Il est important dans les partenariats que le partage <strong>de</strong>s coûts et<strong>de</strong>s risques soit équitable. Toutefois, ce n’est pas le seul facteurdéterminant dans l’arbitrage entre la joint-venture et la captive àpart entière. En effet, d’autres critères entrent en ligne <strong>de</strong> comptecomme la taille ou le refinancement. A ce sta<strong>de</strong>, pour JLR, labalance est en faveur <strong>de</strong> la JV. En effet, la taille <strong>de</strong> l’entreprisen’est pas encore suffisante pour justifier la création d’une captivequi reste trop coûteuse en capital.Nouvelles approches dans un paysage changeantUne nouvelle stratégie dans l’environnement changeantdu crédit à la consommationPhilippe Dumont, CEO, CACFDepuis 2008, l’évolution <strong>de</strong> l’environnement économique etfinancier fait craindre un « double dip » en Europe. <strong>Le</strong>s chiffres<strong>de</strong> production du crédit à la consommation en France semblenten tout cas le laisser présager. La tourmente financière etéconomique entraîne pour les établissements une baisse <strong>de</strong> laproduction, une augmentation du risque que viennent aggraverles effets <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte souveraine sur le coût durefinancement.<strong>Le</strong>s réformes pru<strong>de</strong>ntielles en préparation (Bâle III et CRD 4) vontalourdir les exigences en fonds propres et les contraintes <strong>de</strong>liquidité, imposant aux spécialistes du crédit à la consommation<strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> croissance leur permettant <strong>de</strong> respecterces nouvelles contraintes et l’augmentation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>refinancement qui en résultera.<strong>Le</strong>s mesures issues <strong>de</strong> la directive sur le crédit aux consommateursvont également avoir un effet sur les marchés du crédit à laconsommation. D’ailleurs, les encours ont fortement diminué dansl’ensemble <strong>de</strong> l’Europe. Ainsi, fin 2010, l’encours <strong>de</strong> crédit àla consommation représentait 15,4% <strong>de</strong> la consommation dansl’Union européenne, contre 16,4% un an auparavant.<strong>Le</strong>s perspectives à plus long terme montrent une populationeuropéenne vieillissante (les plus <strong>de</strong> 55 ans représentaient 25%<strong>de</strong> la population française en 2010) plus éduquée et plus aisée.<strong>Le</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> consommation changent et elles ont un impactdirect sur le recours au crédit à la consommation.<strong>Le</strong>s priorités <strong>de</strong>s consommateurs se déplacent vers la recherche<strong>de</strong> la santé, du bien-être et <strong>de</strong> la commodité. Une importancecroissante est apportée aux communautés, notamment virtuelles,et au développent durable. Enfin, on s’attend à ce que lesconsommateurs concentrent leurs achats sur les <strong>de</strong>ux extrémités<strong>de</strong> la gamme, au détriment <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> milieu <strong>de</strong> gamme.Enfin, les nouveaux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> paiement <strong>de</strong>vraient se développerrapi<strong>de</strong>ment, que ce soit les paiements en ligne, les paiementspar téléphone mobile ou les cartes prépayées, ces <strong>de</strong>rnièresprésentant un fort potentiel <strong>de</strong> croissance (remplacement <strong>de</strong>sbons d’achat, accès pour une clientèle non bancarisée).On s’attend à ce que le développement <strong>de</strong>s paiements partéléphone, que ce soit par le biais <strong>de</strong> la facturation, par lepaiement sans contact ou les paiements en ligne en utilisant unsmartphone, soit rapi<strong>de</strong>, même s’il ne <strong>de</strong>vrait concerner que<strong>de</strong>s paiements <strong>de</strong> petits montants. Il va entraîner l’entrée surle marché <strong>de</strong> nouveaux acteurs : les opérateurs <strong>de</strong> téléphonemobile, les fabricants et les développeurs <strong>de</strong> contenus. Cesacteurs <strong>de</strong>vront mettre en place <strong>de</strong>s partenariats avec <strong>de</strong>sbanques pour accé<strong>de</strong>r à leurs systèmes ou, alternativement, sedoter du statut d’établissement <strong>de</strong> paiement.Rapport ASF – juin 2012 102
5 LES RELATIONS EXTÉRIEURESPour mener à bien sa mission, l’Association assure uneprésence active dans toutes les instances qui traitent <strong>de</strong>questions intéressant la profession.En <strong>2011</strong>, les équipes <strong>de</strong> l’ASF ont organisé à son siège178 réunions, pour coordonner les positions <strong>de</strong>s adhérentset dégager un consensus, et ont participé à 513 réunionsou entretiens extérieurs pour défendre ces positions. Ceschiffres se sont stabilisés à un très haut niveau, après<strong>de</strong>ux années consécutives <strong>de</strong> croissance significative enliaison avec l’abondance <strong>de</strong>s consultations. Ce surcroîttrès significatif et durable d’activité, ainsi que la mise enœuvre du plan d’action et <strong>de</strong> communication <strong>de</strong> l’ASF, a<strong>de</strong> nouveau été absorbé à effectif constant.Une information ponctuelle et exhaustive <strong>de</strong>s adhérents faitaussi partie <strong>de</strong>s tâches essentielles <strong>de</strong> notre Association. En<strong>2011</strong>, faisant face à une inflation réglementaire marquée,elle a établi 360 circulaires, ce qui constitue un chiffrerecord.RELATIONS INTERNATIONALESAprès la crise qui a révélé la nécessité d’adopter <strong>de</strong>srègles collectives, la plupart <strong>de</strong>s textes généraux en matièrefinancière sont désormais conçus à Bruxelles, et certainséléments normatifs comptables et pru<strong>de</strong>ntiels structurantsrelèvent désormais d’instances internationales. De surcroît,une fraction très significative <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>s adhérentss’effectue hors frontières, avec une présence très soutenue,notamment en Europe, où certains d’entre eux occupent<strong>de</strong>s positions éminentes.L’ASF entretient donc <strong>de</strong>s relations suivies, notammentavec la Représentation Permanente <strong>de</strong> la France auprès<strong>de</strong> l’Union européenne, ainsi qu’avec les instanceseuropéennes, Commission et Parlement. Des rencontresavec les parlementaires européens particulièrementconcernés par les sujets financiers sont régulièrementorganisées, et l’habitu<strong>de</strong> s’installe d’organiser chaqueannée un Conseil à Bruxelles.L’ASF, également très consciente du poids <strong>de</strong>s opérateursfrançais en Europe, a renforcé sa présence dans lestrois Fédérations européennes dont elle est membrefondateur, Eurofinas pour le crédit aux consommateurs,<strong>Le</strong>aseurope pour le crédit-bail, et EU Fe<strong>de</strong>ration pourl’affacturage. L’ASF veille ainsi à la défense <strong>de</strong>s intérêts<strong>de</strong>s métiers <strong>de</strong> financement spécialisés français à l’écheloncommunautaire.Françoise Palle-Guillabert est ainsi administrateurd’Eurofinas et d’EU Fe<strong>de</strong>ration, et l’ASF est représentéeau Conseil <strong>de</strong> <strong>Le</strong>aseurope par Jean-Marc Mignerey <strong>de</strong>SG Equipment Finance. Eric Spielrein, secrétaire général<strong>de</strong> la DIAC, est également administrateur d’Eurofinas. <strong>Le</strong>scollaborateurs <strong>de</strong> l’ASF participent activement aux groupes<strong>de</strong> travail qui élaborent les projets <strong>de</strong> positions.COMMUNICATIONCompte tenu <strong>de</strong>s enjeux à venir pour les métiers <strong>de</strong>financement spécialisés, le Conseil <strong>de</strong> l’ASF avait décidéen décembre 2010 d’un plan <strong>de</strong> communication et d’actionpour l’ASF, intitulé « pour une association professionnelleplus influente et plus écoutée, au service <strong>de</strong>s métiersqu’elle représente ». Ce plan, décliné par les différentesCommissions métiers, vise à mieux faire connaitre lesfinancements spécialisés, leur utilité, leur place dansl’économie, et donc à peser sur les choix réglementaires etpru<strong>de</strong>ntiels <strong>de</strong>s Autorités.Des ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> communication ont ainsi été créés,autour <strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong> l’ASF, présentées sous la formed’un Tableau <strong>de</strong> bord. Ces chiffres sont très attendus enpério<strong>de</strong> <strong>de</strong> tension, car ils portent sur <strong>de</strong>s volumes <strong>de</strong>production et sont donc plus réactifs que ceux <strong>de</strong> la Banque<strong>de</strong> France sur les encours. Parallèlement, sont organisés<strong>de</strong>s petits déjeuners <strong>de</strong> presse et <strong>de</strong>s rencontres avec <strong>de</strong>sparlementaires autour <strong>de</strong>s enjeux <strong>de</strong>s métiers concernés.Enfin l’ASF a réuni les membres <strong>de</strong> son Conseil à Bruxellesen septembre <strong>2011</strong>, pour traiter <strong>de</strong>s sujets européens, etcréer l’occasion <strong>de</strong> rencontres collectives ou bilatéralesnotamment à l’issue du Conseil, suivi d’un déjeuner avec<strong>de</strong>s parlementaires influents <strong>de</strong> la Commission ECON puis<strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous.<strong>Le</strong> Conseil <strong>de</strong> l’ASF a décidé <strong>de</strong> reconduire en 2012ce plan d’action et <strong>de</strong> communication, en raison <strong>de</strong> sonbilan très positif. En <strong>2011</strong>, le déploiement <strong>de</strong> ce plan adonné lieu à l’organisation <strong>de</strong> cinq petits déjeuners <strong>de</strong>presse réunissant à chaque fois une dizaine <strong>de</strong> journalistes(présentation du Tableau <strong>de</strong> bord, impact <strong>de</strong> la loi Lagar<strong>de</strong>sur le crédit à la consommation, sensibilisation aux métiersdu crédit-bail et <strong>de</strong> l’affacturage), d’un déjeuner avec <strong>de</strong>sparlementaires, d’un colloque sur la « Réforme du crédità la consommation : bilan et perspectives » <strong>de</strong>vant plus<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cent participants, et à l’organisation d’un Conseil<strong>de</strong> l’Association à Bruxelles. Ces différentes initiativesseront en partie reconduites. Ont déjà été organisés auprintemps 2012 <strong>de</strong>ux petits déjeuners <strong>de</strong> presse : l’un surla présentation à la presse du <strong>de</strong>uxième Tableau <strong>de</strong> bord<strong>de</strong> l’ASF sur les statistiques métiers <strong>de</strong> l’année <strong>2011</strong>, l’autresur l’impact <strong>de</strong> la loi Lagar<strong>de</strong> sur le crédit renouvelable. Parailleurs, dans la perspective <strong>de</strong>s échéances électorales, <strong>de</strong>nombreuses rencontres avec <strong>de</strong>s hommes politiques onteu lieu pour présenter les enjeux <strong>de</strong>s métiers spécialisés.Enfin, l’ASF réunira <strong>de</strong> nouveau son Conseil à Bruxelles enL’ACTIONPROFESSIONNELLE103Rapport ASF – juin 2012