Par ailleurs, lors <strong>de</strong> la discussion <strong>de</strong> ce projet <strong>de</strong> loi,la Commission <strong>de</strong>s affaires économiques du Sénatavait proposé la mise en place d’un groupe <strong>de</strong> travailintercommissions sur les modalités <strong>de</strong> création d’unregistre national <strong>de</strong>s crédits aux particuliers. Composé <strong>de</strong>huit sénateurs, le groupe <strong>de</strong> travail, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>M. Alain Fauconnier, a tenu sa réunion constitutive en mars.Il <strong>de</strong>vrait procé<strong>de</strong>r à une série d’auditions en s’appuyantsur les enseignements détaillés du <strong>rapport</strong> du Comité <strong>de</strong>préfiguration et le résultat <strong>de</strong>s travaux en cours <strong>de</strong> lacommission sénatoriale pour le contrôle <strong>de</strong> l’application<strong>de</strong>s lois sur la mise en œuvre <strong>de</strong> la loi Lagar<strong>de</strong>.Enfin, début janvier, une proposition <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> Jean-Christophe Lagar<strong>de</strong> et Jean Dionis du Séjour visant àinstaurer un fichier positif a également été examinée parl’Assemblée et rejetée dans son ensemble, ce rejet clôturantdéfinitivement l’examen du texte.Convention AERASLa Convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec unRisque Aggravé <strong>de</strong> Santé) a été signée le 6 juillet 2006entre les représentants d’associations <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s ethandicapées, les associations <strong>de</strong> consommateurs, lesassureurs, les établissements <strong>de</strong> crédit et le gouvernement.Elle est entrée en vigueur le 7 janvier 2007 et visait àfaciliter l’accès au crédit et à l’assurance pour toutepersonne présentant un risque <strong>de</strong> santé aggravé, du faitd’une maladie ou d’un handicap.La Convention AERAS a succédé à la Convention Belorgey,signée le 19 septembre 2001, qui a notamment permis<strong>de</strong> constituer une commission <strong>de</strong> suivi et <strong>de</strong> propositions,dans laquelle siège l’ASF, une Commission <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s etrecherches et une Commission <strong>de</strong> médiation. La ConventionAERAS présentait <strong>de</strong> nombreuses avancées par <strong>rapport</strong> àla Convention Belorgey.Cette Convention a été à nouveau révisée en <strong>2011</strong>,après <strong>de</strong> longues discussions entre les parties prenantes.L’avenant a été signé le 1 er février <strong>2011</strong> par ChristineLagar<strong>de</strong>, ministre <strong>de</strong> l’Économie, <strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong>l’Industrie, Xavier Bertrand, ministre du Travail, <strong>de</strong> l’Emploiet <strong>de</strong> la Santé et Roselyne Bachelot-Narquin, ministre <strong>de</strong>sSolidarités et <strong>de</strong> la Cohésion Sociale ainsi que par lesintervenants à la négociation (associations <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s,assureurs, établissements <strong>de</strong> crédit, etc.).La nouvelle Convention est d’application automatique parles professionnels <strong>de</strong> l’assurance et <strong>de</strong> la banque dès lorsque les candidats à l’assurance et à l’emprunt présententun risque aggravé <strong>de</strong> santé. Ces candidats peuvent seprévaloir <strong>de</strong> la Convention sans avoir à justifier <strong>de</strong> leuradhésion à l’une <strong>de</strong>s associations signataires.Elargissement du champ d’application<strong>de</strong> la ConventionA compter du 1 er septembre <strong>2011</strong>, le plafond pour les<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’assurance <strong>de</strong> prêts immobiliers et <strong>de</strong> prêtsprofessionnels sera porté à 320 000 euros (au lieu <strong>de</strong>300 000 euros précé<strong>de</strong>mment) et les crédits relais lorsqu’ils’agit <strong>de</strong> l’acquisition d’une rési<strong>de</strong>nce principale serontretirés <strong>de</strong> l’assiette.Pour les crédits affectés ou dédiés, qui, on le rappelle,sont concernés pour la seule suppression du questionnairemédical pour l’assurance décès, le seuil <strong>de</strong> montantemprunté maximum est passé <strong>de</strong> 15 000 à 17 000 euros.Pour les crédits immobiliers et professionnels concernés, lesprincipales avancées <strong>de</strong> la Convention sont les suivantes :Amélioration <strong>de</strong> l’informationdu public sur l’existence <strong>de</strong> la Conventionet ses dispositions<strong>Le</strong>s pouvoirs publics se sont engagés à améliorerl’information sur l’existence <strong>de</strong> la Convention en rénovantle site internet dédié (http://www.aeras-infos.fr/). <strong>Le</strong>sétablissements <strong>de</strong> crédit se sont aussi engagés à diffuserlargement l’information relative à la Convention (affichagesystématique <strong>de</strong> la Convention AERAS dans tous les lieuxd’accueil <strong>de</strong>s agences bancaires) et à désigner <strong>de</strong>s référentsAERAS au sein <strong>de</strong> chaque établissement <strong>de</strong> crédit (et nonplus au sein <strong>de</strong> chaque réseau bancaire), qui interviennenten appui du chargé <strong>de</strong> clientèle ou directement auprès <strong>de</strong>scandidats à l’emprunt. La liste <strong>de</strong>s numéros <strong>de</strong> téléphone<strong>de</strong>s référents pour l’ensemble <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit,périodiquement actualisée et insérée sur le site dédié à laConvention, doit être communiquée à la Commission <strong>de</strong>suivi et <strong>de</strong> propositions. De plus, est prévue une information<strong>annuel</strong>le <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong> suivi et <strong>de</strong> propositions surl’intervention <strong>de</strong>s référents AERAS.Amélioration <strong>de</strong>s questionnaires <strong>de</strong> santéet facilitation <strong>de</strong>s démarches<strong>de</strong>s candidats à l’empruntS’agissant <strong>de</strong>s questionnaires <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> premier niveauet <strong>de</strong>s questionnaires détaillés par pathologies, <strong>de</strong>stravaux d’harmonisation <strong>de</strong> la formulation <strong>de</strong>s questionsayant le même objet seront conduits par les assureurs enconcertation avec les associations.La principale avancée est l’engagement <strong>de</strong>s assureursd’accepter les examens médicaux déjà réalisés dans lessix <strong>de</strong>rniers mois pour le compte d’un concurrent par lecandidat à l’emprunt. A compter du <strong>de</strong>uxième semestre<strong>2011</strong>, les assureurs <strong>de</strong>vront faire <strong>de</strong>s propositionsd’assurance-emprunteur et <strong>de</strong> tarification sur la base d’unquestionnaire détaillé par pathologie que le candidat àl’assurance aura rempli pour le compte d’un concurrent.Rapport ASF – juin 2012 76
Elargissement du recoursaux garanties alternativesLa Convention vise à élargir le recours aux garantiesalternatives (il peut s’agir, selon le cas, <strong>de</strong> biensimmobiliers, d’un portefeuille <strong>de</strong> valeurs mobilières, <strong>de</strong>contrats d’assurance-vie ou <strong>de</strong> prévoyance individuelleou <strong>de</strong> cautions) par les emprunteurs. A cette fin, lesétablissements <strong>de</strong> crédit se sont engagés à diffuserlargement une fiche d’information présentant ces garantieset les conditions favorisant leur acceptation, sous formatpapier et/ou format électronique.Renforcement du dispositif d’écrêtement<strong>de</strong>s surprimes d’assurance<strong>Le</strong> dispositif d’écrêtement <strong>de</strong>s surprimes pour lesemprunteurs à revenus mo<strong>de</strong>stes en risque aggravé<strong>de</strong> santé est considérablement renforcé. La Conventionprévoit qu’à compter du 1 er septembre, les assureurset les banquiers prendront à leur charge le surcoût <strong>de</strong>l’assurance quand il <strong>de</strong>vient trop important (au-<strong>de</strong>là<strong>de</strong> 1,4 point <strong>de</strong> TAEG du prêt au lieu <strong>de</strong> 1,5 pointprécé<strong>de</strong>mment). <strong>Le</strong>s professionnels se sont engagés aussià améliorer la connaissance <strong>de</strong> ce dispositif en informantdans les propositions d’assurance les futurs emprunteurs<strong>de</strong> leur éventuelle éligibilité au mécanisme et en indiquantclairement le montant <strong>de</strong> l’écrêtement total dont ilspourraient bénéficier sur toute la durée du prêt.D’autre part, un nouveau mécanisme est mis en placepour faciliter l’accès à la propriété <strong>de</strong>s jeunes emprunteursà revenus mo<strong>de</strong>stes et en risque aggravé <strong>de</strong> santé. <strong>Le</strong>sprofessionnels <strong>de</strong> l’assurance et les établissements<strong>de</strong> crédit ont, à leur initiative, pris l’engagement <strong>de</strong>prendre intégralement en charge la surprime d’assurancegarantissant les prêts immobiliers à taux zéro (PTZ+) pourles emprunteurs <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 35 ans.Enfin, les conditions d’éligibilité au dispositif d’écrêtementsont élargies et prennent désormais mieux en compte lasituation familiale du candidat à l’assurance.D’autres engagements, reposant en premier lieu sur lesassureurs, ont été pris. Il s’agit <strong>de</strong> la prise en compte plusrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s avancées thérapeutiques par les assureurs dansla tarification <strong>de</strong>s risques et <strong>de</strong> la création d’un nouveauproduit d’assurance invalidité pour garantir les prêtsimmobiliers et professionnels.La Commission <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> la Convention se réunitrégulièrement. Ses travaux visent à la fois à trouver lesmoyens <strong>de</strong> développer la connaissance <strong>de</strong> la Conventiondans le grand public, à mettre en place (et analyser) <strong>de</strong>sindicateurs <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> son application et à organiser lestravaux scientifiques <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s avancées thérapeutiques.Elle est également informée <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> la Commission<strong>de</strong> médiation ainsi que la Commission <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s etrecherches également mises en place par la Convention.LES SERVICES FINANCIERSAFFACTURAGEPru<strong>de</strong>ntiel et risque - CRD 4 / Bâle IIIPoints <strong>de</strong> préoccupation<strong>Le</strong>s factors ont recensé, lors <strong>de</strong> réunions d’un groupe <strong>de</strong>travail dédié, les points <strong>de</strong> préoccupation que leur pose lefutur dispositif Bâle III / CRD 4. L’attention s’est rapi<strong>de</strong>mentportée sur l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s ratios <strong>de</strong> liquidité (LCR et NSFR)prévus par les projets. Dans ce cadre, un bilan-type <strong>de</strong>société d’affacturage a été établi qui faisait apparaitrel’impact très négatif <strong>de</strong> ces ratios. Ces éléments ont étérelayés auprès <strong>de</strong>s Autorités.Projets d’amen<strong>de</strong>ments au ratio LCRDes amen<strong>de</strong>ments avec exposé <strong>de</strong>s motifs ont ensuite étéadressés à Othmar Karas, <strong>rapport</strong>eur <strong>de</strong> la Commission<strong>de</strong>s affaires économiques et monétaires au Parlementeuropéen, et aux Autorités.Ces amen<strong>de</strong>ments visaient à améliorer l’impact du ratio<strong>de</strong> liquidité à un mois (LCR) sur la profession en minorantle dénominateur du ratio par augmentation <strong>de</strong>s entrées etdiminution <strong>de</strong>s sorties <strong>de</strong> liquidités.Ces amen<strong>de</strong>ments accompagnaient une lettre avec undéveloppement sur le caractère inadapté du ratio LCRpour les factors, alors que les créances constituent uncollatéral apportant la liquidité échangée dans le cadre dufinancement <strong>de</strong>s entreprises, et donc <strong>de</strong> l’économie réelle.Une rencontre avec la DGT et l’ACP a permis <strong>de</strong> faireressortir qu’une suppression du « cap » (qui vise à plafonnerles entrées <strong>de</strong> liquidités par <strong>rapport</strong> aux sorties dans leratio LCR) contribuerait à rendre plus supportable pour lesfactors l’instauration du ratio LCR.Problèmes soulevés par le ratio NSFR<strong>Le</strong> NSFR pose également <strong>de</strong>s difficultés à la profession :en effet, les emplois en affacturage sont courts (<strong>de</strong> 45 à60 jours avec un engagement d’achat <strong>de</strong> 3 mois) et lapratique montre qu’au bout d’un an, la quasi-totalité <strong>de</strong>sactifs sont encaissés. L’horizon à un an du NSFR n’est parconséquent pas adapté à l’affacturage. La profession doitformaliser <strong>de</strong>s propositions concrètes d’amélioration.Question du statut juridique <strong>de</strong>s affactureursS’agissant <strong>de</strong> la question du statut, les échanges conduitsfont à ce sta<strong>de</strong> ressortir que les factors se trouvent confrontésau choix futur entre statut d’établissement <strong>de</strong> crédit au senseuropéen et statut d’établissement financier. Un premierL’ACTIONPROFESSIONNELLE77Rapport ASF – juin 2012