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Grands aménagements urbains et prise en compte des ...

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Jacques COMBY, Université de Lyon, UMR 5600 Environnem<strong>en</strong>t, Ville, Société<br />

Réflexions sur les notions <strong>et</strong> concepts <strong>en</strong> jeu :<br />

Sécurité, Sûr<strong>et</strong>é<br />

La formulation de pistes de recherche autour <strong>des</strong> thèmes « sécurité » <strong>et</strong> « sûr<strong>et</strong>é » n‟est pas simple si<br />

l‟on ti<strong>en</strong>t <strong>compte</strong> de l‟ampleur <strong>des</strong> champs considérés qui peuv<strong>en</strong>t s‟associer à ces deux termes.<br />

Travailler à leur intersection semble compliquer <strong>en</strong>core un peu plus la tâche. Les deux termes ont une<br />

base commune, le latin. Le terme latin est la sécurité, le terme francisé est la sûr<strong>et</strong>é. L‟expéri<strong>en</strong>ce a<br />

montré, dans le cadre de c<strong>et</strong>te étude, que les acteurs eux-mêmes étai<strong>en</strong>t demandeurs d‟un<br />

questionnem<strong>en</strong>t sémantique. Une att<strong>en</strong>te quasi générale s‟exprime sur un besoin de définition<br />

traduisant un langage commun pour perm<strong>et</strong>tre « au moins » de mieux communiquer. On peut pourtant<br />

se demander si chercher un langage commun, normalisé, est bi<strong>en</strong> raisonnable, voire dangereusem<strong>en</strong>t<br />

réducteur au risque pour chacun d‟emprunts ou de compromis qui donn<strong>en</strong>t le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de se s<strong>en</strong>tir un<br />

peu à l‟étroit. On notera, il est vrai, que les <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s sur la question montr<strong>en</strong>t dans bi<strong>en</strong> <strong>des</strong> cas une<br />

certaine gêne tant dans la formulation d‟un concept pour chacun <strong>des</strong> termes que dans la distinction qui<br />

<strong>en</strong> est faite. On peut donc adm<strong>et</strong>tre dans c<strong>et</strong>te recherche d‟une définition commune, l‟avantage d‟une<br />

fin de mise <strong>en</strong> ordre ou ce même chacun pourra év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t se reconnaître <strong>et</strong>/ou trouvera un rôle à<br />

jouer, voire celui qu‟on lui attribue. Il n‟est pas certain pour autant que les dim<strong>en</strong>sions opérationnelles<br />

<strong>en</strong> soi<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcées.<br />

Il n‟a pas été choisi de chercher à donner une définition aux termes évoqués mais plutôt d‟évaluer la<br />

mobilité de concepts <strong>et</strong> notions que certains qualifi<strong>en</strong>t parfois d‟ambigus, dans leur trouble pour les<br />

définir. La démarche perm<strong>et</strong> <strong>en</strong>core de souligner les difficultés de communication <strong>en</strong>tre les domaines<br />

de compét<strong>en</strong>ce, difficultés associées, <strong>en</strong>tre autres, au poids <strong>des</strong> logiques internes (au s<strong>en</strong>s le plus large<br />

<strong>des</strong> déterminants qui les conditionn<strong>en</strong>t).<br />

La proposition nécessaire <strong>et</strong> très utile formulée par le bilan de l‟appel d‟offre PUCA donne un point<br />

d‟appui intéressant à l‟analyse. Selon les termes employés <strong>et</strong> pour rappel :<br />

« Il semble désormais bi<strong>en</strong> admis que le mot « sûr<strong>et</strong>é » perm<strong>et</strong> de distinguer, dans le champ de la<br />

sécurité <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> <strong>des</strong> personnes, tout ce qui touche à la jouissance paisible <strong>et</strong> au partage <strong>des</strong> espaces<br />

collectifs (la sûr<strong>et</strong>é serait donc aujourd‟hui « un élém<strong>en</strong>t » du champ de la sécurité). On peut ainsi<br />

l‟opposer aux matières qui font depuis longtemps l‟obj<strong>et</strong> de réglem<strong>en</strong>tation <strong>et</strong> de normes incontestées<br />

(sécurité inc<strong>en</strong>die, déf<strong>en</strong>se contre certains risques naturels, par exemple..). Ce qui caractérise la sûr<strong>et</strong>é<br />

est qu‟elle ne peut être efficacem<strong>en</strong>t traitée comme un obj<strong>et</strong> <strong>en</strong> soi. Elle fait le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre <strong>des</strong> cultures <strong>et</strong><br />

<strong>des</strong> compét<strong>en</strong>ces professionnelles diverses. En ce s<strong>en</strong>s, la <strong>prise</strong> <strong>en</strong> <strong>compte</strong> de la dim<strong>en</strong>sion urbaine de la<br />

sûr<strong>et</strong>é doit pouvoir faire la synthèse de connaissances aujourd‟hui réparties <strong>en</strong>tre <strong>des</strong> logiques <strong>en</strong>core<br />

cloisonnées. Compte t<strong>en</strong>u de c<strong>et</strong> aspect protéiforme du concept de sûr<strong>et</strong>é, la consultation s‟adressait aux<br />

chercheurs d‟horizons différ<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> complém<strong>en</strong>taires : sociologie, droit, histoire, sci<strong>en</strong>ce politique,<br />

géographie, anthropologie urbaine, architecture ».<br />

Si la plupart <strong>des</strong> <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s réalisés montr<strong>en</strong>t que le concept de sûr<strong>et</strong>é est <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> reconnu, <strong>en</strong>tre autres<br />

protéiforme 1 <strong>et</strong> que la distinction <strong>en</strong>visagée <strong>en</strong>tre sécurité <strong>et</strong> sûr<strong>et</strong>é est, avec <strong>des</strong> nuances assez bi<strong>en</strong><br />

acceptée sous c<strong>et</strong>te forme, elle fait aussi apparaître sans grande sur<strong>prise</strong>, qu‟au delà d‟un discours<br />

normalisant les interprétations qui <strong>en</strong> sont faites relèv<strong>en</strong>t d‟un langage beaucoup moins partagé, ou<br />

tout au moins ambigu 2 . En forme d‟anecdote pour exemple (parmi tant d‟autres dans les <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s)<br />

certains gestionnaires de la sécurité interrogés sur le terme (sans que leur <strong>en</strong> soit nécessairem<strong>en</strong>t<br />

demandé une définition) lui accord<strong>en</strong>t un s<strong>en</strong>s chargé d‟un fort poids historique que l‟on pourrait juger<br />

réducteur de prime abord mais qui traduit surtout une acceptation du terme répondant plus simplem<strong>en</strong>t<br />

de l‟une <strong>des</strong> formes de représ<strong>en</strong>tation possible : « Est-ce que ces termes (Sécurité-Sûr<strong>et</strong>é) sont<br />

porteurs de légitimité ?<br />

1 L‟idée r<strong>en</strong>voyant au besoin d‟interdisciplinarité.<br />

2 Quand bi<strong>en</strong> même aucune véritable contre-proposition <strong>en</strong> la matière n‟est-elle systématiquem<strong>en</strong>t formulée.<br />

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