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Grands aménagements urbains et prise en compte des ...

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La sûr<strong>et</strong>é urbaine désigne donc tous les moy<strong>en</strong>s de réduire, prév<strong>en</strong>ir <strong>et</strong> contrôler les risques qui sont<br />

liés à la malveillance.<br />

« La sécurité ne désigne pas la malveillance mais elle désigne <strong>des</strong> risques qui sont propres au même<br />

d'un établissem<strong>en</strong>t ou d'une organisation. Ce sont <strong>des</strong> risques qui sont générés par le fonctionnem<strong>en</strong>t<br />

(sécurité inc<strong>en</strong>die, sécurité au travail, risque industriel sont dans le registre de la sécurité c'est-à-dire<br />

<strong>des</strong> risques qui sont provoqués par l'organisation ou l'établissem<strong>en</strong>t lui-même). La sûr<strong>et</strong>é r<strong>en</strong>voie à un<br />

type de risque qui sont les risques de malveillance int<strong>en</strong>tionnel » (d‟E Chalumeau, <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong> 2008). On<br />

ne s‟arrêtera pas ici sur les recoupem<strong>en</strong>ts avec la proposition de PUCA (même si certaines nuances<br />

mériterai<strong>en</strong>t d‟être faites), ni sur les justifications très intéressantes de l‟auteur du glissem<strong>en</strong>t d‟un<br />

terme vers l‟autres (E. Chalumeau, 2007, on y revi<strong>en</strong>dra dans un chapitre suivant). L‟un <strong>des</strong> intérêts de<br />

c<strong>et</strong>te définition est qu‟elle ouvre de nouvelles perspectives aux questionnem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> faisant référ<strong>en</strong>ce<br />

au terme risque. Elle marque <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> un « mom<strong>en</strong>t » important dans l‟approche de la délinquance qui<br />

s‟est manifestée dans les années 90 (<strong>en</strong>viron 1995 « mom<strong>en</strong>t » sur lequel on revi<strong>en</strong>dra, là <strong>en</strong>core). La<br />

prév<strong>en</strong>tion de la délinquance considérée jusqu‟alors comme un fait de société suppose désormais une<br />

approche du « risque délinquance », de manière plus générale du risque sociétal. On notera <strong>en</strong> premier<br />

lieu que si les termes de sécurité <strong>et</strong> sûr<strong>et</strong>é sont distingués ils ne diffèr<strong>en</strong>t peut-être pas tant qu‟il y<br />

paraît puisqu‟ils sont tout deux associés à la notion de risque. Par ailleurs, l‟introduction du terme<br />

perm<strong>et</strong> de bénéficier de la réflexion <strong>en</strong>gagée sur ce thème depuis plusieurs années. Elle confirme<br />

l‟idée qu‟au-delà d‟un cons<strong>en</strong>sus de forme, les représ<strong>en</strong>tations vari<strong>en</strong>t beaucoup d‟un domaine de<br />

compét<strong>en</strong>ce à un autre <strong>et</strong> qu‟<strong>en</strong> la matière l‟interdisciplinarité ne va pas de soi. Sans explorer<br />

l‟<strong>en</strong>semble du champ <strong>des</strong> questionnem<strong>en</strong>ts sur ce thème on notera quelques pistes qui mérit<strong>en</strong>t<br />

analyse. Si l‟on se réfère par exemple à la définition dominante <strong>des</strong> risques la malveillance serait donc<br />

le produit d‟un aléa par la vulnérabilité (R = A x V), l‟aléa étant le malveillant <strong>et</strong> la vulnérabilité, ce<br />

terme trouble <strong>et</strong> <strong>en</strong>core mal (ou tout au moins très diversem<strong>en</strong>t) défini, associé aux <strong>en</strong>jeux. C<strong>et</strong>te<br />

définition n‟est pas sans poser de problème puisque si le risque est un « tout » elle r<strong>en</strong>voie pourtant à<br />

deux domaines de compét<strong>en</strong>ce distincts (celui de l‟aléa <strong>et</strong> celui de la vulnérabilité) ce qui, <strong>en</strong>tre autres,<br />

ne facilite pas le partage <strong>en</strong>tre <strong>des</strong> domaines aux cultures fort différ<strong>en</strong>tes. Dans tous les cas <strong>et</strong> quelle<br />

qu‟<strong>en</strong> soit la définition le risque r<strong>en</strong>voie à l‟idée d‟incertitude. En eff<strong>et</strong> si la catastrophe est avérée le<br />

risque est une pot<strong>en</strong>tialité. C‟est bi<strong>en</strong> là toute la difficulté qui s‟oppose aux gestionnaires <strong>et</strong> à tous ceux<br />

qui souhait<strong>en</strong>t réduire c<strong>et</strong>te incertitude. Le parallèle conduit <strong>en</strong>core à p<strong>en</strong>ser que gérer la sécurité c‟est<br />

donc, comme pour le risque, faire un scénario, c‟est r<strong>en</strong>dre visible l‟invisible. On compr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> cela<br />

que la gestion de la sécurité <strong>et</strong>, <strong>en</strong>tre autres, la prév<strong>en</strong>tion situationnelle, ne possèd<strong>en</strong>t pas de rec<strong>et</strong>te<br />

miracle. En la matière les scénarii sont multiples <strong>et</strong> les formes dominantes qu‟ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

beaucoup <strong>des</strong> acteurs qui les propos<strong>en</strong>t. On pr<strong>en</strong>dra alors le « risque » de considérer que comme le<br />

risque, la sécurité <strong>et</strong>/ou la sûr<strong>et</strong>é n‟exist<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> soi <strong>et</strong> qu‟elles sont avant tout le produit d‟une<br />

représ<strong>en</strong>tation, celles <strong>des</strong> populations à l‟évid<strong>en</strong>ce mais aussi celles <strong>des</strong> « dits » acteurs. L‟analyse <strong>des</strong><br />

représ<strong>en</strong>tations <strong>en</strong> cours <strong>et</strong> de leur construction, voire de leur instrum<strong>en</strong>talisation, n‟est <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s pas<br />

sans intérêt. La délinquance n‟étant plus considérée comme un fait de société mais comme un risque,<br />

son approche pourrait être suj<strong>et</strong>te à <strong>des</strong> dérives bi<strong>en</strong> connues dans l‟approche <strong>des</strong> risques de types<br />

fonctionnaliste <strong>et</strong> normative <strong>et</strong> plus ou moins sectorielles. En outre alors que la question de la sécurité<br />

devrait être intégrée au proj<strong>et</strong> urbain, elle risque de dev<strong>en</strong>ir (elle est déjà dev<strong>en</strong>ue ?) une question <strong>en</strong><br />

soit, un « obj<strong>et</strong> » parmi tant d‟autres. Ainsi ces dérives <strong>et</strong> le cloisonnem<strong>en</strong>t disciplinaire <strong>des</strong> approches<br />

peuv<strong>en</strong>t redonner à la notion de sûr<strong>et</strong>é une valeur d‟obj<strong>et</strong> que le cons<strong>en</strong>sus sur sa dim<strong>en</strong>sion<br />

protéiforme visait à effacer (voir définition PUCA). Ne peut-on pas distinguer la t<strong>en</strong>tation de réduire à<br />

un obj<strong>et</strong> le concept de sûr<strong>et</strong>é dans certains proj<strong>et</strong>s de concepteurs (architectes, urbanistes, paysagistes,<br />

<strong>et</strong>c..), n‟est ce pas une crainte souv<strong>en</strong>t évoquée face aux pratiques spécifique <strong>des</strong> gestionnaires de la<br />

sécurité aujourd‟hui acteur aussi de la sûr<strong>et</strong>é? Le manque de partage dans la définition de la prév<strong>en</strong>tion<br />

situationnelle (voir thème suivant) à la française mais aussi chez les anglo-saxons (<strong>en</strong>tre gestionnaires<br />

de la sécurité <strong>et</strong> concepteurs) <strong>en</strong> est il pas une autre traduction ?<br />

La question fait déjà débat.<br />

Ces premiers constats sur une <strong>des</strong> formes de « la situation actuelle, voire réelle », montr<strong>en</strong>t l‟intérêt<br />

d‟un état <strong>des</strong> lieux <strong>en</strong> la question. A l‟évid<strong>en</strong>ce au delà du discours conv<strong>en</strong>u <strong>des</strong> acteurs sur les<br />

concepts l‟appropriation qui <strong>en</strong> est faite est très influ<strong>en</strong>cée (<strong>en</strong>tre autres) par <strong>des</strong> logiques internes<br />

(pratique, logique d‟action, <strong>et</strong>c..), <strong>des</strong> « cultures » très différ<strong>en</strong>tes. Ces logiques internes constitu<strong>en</strong>t<br />

souv<strong>en</strong>t, par ailleurs, un rempart <strong>en</strong>tre le discours <strong>des</strong> « élites » sur le concept <strong>et</strong> le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>des</strong><br />

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