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86 Dokumenta. — II.
KATARZYNA II DO KRÓLA.
(Polska sama na siebie ściągnęła obecne nieszczęścia.)
Monsieur mon Frère.
Le 23 juillet (v. s.J i7QS-
J'ai reçu la lettre qu'il a plu à Votre Majesté de m'écrire
de Grodno, le 22 de ce mois n. st.
Sensible aux sentiments que Votre Majesté exprime à mon
égard, je ne le suis pas moins à la douleur qui paraît l'affecter
dans ce moment. Je ne puis cependant lui dissimuler que les
malheurs que la Pologne vient d'éprouver ne sont qu'une
suite de ce que mes soins, pour les écarter, ont été constamment
méconnus. Il est temps d'en tarir la source à jamais,
et j'invite Votre Majesté à y concourir avec moi. Je la prie
surtout de vouloir bien écouter avec confiance les représentations
que mon ambassadeur sera chargé de lui faire ; elles
seront toujours dictées par une vraie sollicitude pour le bien
l'article le plus essentiel comme le plus récent ; c'est celui qui regarde la proposition
que fait le roi de Pologne d'abdiquer sa couronne. Quelques propos
entendus de ce prince m'ont déjà préparé à cette proposition, et je n'en suis
ni étonnée ni embarrassée. Mais le moment qu'il choisit pour la réaliser me
paraît à juste titre des plus impropres. Toutes sortes de raisons et même de
bienséance exigent qu'il retienne entre ses mains les rênes de l'Etat, jusqu'à ce
que celui-ci fût sorti définitivement de la crise présente ; et vous lui ferez
connaître que ce n'est qu'à ce prix que je pourrai me résoudre à contribuer
à lui assurer un sort qui le rende heureux dans la retraite qu'il médite, en lui
faisant sentir que les scrupules qu'il m'allègue dans sa lettre ne sont pas nonseulement
faits pour m'inspirer une pareille disposition, mais pourraient au contraire
me faire croire qu'il n'est nullement revenu à moi de bonne foi. Vous
bornerez là vos observations vis-à-vis de Sa Majesté Polonaise. Mais de moi
à vous, j'ajouterai encore que si son abdication a en effet lieu, ce sera le cas
de délibérer si la république sera en état et de payer ses dettes et de fournir
à l'entretien d'un nouveau roi, et par conséquent s'il lui convient d'en avoir
un ou plutôt de se former un gouvernement purement républicain avec un
chef amovible, qui n'exigerait pas une représentation aussi dispendieuse et aussi
onéreuse. Je me réserve de réfléchir mûrement sur cet objet et de vous faire
connaître mon avis lorsqu'il en sera temps.
Korespondencja króla z Katarzyną II. 87
et la tranquillité des sujets qui restent attachés à son sceptre,
yuant à ceux qui ont passé sous le mien, j'aurai perpétuellement
à coeur d'assurer leur bonheur à l'égal de mes anciens
su jets, et j'espère qu'ils auront tout lieu de bénir leur sort.
Puisse cette assurance consoler Votre Majesté des sacrifices
^Ue les circonstances ont amenés !
Pour satisfaire à tous ces voeux, j'y ajoute avec plaisir
et vérité ceux de sentiments d'amitié et de parfaite considéra­
tion avec lesquels je serai désormais, etc.
KATARZYNA II DO KRÓLA.
(Radość z powodu zawartego aliansu. — Nadzieja lepszej przyszłości.)
Monsieur mon Frère.
Le 16 octobre (v. s.J IJÇJ.
La lettre que mon ambassadeur m'a transmise de la part
de Votre Majesté, ensemble avec le traité d'alliance signé entre
ïïion empire et la république de Pologne, m'a causé autant de
satisfaction par son objet que par les expressions qu'elle renferme.
Je partage bien sincèrement les regrets de Votre Majesté
sur ce qu'un ouvrage aussi salutaire n'eût pas été consommé
quelques années plus tôt, ainsi que les espérances de
trouver dans l'avenir des sujets de consolation pour le passé.
Pour couronner le zèle que Votre Majesté a apporté à la
c onfection de cet ouvrage, il ne lui reste qu'à concourir
a l'accomplissement des engagements que nous venons de
Prendre réciproquement, avec cette droiture d'intention et de
Procédés qui seule peut remplir le but que nous nous sommes
Proposé : d'assurer la conservation et le bonheur de la République
sur une base ferme et solide.
Pour atteindre ce but, ma sollicitude pour le bien des
Su jets de Votre Majesté égalera toujours celle qui l'anime elle-
^erne. C'est par ce motif que je me suis déjà occupée, de