26.06.2013 Views

Grands aménagements urbains et prise en compte des ...

Grands aménagements urbains et prise en compte des ...

Grands aménagements urbains et prise en compte des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

dispositions prévues par la loi (le texte n‟ayant pas toujours eu d‟application réelle), l‟esprit de ces<br />

dispositions aboutira, <strong>en</strong>tre autres, à la volonté concrète d‟une maîtrise de l‟urbanisme dans le cadre<br />

d‟un dispositif de prév<strong>en</strong>tion situationnelle. Ainsi, pour ne r<strong>et</strong><strong>en</strong>ir que l‟ess<strong>en</strong>tiel, la L.O.P.S. de 1995<br />

m<strong>et</strong> <strong>en</strong> place le fondem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> actions de l‟Etat traitant <strong>des</strong> questions de sécurité <strong>en</strong> relation avec<br />

l‟urbanisme (même si la prév<strong>en</strong>tion situationnelle n‟est pas <strong>en</strong>core explicitem<strong>en</strong>t citée), la loi<br />

d‟Ori<strong>en</strong>tation <strong>et</strong> de Programmation pour la Sécurité Intérieure de 2002 (N. Sarkozy est alors Ministre<br />

de l‟Intérieur), qui s‟appuie c<strong>et</strong>te fois explicitem<strong>en</strong>t sur les expéri<strong>en</strong>ces étrangères <strong>en</strong> matière de<br />

prév<strong>en</strong>tion situationnelle 280 , confirme le besoin « d‟investir » l‟urbanisme dans la sûr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> <strong>en</strong>fin la loi<br />

relative à la Prév<strong>en</strong>tion de la Délinquance de 2007 (Michèle Alliot-Marie est Ministre de l‟Intérieur),<br />

douze ans plus tard, r<strong>en</strong>force la politique de prév<strong>en</strong>tion situationnelle contre la délinquance <strong>et</strong> r<strong>en</strong>d<br />

effective les dispositions visant à une maîtrise de l‟urbanisme 281 .<br />

La justification avancée de c<strong>et</strong>te politique dite de « lutte, combat,.. » contre la délinquance, dont on<br />

rappellera que l‟origine fait suite aux « viol<strong>en</strong>ces urbaines» <strong>et</strong> qui s‟appuie sur une prév<strong>en</strong>tion<br />

situationnelle « à la française », est sans grande sur<strong>prise</strong> <strong>et</strong> nous ne nous y attarderons pas.<br />

L‟analyse <strong>des</strong> fondem<strong>en</strong>ts de c<strong>et</strong>te justification sera laissée à la liberté du lecteur (voir quelques<br />

référ<strong>en</strong>ces de bas de texte, pour exemples). Elle part d‟un constat proposé par l‟Etat <strong>en</strong> 1994, que l‟on<br />

qualifiera tout de même de stigmatisant sans pour autant nier les problèmes, dans lequel la délinquance<br />

<strong>et</strong> ses auteurs sont « montrés du doigt ». Dans ce constat les causes év<strong>en</strong>tuelles de la délinquance sont<br />

peu évoquées <strong>et</strong> on insiste surtout sur ses eff<strong>et</strong>s, dans une logique de mainti<strong>en</strong> de l‟ordre. Un deuxième<br />

argum<strong>en</strong>t majeur, lié au premier, est que la délinquance constitue une m<strong>en</strong>ace, « un risque majeur »,<br />

pour les valeurs républicaines (Liberté, égalité, fraternité), la démocratie, les Droits de l‟Homme, <strong>et</strong>c..<br />

En conséqu<strong>en</strong>ce l‟Etat, garant de ces valeurs, se doit d‟agir 282 .<br />

280 Le terme apparaît pour la 1ère fois à Lyon dans la fiche d‟action n°24 du Contrat Local de Sécurité, signé <strong>en</strong><br />

1998 mais élaboré dès 1997.<br />

281 Le texte du code de l‟urbanisme est modifié par les deux lois successives du 21 janvier 1995 <strong>et</strong> du 5 mars<br />

2007. La démarche de réalisation <strong>des</strong> Etu<strong>des</strong> Préalables de sécurité publique vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> application de l‟article L<br />

111-3-1 du code de l‟urbanisme.<br />

282 Charles Pasqua, introduit son discours de prés<strong>en</strong>tation de la L.O.P.S. sur la nécessité de résoudre les<br />

problèmes qui m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t à mal un « droit fondam<strong>en</strong>tal de tout citoy<strong>en</strong> français…, l’Etat est porteur de la réponse à<br />

« l’exig<strong>en</strong>ce légitime…,. un r<strong>et</strong>our à la paix civile…., Paix civile qui est voulue par tous…., La liberté d’aller <strong>et</strong><br />

de v<strong>en</strong>ir sans crainte, le droit d’exprimer <strong>et</strong> de communiquer ses opinions, le droit de propriété, voilà les valeurs<br />

républicaines qui fond<strong>en</strong>t notre conception de la vie <strong>en</strong> société <strong>et</strong> l’organisation de nos institutions. Il est clair<br />

qu’elles n’ont de réalité concrète qui si nous sommes <strong>en</strong> mesure de protéger les personnes <strong>et</strong> les bi<strong>en</strong>s contre les<br />

agressions <strong>et</strong> les m<strong>en</strong>aces ».<br />

« L’article II de la Déclaration <strong>des</strong> droits de l’Homme <strong>et</strong> du citoy<strong>en</strong> place la sûr<strong>et</strong>é parmi les « droits naturels <strong>et</strong><br />

imprescriptibles » de l’Homme, au même titre que la liberté elle-même. C<strong>et</strong> article rappelle que, précisém<strong>en</strong>t, le<br />

but de toute « association politique » est la conservation de ces droits. Exprimés dans une terminologie plus<br />

contemporaine, ces principes amèn<strong>en</strong>t à reconsidérer la notion de sécurité. La sécurité <strong>des</strong> personnes n’est pas<br />

seulem<strong>en</strong>t un élém<strong>en</strong>t de notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t social parmi d’autre, mais un véritable droit fondam<strong>en</strong>tal dont<br />

l’Etat doit garantir l’effectivité <strong>et</strong> le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t…, C<strong>et</strong>te négation hypocrite <strong>des</strong> droits de l’Homme, par<br />

ailleurs si fortem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> si fréquemm<strong>en</strong>t affirmés dans notre loi fondam<strong>en</strong>tale, porte, insidieusem<strong>en</strong>t atteinte aux<br />

fondem<strong>en</strong>ts de la démocratie : liberté <strong>et</strong> égalité ne se conçoiv<strong>en</strong>t qu’à travers un état de droit qui distribue à<br />

tous, <strong>et</strong> partout, sur le territoire national, les mêmes chances <strong>et</strong> les mêmes protections» (Paul Masson, rapporteur<br />

au nom de la commission <strong>des</strong> lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlem<strong>en</strong>t <strong>et</strong><br />

d‟administration générale, extrait du rapport réalisé par le rapporteur, le 30 juin 1994. « Ce sont, <strong>en</strong> eff<strong>et</strong>, les<br />

libertés qui sont m<strong>en</strong>acées quand <strong>et</strong> là où l’Etat n’assure plus les prérogatives qui sont les si<strong>en</strong>nes. Ce sont les<br />

libertés qui sont m<strong>en</strong>acées quand dans certains quartiers, l’exclusion sociale, liée à une urbanisation inadaptée,<br />

à la progression du chômage, à la ségrégation sociale <strong>et</strong> à l’augm<strong>en</strong>tation de la délinquance ; <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre une<br />

spirale du déclin <strong>et</strong> la création de nouveaux gh<strong>et</strong>tos <strong>urbains</strong>. Ce sont ces libertés qui sont m<strong>en</strong>acées partout où<br />

<strong>des</strong> zones de non-droit, <strong>et</strong> c’est inacceptable à tout esprit républicain » (Extrait du discours de Charles Pasqua,<br />

Ministre d‟Etat, Ministre de l‟intérieur, lors de la discussion générale autour de la loi d‟Ori<strong>en</strong>tation <strong>et</strong> de<br />

Programmation relative à la Sécurité déposée au Sénat le 22 juin 1994)<br />

« Il n’y a plus, pour moi, d’égalité devant la loi, il n’y a plus d’Etat de droit, lorsque certaines catégories de<br />

citoy<strong>en</strong>s, les plus défavorisés, les plus mo<strong>des</strong>tes, les plus âgés, sont privés du droit à la sûr<strong>et</strong>é, qui est un<br />

fondem<strong>en</strong>t du pacte social. Les politiques publiques que m<strong>et</strong> <strong>en</strong> oeuvre le gouvernem<strong>en</strong>t ont bi<strong>en</strong> c<strong>et</strong>te ambition :<br />

sauvegarder notre communauté nationale <strong>des</strong> périls qui la m<strong>en</strong>ac<strong>en</strong>t <strong>en</strong> luttant d’abord contre toutes les formes<br />

129

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!