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AGIR<br />
être rendues visibles, mesurées et intégrées dans l’évaluation des emplois à<br />
prédominance féminine.<br />
RecOnnAîtRe Les « exigences émOtiOnneLLes » de L’empLOi<br />
cOmme cOmpétences pROfessiOnneLLes<br />
La capacité à répondre aux exigences émotionnelles (gestion des émotions, implication<br />
lourde auprès de patients, accueil du public, confrontation à des violences<br />
y compris des insultes…) constitue une compétence professionnelle, acquise par<br />
la formation et/ou la pratique professionnelle, et non une qualité « naturelle ».<br />
Ces exigences constituent le cœur de métier de certains emplois, principalement<br />
à prédominance féminine (soins palliatifs, métiers de l’écoute, de l’accueil, de<br />
relation de service…). Elles doivent aussi être distinguées des conséquences<br />
nerveuses liées à la dégradation des conditions de <strong>travail</strong>.<br />
D’après une publication de la Dares 86 qui reprend les conclusions du collège des<br />
experts piloté par Michel Gollac : « les exigences émotionnelles du <strong>travail</strong> sont<br />
effectivement fortes dans les relations de service où la personne doit maîtriser<br />
et façonner ses propres émotions, mais aussi maîtriser, façonner les émotions<br />
des bénéficiaires de son <strong>travail</strong>. Les exemples les plus connus sont l’hôtesse<br />
de l’air ou l’infirmière, qui doivent toujours avoir l’air sereines pour rassurer<br />
les passagers ou les patients, ou la serveuse de bar qui doit plaisanter avec les<br />
clients tout en veillant à ce qu’ils restent à leur place ».<br />
Afin de faire face à ces exigences émotionnelles, des compétences professionnelles<br />
requises en emploi doivent être reconnues :<br />
- manifester de l’empathie entre autre avec les personnes en situation de détresse<br />
ou de souffrance (ce qui est le cas surtout des salariés du secteur sanitaire et<br />
social, des transports, des banques ou de l’administration) ;<br />
- masquer ses émotions ou paraître de bonne humeur pour tous les salariés en<br />
contact avec le public ;<br />
- gérer la peur au <strong>travail</strong> (dans les secteurs à prédominance masculine des<br />
transports ou de la construction ou à prédominance féminine de l’éducationsanté-action).<br />
Les exigences émotionnelles du <strong>travail</strong> n’ont pas à être minimisées en étant<br />
considérées comme inhérentes au choix d’occuper l’emploi et doivent donc être<br />
intégrées dans l’évaluation de l’emploi.<br />
86- Dares, Analyse n° 81, décembre 2010.<br />
120 I Un <strong>salaire</strong> égal pour un <strong>travail</strong> de <strong>valeur</strong> égale