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Grands aménagements urbains et prise en compte des ...

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dim<strong>en</strong>sion déterministe, <strong>et</strong> de manière univoque l‟approche, <strong>des</strong> gestionnaires du risque lyonnais.<br />

Dans les différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s conduits avec eux leur volonté de ne pas contraindre le proj<strong>et</strong> urbain a<br />

été constamm<strong>en</strong>t réaffirmée « le but de la 3CPS est que les maîtres d’ouvrages fass<strong>en</strong>t <strong>des</strong> choix <strong>en</strong><br />

connaissance de cause (sachant que les choix de conception ont <strong>des</strong> conséqu<strong>en</strong>ces sur les mo<strong>des</strong> de<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t) tout <strong>en</strong> conservant leur liberté, <strong>et</strong> que les gestionnaires soi<strong>en</strong>t au courant de ces choix<br />

afin d’<strong>en</strong>visager les moy<strong>en</strong>s de gestion ». Une position cep<strong>en</strong>dant difficile à vivre <strong>et</strong> à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong><br />

pratique car « contrie » <strong>en</strong>tre leurs souhaits <strong>et</strong> leur fonction <strong>et</strong> leur formation qui conduit aussi l‟un<br />

d‟eux à déclarer qu‟<strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce aux questions de sûr<strong>et</strong>é « Il faut noter que, lors de l’élaboration d’un<br />

proj<strong>et</strong> on a trois types de risques dits « <strong>en</strong>courus » : le risque lié à la nature du proj<strong>et</strong>, le risque lié à<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t du proj<strong>et</strong>, le risque lié à la conception <strong>et</strong> à la gestion ». Dans tous les cas, chez les<br />

concepteurs les diverg<strong>en</strong>ces d‟analyse exprimées avec celles <strong>des</strong> gestionnaires du risque, vari<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

fonction de la conception plus ou moins changeante d‟un concepteur à un autre, de l‟aménagem<strong>en</strong>t<br />

urbain. En cela, le cas lyonnais est assez représ<strong>en</strong>tatif <strong>des</strong> débats sur la question <strong>en</strong> France. S‟il est un<br />

point sur lequel les concepteurs se rejoign<strong>en</strong>t c‟est que « la prév<strong>en</strong>tion situationnelle est surtout (voire<br />

pour certain au mieux) un mode de questionnem<strong>en</strong>t qu'on doit (pour certains là <strong>en</strong>core ce n‟est pas<br />

systématique) poser sur les proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> pas un suj<strong>et</strong> à traiter <strong>en</strong> soit » (<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>).<br />

Pour résumer, là <strong>en</strong>core de manière simpliste la diversité <strong>des</strong> discours, la sûr<strong>et</strong>é n‟est donc pas du seul<br />

domaine <strong>des</strong> gestionnaires. Au-delà de ce point commun les positions diverg<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre urbanistes, <strong>en</strong>tre<br />

architectes, <strong>en</strong>tre les deux corps de métier parfois. On peut distinguer trois postures assez classiques.<br />

Les concepteurs qui adhèr<strong>en</strong>t à un certains fonctionnalisme urbain <strong>et</strong> qui se situ<strong>en</strong>t parmi les<br />

urbanistes <strong>et</strong> architectes qui considèr<strong>en</strong>t que la prév<strong>en</strong>tion situationnelle est tout d‟abord une question<br />

liée à l‟aménagem<strong>en</strong>t urbain. C<strong>et</strong>te posture r<strong>en</strong>voie globalem<strong>en</strong>t à la notion « d‟espace déf<strong>en</strong>dable »<br />

empruntée à la terminologie nord-américaine (« def<strong>en</strong>sible space ») <strong>et</strong> qui repose sur le principe (le<br />

postulat ?) selon lequel il est <strong>des</strong> types d‟espace construits propices aux actes délictueux “une<br />

meilleure conception de notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t architectural ” doit perm<strong>et</strong>tre de “ prév<strong>en</strong>ir la<br />

criminalité ” (Newman O., 1973).<br />

C<strong>et</strong>te approche qui relativise le rôle <strong>et</strong> l‟analyse <strong>des</strong> gestionnaires du risque <strong>en</strong> est cep<strong>en</strong>dant la moins<br />

éloignée. En ce s<strong>en</strong>s elle est par ses fondem<strong>en</strong>ts relativem<strong>en</strong>t assimilables aux approches technici<strong>en</strong>nes<br />

de la gestion du risque. Tout comme on peut lutter contre l‟inondation par l‟ouvrage <strong>et</strong> une certaine<br />

conception de l‟espace on peut « résister » se protéger d‟un autre fléau, ici social, la délinquance. Tout<br />

comme il faut aménager l‟espace pour se prémunir <strong>des</strong> « risques naturels » il faut « aménager<br />

l’espace, les lieux pour prév<strong>en</strong>ir la délinquance ». La question de la sûr<strong>et</strong>é/sécurité devi<strong>en</strong>t donc une<br />

question c<strong>en</strong>trale dans le proj<strong>et</strong> urbain. Si c<strong>et</strong>te approche recoupe une partie du discours politique <strong>et</strong><br />

<strong>des</strong> gestionnaires de la sécurité <strong>en</strong> adhérant fortem<strong>en</strong>t à la prév<strong>en</strong>tion situationnelle, elle n‟<strong>en</strong> reste pas<br />

moins indép<strong>en</strong>dante au s<strong>en</strong>s où les intéressés souhait<strong>en</strong>t être une force de propositions bénéficiant d‟un<br />

accompagnem<strong>en</strong>t plutôt que d‟un contrôle contraignant à la réalisation de leur proj<strong>et</strong>. Pour d‟autres,<br />

les proj<strong>et</strong>s doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visager les questions de sécurité mais comme une question parmi tant d‟autres.<br />

La sûr<strong>et</strong>é est ici <strong>en</strong>visagée au c<strong>en</strong>tre d‟un débat beaucoup plus général qu‟ils distingu<strong>en</strong>t d‟une<br />

approche gestionnaire dont le soucis, selon eux, est de tranquilliser l‟espace <strong>en</strong> <strong>en</strong> faisant un critère<br />

ess<strong>en</strong>tiel « d‟une qualité de vie », <strong>en</strong> milieu urbain. C<strong>et</strong>te opposition de fond traduit un rapport à<br />

l‟espace <strong>et</strong> plus généralem<strong>en</strong>t au territoire différ<strong>en</strong>cié « il convi<strong>en</strong>t d’arrêter de raisonner la ville <strong>en</strong><br />

terme de spatialisme linéaire déterministe où c'est l'espace qui construit <strong>des</strong> phénomènes sociaux ».<br />

C<strong>et</strong>te analyse avancée par un concepteur lyonnais, dans les années 1980, ne vise pas à l‟origine les<br />

gestionnaires du risque mais les pratiques antérieurs <strong>des</strong> urbanistes (notamm<strong>en</strong>t celles <strong>des</strong> années<br />

1970), voire celle <strong>en</strong> cours précédemm<strong>en</strong>t citées (parfois résumé à un urbanisme d‟ingénieur). Elle<br />

s‟oppos<strong>en</strong>t donc à un certain urbanisme <strong>et</strong> logiquem<strong>en</strong>t aux approches gestionnaires de la sûr<strong>et</strong>é<br />

urbaine qui sont résumés à l‟analyse « d’un espace sur lequel on id<strong>en</strong>tifie <strong>des</strong> problèmes <strong>et</strong> on t<strong>en</strong>te<br />

d’y apporter <strong>des</strong> solutions », soit ou l‟on « détermine » spatialem<strong>en</strong>t une réponse à <strong>des</strong> risques<br />

id<strong>en</strong>tifiés. Ainsi dans sa forme la plus ambitieuse le proj<strong>et</strong> <strong>des</strong> concepteurs tel qu‟il apparaît ici dans<br />

les <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s accordés par les concepteurs (notamm<strong>en</strong>t parmi ceux de fortes responsabilités) se situe<br />

lui dans un proj<strong>et</strong> politique <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce aux constructions sociales, un proj<strong>et</strong> de société voire un «<br />

proj<strong>et</strong> social». C<strong>et</strong>te ambition qui situe le proj<strong>et</strong> dans « l‟expéri<strong>en</strong>ce sociale » est donc peu conciliable<br />

avec l‟idée de contrôle <strong>et</strong> qui plus est de celle d‟une gestion du risque. Ainsi, comme le<br />

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