Vierteljahrschrift für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte - booksnow ...

312 H- Pirennedes seigneurs laiques possedent des gynecees oü est tissee la lainede leurs troupeaux^). A la meme epoque, non seulement la laine esttravaill6e sur place, mais on en fait dejä le commerce. La vie deSaint-Macaire nous parle d'un possessor des environs de Tournai qui,ut possessoribus nioris est, charge ses laines sur un bateau pour venirles vendre k la foire de Gand^).Nous pouvons meme remonter plus haut et decouvrir, en pleineepoque franque, des traces irrecusables de la draperie flamande. Lesconstitutions d'Ansegise, abbe de Saint-Wandrille , mort en 833,mentionnent des draps fabriques dans le pays de Terouanne^). Nonloiu de lä, ä Saint-Riquier, un autre texte carolingien nous fait connaitrel'existence aupres de l'abbaye d'un vicus fullinum^) dont la presencesuffitpour nous attester l'existence non seulement de l'activite drapiere,mais meme d'une draperie assez perfectionnee pour connaitre deja ladivision du travail.II nous est permis maintenant de faire un pas de plus et, de memeque nous rattachions tout ä l'heure la draperie frisonne ä la vieilledraperie germanique, de voir dans la draperie flamande du haut moyenägela continuation pure et simple de la draperie pratiquee ä l'epoquegallo-romaine, et sans doute dejä k l'epoque celtique, par les Moriuset les Atrebates. Strabon semble indiquer que les Romains avaientImporte chez ces peuples une race de moutons ä laine fine^), et l'histoirede la pluie de laine tombee du ciel en Artois, qui nous est rapporteepar Paul Orose*^), doit se rattacher a quelque proverbe rappelantl'abondance des lainages de ce pays. Mais ce n'est pas seulementpar leur abondance, c'est surtout par leur finesse que se distinguaientles draps de la contree. Flavius Vopiscus stigmatise les dissipateursde son temps qui gaspillaient leur fortune en achat d'objets de luxeparmi lesquels il fait figurer les hirri d'Arras''), et Saint-Jerome neparle pas autrement de ces Stoffes ^). Bref, il est evident que, jusqu'dSaint-Bavon, p. 19; Gubrard, Cartulaire de Saint-Bertin, p. 168, 165, 16G,187 ; Prou, Becueil des actes de Philippe /«'', p. 74.1) Vita S. Macarii. Mon. Germ. Hist. Script., t. XV, p. 61G; MiraculaS. Gisleni. Ibid., p. 582, 583.2) Vita S. Macarii. Acta Sanctoruni, apr. t. I, p. 889.3) Mon. Germ. Hist. Script., t. II, p. 299.4) Hariulf, Chronique de l'abbaye de Saint-Biquitr, ed. F. Lot, p. 308.Le texte data de 881. Voy. ibid. p. XXVn. — Je n'ajoute pas ici lesprestations de ladmones fournies au IX^ siecle ä Saiut-Bertin (Guerard,Cartul., p. 97), ne sachant pas si ce mot designe un tissu de laine.5) C. JuLLiAN, Histoire de la Gaule, t. U, p. 282, n. 11.6) JULLIAN, ibid., p. 298, n. 7.7) Carinus, 20, 6.8) Contra Jovinianum, 1. II, 21 : «Atrebatum ac Laodicaeae indumentisoruatus iucedis». — A cote des etoffes fines, les Morins et les Atrebatesconfectionnaient aussi des draps epais et cbauds servant aux voyageurs etaux soldats. Voy. M. Voigt, Die römischen Privataltertümer daus le Handbuchde IwAN Müller, p. 375, et le Dictionnaire de Daremberg, Saglioet PoTTiER, V° Laua.