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Grands aménagements urbains et prise en compte des ...

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Elles sont responsables pénalem<strong>en</strong>t. Dans le cadre de la 3CPS, la responsabilité est plus relative car il<br />

n‟y a aucun <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t au regard <strong>des</strong> actions <strong>et</strong> <strong>des</strong> obligations de la commission, dans les dossiers <strong>et</strong><br />

les proj<strong>et</strong>s consultés.<br />

En résumé, le fonctionnem<strong>en</strong>t de la 3CPS inspiré de ceux <strong>des</strong> Commissions qui lui sont antérieures ne<br />

pouvait qu‟être limité dans son efficacité <strong>en</strong> raison <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ces <strong>des</strong> objectifs très<br />

différ<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> commissions respectives. C<strong>et</strong> échec n‟est pas le produit d‟une mauvaise volonté. La<br />

volonté sincère <strong>des</strong> gestionnaires du risque de s‟ouvrir à <strong>des</strong> pratiques moins normalisantes fondées<br />

sur l‟échange <strong>et</strong> la concertation était sincère. Le souhait d‟intégrer leur analyse dans un proj<strong>et</strong> urbain<br />

concerté n‟est pas plus suj<strong>et</strong> aux doutes. Il reste que les t<strong>en</strong>tatives d‟adaptation ne pouvai<strong>en</strong>t avoir que<br />

peu d‟eff<strong>et</strong> car ils étai<strong>en</strong>t construits sur une logique d‟expertise difficile à faire partager à <strong>des</strong><br />

part<strong>en</strong>aires d‟une culture très différ<strong>en</strong>tes de celles <strong>des</strong> gestionnaires <strong>des</strong> risques.<br />

L‟échec de la 3 CPS : impasse méthodologique sur fond de différ<strong>en</strong>ces culturelles<br />

L‟analyse du proj<strong>et</strong> <strong>des</strong> « Berges du Rhône » sous l‟angle de la prév<strong>en</strong>tion situationnelle montre que<br />

les difficultés r<strong>en</strong>contrées par la 3CPS, ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t moins d‟un fonctionnem<strong>en</strong>t méthodologique (qui est<br />

plus de l‟ordre d‟une conséqu<strong>en</strong>ce que d‟une cause) que d‟une forme d‟incompréh<strong>en</strong>sion. Le proj<strong>et</strong><br />

<strong>des</strong> « Berges du Rhône » a <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> mis <strong>en</strong> exergue un fossé <strong>en</strong>tre deux univers d'expertise. Celui <strong>des</strong><br />

gestionnaires du risque, d‟une part <strong>et</strong> celui <strong>des</strong> urbanistes d‟autre part. Ce fossé n„est pas que culturel<br />

il est aussi le produit du rôle social attribué aux deux parties. Comme on l‟a déjà évoqué, la Direction<br />

de la Sécurité <strong>et</strong> de la Prév<strong>en</strong>tion fait preuve d‟un s<strong>en</strong>s autocritique rare. Si la formation de<br />

gestionnaire du risque de ses membres contribue sous certains angles à creuser ce fossé, le rôle qu‟on<br />

lui attribue <strong>et</strong> surtout ce que l‟on att<strong>en</strong>d de sa fonction r<strong>en</strong>d difficile leur marge de manoeuvre, quand<br />

bi<strong>en</strong> même souhaiterait-on remplacer le terme sécurité par celui de sûr<strong>et</strong>é. Ce double handicap a<br />

conduit les membres de la commission à faire <strong>des</strong> préconisations peu conciliables avec le mode de<br />

p<strong>en</strong>sée, les formes de raisonnem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> donc la formalisation concrète de la sûr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu urbain <strong>des</strong><br />

urbanistes. Il n‟est pas question ici de réduire les concepteurs à un mode de p<strong>en</strong>sée unique (ni à une<br />

fonction spécifique <strong>et</strong> univoque <strong>et</strong> un mode de fonctionnem<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dant de conting<strong>en</strong>ces diverses,<br />

politiques, économiques <strong>et</strong> sociales) pas plus que les gestionnaires du risque dont ont soulignera<br />

<strong>en</strong>core chez certains, notamm<strong>en</strong>t responsables, une capacité d‟autoévaluation relativem<strong>en</strong>t rare. Les<br />

remarques qui suiv<strong>en</strong>t n‟ont donc qu‟une dim<strong>en</strong>sion réduite <strong>et</strong> concerne avant tout le contexte<br />

lyonnais, même si la singularité lyonnaise est relative <strong>et</strong> traduit pour partie <strong>des</strong> problèmes de fond qui<br />

ne relèv<strong>en</strong>t pas d‟une spécificité, comme on pourra le rappeler ponctuellem<strong>en</strong>t. Elle souligne, par<br />

ailleurs, une forme d‟incompréh<strong>en</strong>sion <strong>en</strong>tre les gestionnaires du risque de la ville de Lyon <strong>et</strong> les «<br />

concepteurs » du Grand Lyon plus qu‟avec ceux de la ville de Lyon peu mobiliser dans c<strong>et</strong>te étude (<strong>en</strong><br />

raison de l‟étude de cas spécifique du proj<strong>et</strong> <strong>des</strong> « Berges du Rhône »), qui ne résume pas à elle seule<br />

l‟<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> difficultés référ<strong>en</strong>t au suj<strong>et</strong>, <strong>en</strong>tre ces deux institutions publiques.<br />

Le problème r<strong>en</strong>voie à une question précédemm<strong>en</strong>t évoquée. La délinquance n‟étant plus considérée<br />

comme un fait de société mais comme un risque son approche est nécessairem<strong>en</strong>t suj<strong>et</strong>te « à <strong>des</strong><br />

dérives bi<strong>en</strong> connu dans l‟approche <strong>des</strong> risques de types fonctionnaliste <strong>et</strong> normative <strong>et</strong> plus ou moins<br />

sectorielles » (voir chapitre précéd<strong>en</strong>t). Le premier « risque » est de rec<strong>en</strong>trer la question urbaine sur<br />

une évaluation très conting<strong>en</strong>te à une spécialité, celle d‟un gestionnaire du risque qui placerait la<br />

sécurité au c<strong>en</strong>tre <strong>des</strong> débats, ce qui peut favoriser le développem<strong>en</strong>t de solutions de résistance de type<br />

nécessairem<strong>en</strong>t très sécuritaire <strong>et</strong> très influ<strong>en</strong>te sur proj<strong>et</strong> urbain. En analysant l‟incivilité sociale par le<br />

biais d‟une id<strong>en</strong>tification à un risque sommairem<strong>en</strong>t défini par un rapport aléa/vulnérabilité, le « risque<br />

» est grand de désociabiliser la délinquance (ou tout au moins de l‟<strong>en</strong>visagée sous une forme très<br />

réductrice qui r<strong>en</strong>voie aux seuls faits). C<strong>et</strong>te approche du risque que l‟on qualifiera de très « naturaliste<br />

» pose un triple problème. La vulnérabilité n‟est conçue que par référ<strong>en</strong>ce à sa plus ou moins grande<br />

résistance à un aléa (soit ici la délinquance). Envisager sous c<strong>et</strong> angle la réponse att<strong>en</strong>due devi<strong>en</strong>t alors<br />

nécessairem<strong>en</strong>t d‟ordre technique, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière d‟aménagem<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> d‟urbanisme. En r<strong>et</strong>our la<br />

<strong>prise</strong> <strong>en</strong> <strong>compte</strong> du « risque » devi<strong>en</strong>t un déterminant très puissant du proj<strong>et</strong> urbain <strong>et</strong> <strong>des</strong> formes<br />

d‟urbanisme <strong>et</strong> d‟architecture. Les <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s conduits avec les concepteurs lyonnais actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

place montr<strong>en</strong>t, même s‟il peut être exprimée sous d‟autres <strong>et</strong> sous diverses formes, que le risque<br />

d‟une telle approche les inquiète <strong>et</strong> que dans tous les cas c<strong>et</strong>te approche n‟est pas conciliable avec<br />

leurs raisonnem<strong>en</strong>ts « l’approche de la prév<strong>en</strong>tion situationnelle <strong>et</strong> de la sûr<strong>et</strong>é devi<strong>en</strong>t l’obj<strong>et</strong> d’une<br />

question alors qu’elle est d’abord un obj<strong>et</strong> de questionnem<strong>en</strong>t ». Il serait très injuste de réduire à c<strong>et</strong>te<br />

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