Vierteljahrschrift für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte - booksnow ...

106 J- LetaconnouxD'apres Durival, les corvees mettaient le pauvre au dessous del'animal domestique, car «le mattre qui fait travailler son äneet son cheval les nourrit» ^). Le subdelegue de Guyenne reconnait«que ces routes . . ., n'ayant ete pendaut longtemps construitesqu'au prix de l'espece d'epargne que la classe la plus indigenteetait forcee de faire sur sa propre subsistance, ne sont veritablementcimentees que par les sueurs et les larmes des malheureux> -).Gohier compare lecorvoyeur ä un for^at qu'on traine sur la voiepublique et parle avec Indignation des «milliers de cultivateursimpitoyablement condamnes ä ferrer un ehemin sur lequel ils neuiarchent que pieds nus» ^). Faut-il s'etonner si ces malheureuxn'ont pas toujours ete dociles, s'ils ont parfois exerce des violencessur les piqueurs, s'ils sont alles jusqu'au refus individuel oucollectif de la corvee*)? L'auteur anonyme qui, en 1777, pretendavoir vu « des ateliers de 7 ä 800 homraes, conduits par un sculhomme , . . travailler avec une gaite et une ardeur, qui n'auroitpas ete plus grande, s'ils avoient ete payes bien chers» ''), n'est. . .,doit pourvoir par sa nature ne saurait etre repartie avec egalite»(Memoires sur la vie, Vadministration et les ouvrages de M. Turgot dansCEuvres de Turgot ed. 1811, t. I, p. 73).1) P. BOYK, op. cit., p. 59.2) Lettre d'un subdelegue de la generalite de Guyenne .. . p. 6.3) (j:OuxFJR,MemoirepourleTiers-EtatdeBretagne^VlQ^,m-'8>^^T^T^AQib— 106.— Le procureur general syndic du departeraent de ia Charente-Inferieure ditde meme, en 1791: «On n'arrachera plus sans menagement et sans pitie unpere ä ses enfants qui n'attendent de subsistance que de sa journee, unfils ä une mere, dont il etait Funique soutien, un laboureur k sa charruepour les envoyer ä 3 lieues de leur domicile sur des atteliers oü ils netrouvoient pour tout aliment que l'unique morceau de pain qu'ils etoientr6duits ä enlever ä leur famille pour leur triste existence» (Arch. Nat. Fic III,Charente-Inferieure 8, Proces-verbal de la session du conseil du departement,s^ance du 16 novembre 1791, f 36). — Les administrateurs du departementdes Hautes- Alpes constatent aussi que la corvee, «cette prestation odieusepesait principalement sur le cultivateur ...» (Compte que rendent les administrateursdu directoire du departement des Rautes-Älpes des fonds misä leur dispositioii depuis le 3 aoüt 1790, Gap, 1792, in-4'', p. 31).4) Cf. J. Letaconnoux, op. cit., pp. 44—48.5) De Vimportance et de la necessite des chemins publics en France .op. cit.. .