Vierteljahrschrift für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte - booksnow ...

196 Keferate.cl'agriculture , fondee des 1757, ne proütent gnere aux petits cultivateurs;saus doute le sol breton est ingrat, mais cela ne suifit paspour expliquer la gi-ande etendue des terres incultes (plus de la moitiede la superficie de la province) ; il faut aussi tenir compte de la preferencedes paysans pour les landes servant au päturage commun,du taux excessif des rentes exigees par les seigneurs pour les affeagements,de l'insuffisance de la population, de l'absence de chemins ruraux,de la dispersiou des babitations, de la mediocrite de l'outillage, del'absence de furnier et d'engrais. Les dessechements et les irrigationsne sont qu'a peine pratiques, et par de grands proprietaires ; les prairiesartificielles u'existent qu'exceptionnellement et l'elevage est forteloigne d'etre aussi prospere que le permettrait la nature du pays.Plus florissantes sont les Industries rurales, particulierement celle dela toile.Quant a la vie materielle et inorale des paysans, eile est peu confortableet, par suite des conditions precaires de leur existence, lesliabitants des campagnes sont exposes ä une misere affreuse des qu'eelateune crise politique ou economique.Toutes les parties de cet ouvrage ne sont pas egalement neuves;toutes ne sont pas egalement approfondies, mais nous ne devons pasoublier que les documents d'archives sont assez pauvres en renseignementssur la propriete paysanne ou sur la condition des journaliersagricoles, par exemple. En ce qui toucbe l'organisation du regimeseigneurial, les modes de location, l'exploitation des domaines ruraux,les methodes de culture et l'economie agricole en general, M. Seea fait Oeuvre entierement nouvelle; ä l'aide de documents inutilisesjusqu'a present et tres judicieusement employes par lui, il met enlumiere tous ces points avec une methode et une clarte que l'on nesaurait trop louer, et l'on peut dire, en tonte verite, que son livrepresente un tableau tres complet, tres exact et tres suggestif de la vierurale de la Bretagne sous l'Ancien regime.II. Issu d'une famille agricole, mele chaque jour par ses affairesaux paysans de toutes les conditions, forme en outre aux methodesd'observation mises en bonneur par l'ecole de Le Play, M. Jean Choleauetait bien place pour se livrer a une enquete intelligente et completesur la condition des serviteurs ruraux de la Bretagne. A l'aide de renseignementsrecueillis par lui personnellement ou avec le conconrs decorrespondants, renseignements contröles avec soin, ä l'aide aussi desstatistiques officielles publiees depuis un peu plus d'un demi-siecle, ila reuni une foule d'indications tres precieuses et tres precises sur laSituation des domestiques a gages et des journaliers ruraux: contratsde travail (foires, louees, bureaux de placement, arrhes), date initialeet duree de ces contrats, salaires a l'annee, au mois, a la journee etä la täclie, lougueur des journees de travail, logement et nourriture ala ferme et hors de la ferme, religion et moraiite, rapports avec lespatrons. L'auteur distingue toujours soigneusement les regions, lesSaisons, les cultures et les travaux pour lesquels sont gages domestiqueset journaliers, mais partout il constate une diminution plus oumoins grande (moindre cependant que dans le reste de la France) de