2011 Le rapport annuel de l'ASF
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perspectives qui s’ouvrent au leasing et place véritablement leconcept <strong>de</strong> mobilité <strong>de</strong>vant celui d’usage <strong>de</strong> l’automobile.Avant les années 2000, la relation à la voiture en tant quepropriété et élément <strong>de</strong> liberté prédominait fortement. A cetteépoque, parmi les sociétés <strong>de</strong> location, les plus importantesétaient essentiellement <strong>de</strong>s filiales <strong>de</strong> constructeurs automobileset l’activité <strong>de</strong> location était alimentée par les réservations viales agences <strong>de</strong> voyage ou centres d’appels. Depuis 2000, ledéveloppement accéléré <strong>de</strong>s transports à gran<strong>de</strong> vitesse (trainset avions) a stimulé les séjours <strong>de</strong> courte durée et a, dans lemême temps, favorisé la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> location <strong>de</strong> véhicule surles lieux <strong>de</strong> déplacement. Cette évolution s’est accompagnéed’une concentration <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> la location et parallèlementa attiré <strong>de</strong> nouveaux acteurs locaux proposant une offre « lowcost » pour entrer sur le marché. La fin <strong>de</strong>s années 2000 a étébousculée par une modification du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>l’activité avec l’augmentation forte <strong>de</strong> la réservation par Internetet une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> accrue <strong>de</strong> services supplémentaires par lesclients. A ce sta<strong>de</strong>, la notion <strong>de</strong> propriété du véhicule a doncbien cédé une place conséquente à la notion d’utilisation.Dans les prochaines années, les principaux acteurs du marchésont convaincus que la notion <strong>de</strong> mobilité va sans doutedépasser celle d’usage d’une automobile. Cependant tous nela conçoivent pas dans les mêmes termes.Certains envisagent la mobilité <strong>de</strong> manière encore très liée auvéhicule et à l’usage qu’il doit remplir. Ainsi, le véhicule <strong>de</strong>vrarépondre aux attentes d’économies d’énergie exprimées par lesclients, et même si le coût <strong>de</strong> remplacement du parc s’en trouveconsidérablement renchéri, les sociétés <strong>de</strong> location <strong>de</strong>vront yrépondre pour rester attractives en acquérant notamment <strong>de</strong>svéhicules électriques ou hybri<strong>de</strong>s. De même, l’automobilese doit <strong>de</strong> permettre la mobilité dans le sens où elle <strong>de</strong>vrarester « connectée », « être on line », c’est-à-dire offrir auxclients la possibilité <strong>de</strong> continuer sans interruption l’utilisation<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> leurs matériels technologiques (téléphonemobile, tablette, Internet, ordinateur portable, etc.). Enfin, lamobilité automobile doit également apporter une solution auxcontraintes croissantes et incessantes qui pèsent sur l’utilisationd’un véhicule notamment en milieux urbain <strong>de</strong>nse. Cetteorientation stratégique est largement envisagée par les sociétés<strong>de</strong> location qui réfléchissent et investissent d’ores et déjà dans<strong>de</strong>s solutions diverses : « car sharing », « car club » ou encore« car on <strong>de</strong>mand ». Cette <strong>de</strong>rnière solution ne nécessiterait pas<strong>de</strong> système <strong>de</strong> réservation et permettrait aux clients <strong>de</strong> prendreet laisser leur véhicule où ils veulent.D’autres acteurs envisagent la mobilité en tant que telle etpotentiellement déconnectée <strong>de</strong> l’automobile. L’idée n’est plus<strong>de</strong> vendre du leasing automobile mais <strong>de</strong> vendre <strong>de</strong> la mobilitéen soi dans la mesure où la société est à même <strong>de</strong> proposerl’ensemble <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> mobilité, pas seulement autour <strong>de</strong>l’automobile.A titre d’illustration, Kenan Aksular prend l’exemple suivant : àla proposition faite à un salarié <strong>de</strong> disposer d’une voiture <strong>de</strong>fonction lors d’un recrutement, ce <strong>de</strong>rnier pourrait préférer quel’employeur lui finance <strong>de</strong> la mobilité quand c’est nécessaire.Cette préférence découlerait <strong>de</strong> plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci,les plus directement liés à l’automobile sont : trafic automobileinextricable et en augmentation constante, coût du parking…quand un parking est disponible, contravention, fourrière, coûtdu carburant, prix <strong>de</strong>s péages, perte <strong>de</strong> temps, risques, etc.Des raisons plus personnelles et plus conceptuelles existentégalement, notamment chez les jeunes générations nées avecles nouvelles technologies et sensibilisées aux questions <strong>de</strong>Société : utilisation et combinaison <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transportsurbains (taxi, bus, métro, RER, mais aussi vélo, roller, trottinette)et non urbains (co-voiturage, avion, train), volonté <strong>de</strong> ne pasporter atteinte à l’environnement (émission <strong>de</strong> CO 2, économied’énergie, énergies propres, etc.).Ces différentes raisons montrent que l’envie n’est plusnécessairement <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> l’usage d’un véhicule mais<strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> l’accès au moyen <strong>de</strong> mobilité adapté àla situation. Ainsi l’employeur n’est plus incité à proposerl’avantage en nature sous forme <strong>de</strong> véhicule <strong>de</strong> fonction, quine serait pas utilisé, mais bien à offrir la mobilité qui convient,c’est-à-dire l’accès au panel <strong>de</strong> moyens disponibles cités ci<strong>de</strong>ssusen choisissant le plus adapté en fonction du moment et<strong>de</strong>s circonstances.Dans le cadre professionnel, cela peut aussi s’exprimer end’autres termes. La première question serait « avons-nousvraiment besoin <strong>de</strong> ce déplacement professionnel dans unpays étranger ? ou une visio-conférence ne pourrait-elle pasconvenir ? ». <strong>Le</strong> financement en leasing <strong>de</strong> la mobilité prendalors la forme du financement <strong>de</strong> l’installation du système <strong>de</strong>visio-conférence. Dans le même ordre d’idée, le financement<strong>de</strong> la mobilité pourrait prendre la forme du financement <strong>de</strong>soutils et réseaux informatiques nécessaires pour favoriser letravail à distance (télé-travail) ; … quand le financement <strong>de</strong>la mobilité aboutit paradoxalement à supprimer nombre <strong>de</strong>déplacements.Dans l’hypothèse où le déplacement est nécessaire, la questionsuivante serait « quel est le moyen le plus adapté ? et si celuifinalement retenu est l’automobile « est-ce le modèle adéquat etle plus respectueux <strong>de</strong> l’environnement ? ».<strong>Le</strong>s sociétés <strong>de</strong> location savent proposer les services, il leurappartient <strong>de</strong> vendre la mobilité. La location doit développer <strong>de</strong>nouvelles valeurs, <strong>de</strong> nouveaux réseaux et <strong>de</strong> nouvelles offres.Etu<strong>de</strong> sur le « <strong>Le</strong>asing aux PME en Europe »*Après une présentation exclusive <strong>de</strong>s premiers résultats clé d’unerecherche sur le leasing aux PME en Europe (Tom Rogers, SeniorEconomist, Oxford Economics), les participants à la table ron<strong>de</strong>(Enrico Duranti, Managing Director, Banca Agrileasing - AndyHart, Managing Director, Business & Commercial, Lombard -Jochen Jehmlich) se sont livrés à <strong>de</strong>s commentaires positifs,encourageants et ont souhaité que l’optimisme soit <strong>de</strong> mise pourun métier irremplaçable pour le financement <strong>de</strong>s PME.L’étu<strong>de</strong> a été effectuée auprès <strong>de</strong> 3 000 sociétés originaires<strong>de</strong> 8 pays européens et recouvrant 9 secteurs d’activitésdifférents. <strong>Le</strong>s échanges ont notamment été faits par téléphone.<strong>Le</strong> « hire purchase » anglais est pris en compte dans l’étu<strong>de</strong>.* Etu<strong>de</strong> disponible www.leaseurope.orgRapport ASF – juin 2012 98