agit en fait de recycler l’américium,<br />

principal actinide mineur avec le plutonium lors de son unique recyc<strong>la</strong>ge. L’intérêt étant de<br />

<strong>la</strong>isser l’américium constamment avec le plutonium. Comme on l’a vu, c’est bien le statut flou<br />

du plutonium qui conduit à ne pas retraiter aujourd’hui les MOX usés. On peut donc partir du<br />

principe que le jour où l’on gèrera les MOX, c’est que l’on saura ce que l’on fait du plutonium<br />

(retraitement pour en extraire le Pu ou stockage comme déchet), ce<strong>la</strong> va de soi. Et ce jour là,<br />

on saura également décider de <strong>la</strong> meilleure façon de gérer l’américium, qui justement n’aura<br />

pas été vitrifié, et qui sera « disponible » dans les MOX. Cette stratégie demande certes de<br />

maîtriser <strong>la</strong> séparation poussée au niveau industriel, mais induirait sans doute peu de<br />

modifications des réacteurs, puisque <strong>la</strong> proportion d’américium en UOX est faible comparée à<br />

<strong>la</strong> concentration en américium des MOX en fin d’irradiation.<br />

Il faut noter que le t<strong>aux</strong> de transmutation de l’américium en un seul passage sera très<br />

médiocre, mais que ce n’est pas vraiment l’effet recherché. Il nous semble en tout cas que<br />

cette solution est <strong>la</strong> plus rapidement « décidable », toutes les autres qui dépendent de l’arrivée<br />

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