Vierteljahrschrift für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte - booksnow ...

Referate. 573et la lutte tres vive qui s'est engagee au sein du parti socialiste, daustous les pays, entre les tendances revolutionnaires et les tendancesreformistes.N0U8 ne sommes pas non plus tout ä fait d'accord avec M. Rambaudsur la conception qu'il se fait de l'economie politique classique, desbis qu'elle a pretendu formuler et des eeoles qui deriveut directemento'elle. Les reponses qu'il oppose ä cet egard aux objections de sesalversaires de l'ecole classique ne nous paraissent pas plus concluantesqie les arguments par lesquels il combat les theories de ses continuateursde l'ecole Autricliienne et de l'ecole mathematique. Au reprocheqm l'ecole historique fait a l'ecole classique d'avoir abuse de l'abstractionen echafaudant sur des donnees empruntees aux caracteresgeneraux de l'homme et de la nature une conception de la vie economiquedegagee de tout element contingent, avec la pretention cependantd'en tirer des regles de conduite pour la vie pratique, M. Rambaudreponc^ en disant que l'ecole classique n'a pas perdu de vue autantqu'on le pretend la realite vivante, que d'ailleurs l'abstraction estinseparjble de la science, qu'il n'y a pas de science sans abstraction.Cela est entendu; on pourrait meme dire avec Chevreul que tout faitest une abstraction, mais la question est de savoir quel usage on peutfaire de Tabstraction, quels correctifs et quel controle il faut lui fairesubir avant de s'en servir dans la vie reelle. Or, sur ce point, ilsemble bien que l'ecole classique et l'ecole historique se soient egalementtrompees, la premiere en prenant des hypotheses pour des veritesacquises et des abstractions pour des realites, la seconde en n'appreciantpas ä leur juste valeur les Services que peut rendre l'hypothese pouratteindre la verite et l'abstraction pour atteindre la realite. C'est läce que M. Rambmjd ne semble pas avoir aper9u. II n'a pas remarquenon plus, semble-t-il, que precisement l'ecole mathematique et l'ecoleAutrichienne ont pretendu reagir contre ces deux tendances opposeeset egalement vicieuses, en creant deux domaines separes. Tun pourriiypothese et l'abstraction, l'autre pour les verites demontrees et larealite. On peut d'ailleurs discuter l'opportunite de separer des donneesconcretes ou celle de compliquer encore les abstractions de l'ecoleclassique. Mais quand on admet, comme M. Rambaud, la legitimite del'abstraction poussee aussi loin que l'ont fait les economistes classiques,on ne saurait opposer avec lui une fin de non recevoir absolue ala methode de l'ecole Autrichienne et de l'ecole mathematique. DeSorte qu'en derniere analyse, si les arguments qu'invoque M. Rambaudnous paraissent iusufßsants pour defendre l'ecole classique contre sesadversaires de l'ecole historique, ils nous paraissent en revanche pleinementsuffisants pour defendre contre M. Rambaud lui meme les heritiersde l'ecole classique. Observons d'ailleurs en passant que la methodede l'ecole mathematique, qui se rattache par les liens les plus etroits,que M. Rambaud ne parait pas non plus avoir remarques, ä celle del'ecole Autrichienne est comme eile, dans le domaine de l'economiepolitique pure tout au moins, essentiellement deductive, qu'elle n'a rieude commun par consequent, sinon l'emploi des chiffres et des formules,avec la methode statistique qui est au contraire une des formes de la