absorber <strong>de</strong>s pertes. Ce relèvement comporte notammentun durcissement progressif <strong>de</strong>s exigences en fonds propres<strong>de</strong> base, à la fois quantitatif et qualitatif, ainsi quel’ajout <strong>de</strong> coussins <strong>de</strong> capital <strong>de</strong> sécurité et d’un volantcontracyclique susceptible d’être exigé en cas d’expansionexcessive du crédit ;- l’introduction d’un ratio <strong>de</strong> levier <strong>rapport</strong>ant les fondspropres (Tier 1) au total du bilan et du hors bilan, défini à3%, dont la migration éventuelle du Pilier 2 en Pilier 1 serarevue en procédure <strong>de</strong> codécision, Parlement et Conseileuropéen, en 2018. Ce ratio <strong>de</strong>vra toutefois être publiédès 2015 par les établissements assujettis ;- <strong>de</strong>ux ratios <strong>de</strong> liquidité, l’un à court terme (Liquiditycoverage ratio, LCR) <strong>de</strong>vant assurer une autonomie <strong>de</strong>30 jours en cas <strong>de</strong> crise <strong>de</strong> liquidité, dont la mise enœuvre est attendue pour 2015, l’autre à un an (Net stablefunding ratio, NSFR), <strong>de</strong>stiné à limiter la transformation<strong>de</strong> ressources courtes en emplois à long terme, est attendupour 2018. A ce sta<strong>de</strong>, il convient d’indiquer que ladéfinition <strong>de</strong>s actifs liqui<strong>de</strong>s entrant au numérateur du LCRn’est pas figée et fait l’objet d’intenses négociations. <strong>Le</strong>NSFR, quant à lui, est actuellement présenté comme unoutil <strong>de</strong> reporting et non comme une règle contraignantepar CRR 4. Il <strong>de</strong>vrait faire l’objet d’une révision en 2018en procédure <strong>de</strong> codécision.Fin janvier 2012, vint le tour d’Othmar Karas (PPE, Autriche),en sa qualité <strong>de</strong> <strong>rapport</strong>eur désigné par le Parlementeuropéen <strong>de</strong> rendre public son <strong>rapport</strong>. Ce <strong>rapport</strong>, quiprépare la position du Parlement européen sur le sujet,fait actuellement l’objet d’un examen par la Commissionparlementaire compétente à savoir la Commission <strong>de</strong>saffaires économiques et monétaires (Commission ECON).<strong>Le</strong>s membres <strong>de</strong> cette Commission ont proposé environ2000 amen<strong>de</strong>ments. <strong>Le</strong> vote <strong>de</strong> la Commission est prévufin avril.<strong>Le</strong> vote final par le Parlement et le Conseil européen <strong>de</strong>vraitquant à lui intervenir fin juin-début juillet 2012.<strong>Le</strong>s actions engagées par l’ASFL’ASF qui avait déjà fait part <strong>de</strong> ses préoccupations danssa réponse à la consultation publique lancée en février2010 par la Commission européenne sur la transposition<strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> Bâle III en droit euopéen, a rappelé àl’ensemble <strong>de</strong>s autorités et acteurs publics français (Trésor,ACP, Me<strong>de</strong>f, CGPME etc.) mais aussi européens (M. lecommissaire Barnier, Othmar Karas, Jonathan Faull ) queles règles actuelles proposées n’étaient pas adaptées à<strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> petite taille ou spécialisés, qui nereçoivent pas ou peu <strong>de</strong> dépôts du public, et dont l’activitéest dédiée au financement <strong>de</strong> l’économie réelle.L’ASF a par ailleurs soulevé la problématique <strong>de</strong> ladistorsion <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s activités représentées parl’ASF (telles que l’affacturage, le crédit-bail mobilier ouimmobilier, les cautions mutuelles) qui sont soumises aucontrôle du régulateur français, ce qui n’est pas le cas <strong>de</strong>ces activités dans d’autres Etats membres.Dans le cadre <strong>de</strong> son plan d’action, l’ASF a alors adressé au<strong>rapport</strong>eur Karas mais également à <strong>de</strong>s députés européens,membres <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong>s affaires économiques etmonétaires du Parlement européen (ECON), ses douzepropositions d’amen<strong>de</strong>ments préalablement validées parles commissions métier concernées (6). A ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>la procédure, neuf <strong>de</strong> ces amen<strong>de</strong>ments sur les douzeproposés ont été déposés. A l’heure où nous écrivons ceslignes, nous n’avons pas connaissance du résultat du vote<strong>de</strong> la Commission ECON prévu le 24 avril.CRD 4 et les travaux <strong>de</strong> l’Autoritébancaire européenne (ABE ou EBAen anglais)L’Autorité bancaire européenne (ABE) qui est officiellemententrée en fonction le 1 er janvier <strong>2011</strong>, a repris l’ensemble<strong>de</strong>s tâches existantes ou en cours du Comité européen<strong>de</strong>s superviseurs bancaires (CEBS) et notamment celled’améliorer le fonctionnement du marché intérieur,notamment par un niveau <strong>de</strong> réglementation et <strong>de</strong>surveillance satisfaisant, efficace et cohérent.C’est donc tout naturellement et à ce titre que la Commissioneuropéenne dans son projet <strong>de</strong> refonte « CRD 4 »et notamment <strong>de</strong> son règlement « CRR 4 » prévoit ledéveloppement par l’ABE <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s reportingpru<strong>de</strong>ntiels et financiers qui <strong>de</strong>vront s’imposer <strong>de</strong> façonharmonisée à l’ensemble <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’Union européenne.Autrement dit, les reporting ainsi développés seront(6) Propositions d’amen<strong>de</strong>ments détaillées pour partie dans la rubrique« Gestion <strong>de</strong>s dossiers professionnels catégoriels ».Rapport ASF – juin 2012 46
d’application immédiate dans les Etats membres sanspossibilité d’adaptation au niveau local en vertu <strong>de</strong> laprocédure d’acte délégué prévue aux articles 290 et 291du Traité <strong>de</strong> Lisbonne.L’ABE qui s’appuie sur <strong>de</strong> nombreux groupes et sousgroupes<strong>de</strong> travail ainsi que les différentes task-forcesregroupant <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> tous les superviseurseuropéens aura la lour<strong>de</strong> tâche <strong>de</strong> produire environ 200délivrables en liaison directe avec CRR 4 appelés « Bindingor Implementing technical standards » (BTS ou ITS) sur unepério<strong>de</strong> extrêmement courte puisque la plupart <strong>de</strong> ces états<strong>de</strong>vront être finalisés pour 2013/2014 (7).L’Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel a donc mis en place ungroupe <strong>de</strong> travail dédié auquel participent les principalesassociations professionnelles dont l’ASF, accompagnées<strong>de</strong> nombreux professionnels.<strong>Le</strong>s travaux qui ont débuté en janvier 2012 portent, àl’heure actuelle, sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> refonte COREP,FINREP et Larges exposures (grands risques).Renforcement <strong>de</strong> la directiveConglomérats financiers (D2002/87/CE)La surveillance <strong>de</strong>s conglomérats financiersest adaptée pour appréhen<strong>de</strong>r les groupesformés d’entités relevant à la fois<strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> la banque, <strong>de</strong> l’assuranceet <strong>de</strong>s marchés financiers<strong>Le</strong> dispositif qui avait été modifié fin 2010 (8) afin <strong>de</strong>pallier les insuffisances du dispositif antérieur mises envaleur par la crise financière n’a semble-t-il pas permisnon plus un contrôle efficace <strong>de</strong>s « compagnies financièresholding mixtes ». La nouvelle directive <strong>2011</strong>/89/UE du16 novembre <strong>2011</strong> a donc décidé d’en faire sa cible <strong>de</strong>choix.Parce qu’ils sont composés <strong>de</strong> nombreuses entitésréglementées (établissements <strong>de</strong> crédit, prestataires <strong>de</strong>services d’investissement et/ou d’entreprises d’assurance),et exposés à <strong>de</strong>s risques spécifiques (risques <strong>de</strong> contagion,conflits d’intérêts), les conglomérats financiers sont soumisà une surveillance complémentaire qui s’ajoute à celledont chaque entité fait l’objet, dans un cadre sectoriel, surune base individuelle, consolidée ou <strong>de</strong> groupe.La crise financière <strong>de</strong> 2009 a démontré que ce dispositifavait contraint les autorités européennes <strong>de</strong> surveillance<strong>de</strong> chaque secteur (AES) à choisir entre une surveillancesectorielle et une surveillance complémentaire.Certains conglomérats financiers pouvant être composésd’entités relevant <strong>de</strong> la compétence d’autorités distinctes,ils seront désormais i<strong>de</strong>ntifiés par un comité mixte (« lecomité mixte <strong>de</strong>s autorités européennes <strong>de</strong> surveillance »)sur la base <strong>de</strong> lignes directrices communes. La surveillance<strong>de</strong> chaque conglomérat sera désormais assurée par uncollège.Un cadre pru<strong>de</strong>ntiel global sera mis en place par lesAES via le comité mixte. <strong>Le</strong>s conglomérats seront soumisà <strong>de</strong>s simulations <strong>de</strong> crise régulièrement, le comité mixtecoordonnant les mesures adoptées par les AES. Cettesurveillance inclura les filiales dont le siège social se trouvedans un pays tiers.Afin d’assurer la cohérence entre les objectifs <strong>de</strong> la directive2002/87/CE et <strong>de</strong> la directive 2006/48/CE, CRD 4<strong>de</strong>vrait introduire une définition <strong>de</strong>s compagnies financièresholding mixtes et élargir son champ d’application à cetype d’entreprise.Il convient <strong>de</strong> noter qu’une clause <strong>de</strong> révision est prévue. LaCommission européenne procè<strong>de</strong>ra en effet à la révisioncomplète <strong>de</strong> la directive 2002/87/CE, y compris <strong>de</strong>sactes délégués et d’exécution qui ont été adoptés au titre<strong>de</strong> la présente directive.A la suite <strong>de</strong> cette révision et au plus tard le 31 décembre2012, la Commission s’est engagée à transmettre un<strong>rapport</strong> au Parlement européen et au Conseil portant,en particulier, sur le champ d’application <strong>de</strong> laditedirective, y compris la question <strong>de</strong> l’extension éventuelle<strong>de</strong> son champ d’application par une révision <strong>de</strong> l’article3, et sur l’application <strong>de</strong> ladite directive aux entités nonréglementées, notamment les véhicules <strong>de</strong> titrisation.<strong>Le</strong> <strong>rapport</strong> <strong>de</strong>vra porter également sur les critèresd’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s conglomérats financiers détenus par <strong>de</strong>sgroupements non financiers plus larges, dont l’ensemble<strong>de</strong>s activités dans le secteur bancaire, le secteur <strong>de</strong>l’assurance et le secteur <strong>de</strong>s services d’investissement estpertinent sur le marché intérieur <strong>de</strong>s services financiers.<strong>Le</strong>s Etats membres ont jusqu’au 10 juin 2013 pourtransposer cette directive <strong>2011</strong>/89/UE.Pratiques commerciales et protection<strong>de</strong> la clientèle - Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> bonne conduite :un engagement <strong>de</strong>s associationsprofessionnellesPrévue par la loi <strong>de</strong> régulation bancaire et financière du22 octobre 2010, et aménagée par l’instruction <strong>2011</strong>-I-619 du 23 novembre <strong>2011</strong>, la procédure d’approbation<strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conduite est maintenant connue. Désormais,une association professionnelle qui a élaboré un co<strong>de</strong> <strong>de</strong>conduite peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à l’Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel<strong>de</strong> l’approuver.(7) <strong>Le</strong> programme <strong>de</strong> l’ABE est consultable en cliquant sur le lien suivant :http://eba.europa.eu/cebs/media/aboutus/Work%20Programme/EBA-BS-<strong>2011</strong>-137-Final-(EBA-work-programme-for-2012)-FINAL.pdf(8) Directive 2010/78/UE du 24 novembre 2010.L’ACTIONPROFESSIONNELLE47Rapport ASF – juin 2012